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Elie Poigoune: En Nouvelle-Calédonie, «le scrutin approchant, la tension va monter»

 PAR 
Elie Poigoune fut l’un des premiers bacheliers kanak. Aujourd’hui président de la Ligue des droits de l’homme en Nouvelle-Calédonie, il a été l’un des militants les plus actifs de son pays, d’abord en faveur de la rétrocession des terres, puis de l’indépendance. Reconnu pour sa capacité à tisser des liens entre les communautés, il fait partie du « comité des sages » désigné par Édouard Philippe pour préparer le référendum d’autodétermination. Rencontre au centre culturel Jean-Marie-Tjibaou, à Nouméa.
LIRE l'Interview d'Elie POIGOUNE

Communiqué de la LDH-NC du 3 juin 2015
à propos du Corps électoral du referendum d’autodétermination.

Le corps électoral pour la consultation sur l’accession à la pleine souveraineté est défini par l’article 218 de la loi organique du 19 mars 1999 : sont admis à participer à la consultation les électeurs qui remplissent l’une des conditions suivantes :
-        Avoir été admis à participer à la consultation du 8 novembre 1998 ou remplir néanmoins la condition de domicile requise pour être électeur à cette consultation.
-        Avoir eu le statut civil coutumier
-        Pouvoir justifier d’une durée de 20 ans de domicile continu en Nouvelle-Calédonie à la date de la consultation et au plus tard au 31 décembre 2014.

La grande majorité des électeurs vérifie l’une de ces trois conditions. Une minorité d’électeurs, devant justifier de leurs intérêts matériels et moraux en Nouvelle-Calédonie, est pris en compte par les autres paragraphes de cet article.
Le Gouvernement propose de modifier légèrement la loi organique pour préciser l’inscription automatique des premières catégories d’électeurs, mais pas des autres.
Toutes les organisations politiques sont d’accord sur les critères de l’article 218 mais leurs avis divergent sur son application ; les indépendantistes veulent que les « intérêts matériels et moraux » soient appréciés au cas par cas, tandis que les non-indépendantistes veulent une inscription globale de tous les natifs du pays nés avant 1998, ce qui inclurait beaucoup plus de monde et en particulier des personnes de passage n’ayant pas leurs intérêts matériels et moraux ici.
Les électeurs de statut civil coutumier sont les premiers concernés par cette consultation du fait du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, droit exprimé par l’article 1er du Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels.

Les indépendantistes ont fait beaucoup d’efforts pour que le droit à l’autodétermination soit partagé avec les hommes et les femmes qui ont fait le choix de venir vivre ici ; ces efforts les ont amenés à faire des concessions qui n’ont pas toujours été comprises par leurs membres les plus radicaux ; c’est ainsi que certains de leurs leaders ont perdu la vie.
Les non-indépendantistes ont aussi fait des efforts de leur coté pour accepter cette loi qui met en place un référendum qui n’est pas ouvert à tout le monde.
L’Etat, par son engagement, a respecté le droit du peuple kanak à disposer de lui-même et a fait en sorte que les intérêts des populations venues ici sous sa responsabilité soient intégrés en partie dans la consultation.
La Ligue des Droits de l’Homme de Nouvelle-Calédonie appelle tout le monde à faire preuve d’intelligence et de maturité en appliquant de la meilleure manière possible ce que dit la loi pour cette consultation importante sur l’accession à la pleine souveraineté.   
         Elie Poigoune, Président de la LDH-NC

                               
                                                              REFUSONS LE RACISME
En ce 10 décembre 2013, la LDH-NC commémore le 65ème anniversaire de la signature de la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Cette Déclaration fonde la conscience de soi en tant qu’être
libre. Mais elle fonde aussi la conscience de la liberté de l’autre qui passe inévitablement par la conscience
de son existence et le respect de son identité.
Pourtant en cette fin d’année 2013, le racisme est au coeur de l’actualité. La Ministre de la Justice,
Christiane Taubira, a été ces derniers mois la cible de violentes attaques racistes qui ont été très médiatisées.
Cela se produit alors qu’on commémore le 30ème anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le
racisme. Face à l’amplification d’un racisme décomplexé, on est en droit de se demander : la société est-elle
en train de faire marche arrière ?
En Nouvelle-Calédonie, le racisme nous touche aussi. Le 7 décembre 2012, le Tribunal de Nouméa a
condamné la discrimination raciale à l’entrée des boîtes de nuit à l’encontre des Kanak, marquant ainsi pour
la première fois la reconnaissance d’une stigmatisation sociale et de la discrimination qui en découle. Une
étape importante pour le pays qui, par la signature de l’accord de Nouméa en 1998, s’est engagé dans un
processus de décolonisation impliquant aussi la décolonisation des mentalités.
Chacun est en droit d’être accueilli égalitairement à l’entrée d’une boîte de nuit, d’un magasin, à
l’école, dans l’accès au logement et à l’emploi. Personne ne devrait vivre l’injustice de l’exclusion. Plus que
jamais, il nous faut croire en la force du pays à dépasser les préjugés et à voir en l’autre un frère. Cette force
réside en chacun et chacune de nous.
Nous marchons tous sur le même chemin, vers un destin commun. Continuons de marcher ensemble.
Et pour nous accompagner, nous emprunterons à Nelson Mandela l’humilité de ces mots : « Être libre, ce
n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté
des autres ».
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