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mardi 27 mai 2025

Le musée d’Aléria ne portera plus le nom infâmant de Jérôme Carcopino

Lors de sa dernière session, les 22 et 23 mai, l’Assemblée de Corse a adopté un rapport sur les musées de Corse et leur dénomination. Concernant le musée d’Aléria, le rapport précise qu’il ne portera plus le nom de Jérôme Carcopino « ayant certes été un historien et un scientifique de la Rome antique mais aussi, secrétaire d’Etat à l’instruction publique de Vichy, ayant notamment appliqué avec zèle les lois d’exception de certaines catégories de citoyens de la fonction publique». La ligue des droits de l’Homme se félicite de cette décision.

Dans une tribune « En finir avec les traces antisémites du passé encore inscrites dans notre présent », publiée le 12 mars 2024 sur son blog et sur Corse net infos, elle avait demandé « que la dénomination actuelle du musée d’Aléria, portant le nom de Jérôme Carcopino soit retirée », rappelant que « cet homme participa aux lois d’aryanisation du régime de Vichy. Il collecta les déclarations individuelles des personnels de l’Éducation nationale de non-affiliation aux sociétés secrètes, de non-appartenance à « la race juive » et de possession de la nationalité française à titre originaire. Il écrivit au maréchal Pétain pour demander l’examen de la question de la limitation du nombre d’étudiants juifs à admettre dans le supérieur en vue de limiter leur accès ultérieur aux professions libérales. Un numerus clausus avait dès lors été immédiatement envisagé comme un renforcement de la politique d’aryanisation de Vichy. La loi du 21 juin 1941 dont il fut signataire, précisait : « le numerus clausus des étudiants juifs admis à suivre les cours de l’enseignement supérieur ne peut excéder 3% ». Il alla encore plus loin dans une lettre à Xavier Vallat, le commissaire général aux questions juives de Pétain en indiquant « s’étonner que cette loi ne vise que les Écoles ressortissant à [son] Secrétariat d’État et que des mesures analogues n’aient pas été prises par des Établissements tels que l’École Polytechnique, l’École des Mines, l’Institut Agronomique, etc. auxquels sembleraient normalement devoir s’appliquer les règles du numerus clausus ». La LDH concluait sa tribune en ces termes : « Cette liste des engagements antisémites de Carcopino n’est pas exhaustive. Elle est suffisante pour dire la nécessité de retirer son nom de la dénomination d’un espace public voué à la recherche et à l’éducation. »