samedi 20 avril 2024

Manifeste de la ligue des droits de l’Homme "Pour une Corse de la fraternité" présenté par le bureau de la section en conférence de presse à Bastia ce samedi 20 avril

Manifeste de la ligue des droits de l’Homme de Corse 
Pour une Corse de la fraternité

Nous sommes des milliers de Corses à nous mobiliser quotidiennement et à nous engager dans des solidarités possibles. Nous agissons dans des associations, des syndicats, des tiers-lieux, des clubs sportifs, des foires rurales, des mutuelles, des rencontres, des festivals… Nous pratiquons l’entraide et la convivialité, le partage avec l’autre et le don de soi. Nos actions créent de l’espace public et génèrent de la citoyenneté sociale.

Nos solidarités sont confrontées à de mauvaises agitations qui fragilisent notre société. Le rejet de l’autre, la xénophobie sont mis en slogans à coups de tags sur les murs et de messages haineux sur les réseaux sociaux. Une nouvelle étape semble franchie avec des bombages antisémites, avec des rassemblements ciblant certains quartiers et terrorisant les personnes d’origine immigrée qui y vivent.

Ces dérives inquiétantes se nourrissent de souffrances sociales et de peurs face à notre devenir collectif. Des idéologues du pire s’en saisissent et les traduisent en guerre des pauvres contre d’autres pauvres et en conflits d’identités. Ils rejettent la communauté de destin et revendiquent une pureté identitaire au nom d’une identité mythifiée. Nous appelons à ne pas se projeter dans une société repliée sur elle-même.

La Corse ne vit pas recluse. Nous habitons un monde incertain où les crises se multiplient, s’accélèrent et se nouent entre elles. Nous n’échappons pas à ce changement d’époque. Nous sommes confrontés ici comme ailleurs aux mêmes problèmes face à la dégradation de l’environnement et au cynisme économique. Notre société se fracture sous le poids des inégalités et doute de sa capacité à maîtriser son destin. Nous vivons des temps d’inquiétude et la société humaine est ébranlée. En Corse comme ailleurs, la fraternité est menacée.

La recherche de boucs émissaires et de réponses autoritaires sont des leurres qui nous empêchent de penser ce nouveau monde et ses conséquences en Corse.

Pouvons-nous ignorer que les évolutions en Corse sont animées par une soif illimitée du profit et de l’argent à tout prix. Beaucoup d’entre nous ont combattu et continuent à se battre contre un projet de dé-sanctuarisation de la Corse, associé à une économie de résidence, et présenté dès les années 2000 comme le seul devenir possible pour notre société.

Ce projet de dérégulation s’est depuis imposé dans notre réalité faisant de la spéculation le moteur de notre développement. Et tant pis pour celles et ceux, de plus en plus nombreux, qui ne peuvent pas suivre. Ils ont du mal à se loger, à se nourrir, à se soigner ou à s’installer et à vivre dignement de leur travail. Une vie précaire faite de privations s’impose comme leur seul horizon. De quoi se taper la tête contre les murs de la pauvreté.

Cette « loi » du profit illimité signifie aussi le sacrifice de notre espace public et par voie de conséquence, elle rend de plus en plus difficile notre citoyenneté politique et sociale comme notre capacité d’émancipation individuelle et donc collective. Du reflux des mobilisations sociales à l’abstention, le découragement et la débrouille ont gagné du terrain et le projet d’une communauté de destin semble n’être plus qu’un slogan creux et vide, laissant le champ aux démagogies xénophobes. 

« È puru simu quì » - Il existe une communauté de destin qui résiste. 

Nous sommes riches d’une civilité fondée sur l’hospitalité, l’entraide, les échanges, le commun, et qui se vit simplement dans le plaisir partagé de se dire bonjour quand nos chemins se croisent ou dans l’attention que nous portons auprès de celle ou de celui qui a besoin de réconfort a contrario des solitudes « modernes » qui nous égarent.

Nous sommes riches de la langue corse qui doit s’affirmer comme un bien commun partagé par le peuple corse. A ce jour, elle demeure marginalisée faute d’être reconnue en droit. Nous aspirons à une société bilingue. Notre capacité à accueillir d’autres langues, une autre de nos richesses, sera alors confortée. 

Nous sommes les héritiers d’histoires mêlées porteuses de plusieurs cultures religieuses : de longue date, avec l’essor progressif des cultures chrétiennes, puis les cultures juives notamment à partir de la fin du XIXe siècle, plus récemment les cultures arabo-musulmanes, à la suite de la décolonisation et des migrations qui lui succèdent. Nous sommes riches de cette diversité et du droit à la liberté de conscience.

Nous sommes riches aujourd’hui du travail quotidien d’hommes et de femmes venus de l’étranger, qui contribuent à l’économie de la Corse dans de nombreux secteurs, les services à la personne, l’agriculture, le commerce, le bâtiment, le travail social, la santé, le tourisme…

Nous partageons les valeurs de l’Université – « l’universalité, l’ouverture et l’accueil, la libre et féconde circulation des savoirs, celle de l’esprit et des Lumières », rappelées par plusieurs dizaines de présidents d’université dont celui de l’université de Corse, lorsqu’ils se sont opposés aux mesures indignes de la loi « immigration-asile » visant les étudiants étrangers.

Uspitalità, aiutu, agora, cumunu, bislinguisimu, diversità, universalità contru à a lege di u più forte. 

Il ne s’agit pas d’une rente mais d’un patrimoine humain à préserver, à restaurer et à adapter aux défis de notre temps. Le moment est venu de rafraîchir notre humanisme en rassemblant per un riacquistu di a fratellanza, les personnes qui résident ici durablement, quels que soient leur lieu de naissance ou leurs origines. Car tant que nous ne pourrons pas pleinement partager ici l’humanité dans sa diversité, nous perdrons un peu plus de notre capacité à faire la Corse.

Paraphrasant le poète, nous rappelons un constat d’évidence qui s’impose de tout temps :

 « Certains croient au ciel, d’autres n’y croient pas

Quand l’injustice fait la loi, fou celui qui fait le délicat

Fou qui songe à ses querelles au cœur du commun combat »

Nous invitons chacune et chacun à être la gardienne ou le gardien de notre commune humanité en œuvrant ici et maintenant pour une Corse vivante et fraternelle.

Corse Matin.com

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RCFM - 21 avril - Journal 9h - 12h

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Corse-Matin 21 avril :


France 3 Corse - Corsica Sera 20 avril

lundi 25 mars 2024

Communiqué - "Retrait de la LDH du collectif « Pour une paix juste et durable au Proche-Orient »

La ligue des droits de l’Homme a décidé de se retirer du collectif corse « Pour une paix juste et durable au Proche-Orient». Elle considère inadmissibles des prises de parole lors de rassemblements visant à minorer, au fil du temps, les attaques du Hamas du 7 octobre voire à les ramener à un montage et une propagande israélienne ; elle rappelle la première phrase du texte qui a fondé le collectif en décembre 2023 « toutes les vies comptent, parce que nous condamnons tous les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité où qu’ils aient été commis, ceux du Hamas, ceux d'Israël ». Elle constate de plus, une position fluctuante au sein du collectif sur la demande de « libération immédiate de tous les otages » également inscrite comme une exigence dans le document constitutif du collectif. Elle observe que cette demande n’apparaissait pas sur l’appel à manifester à Ajaccio le 23 mars.

La LDH précise qu’elle n’est pas la seule organisation à s’être retirée du collectif et qu’elle poursuit son action. Récemment, elle a rencontré l’évêque de Corse à propos du risque de génocide à Gaza et de l’urgence à intervenir pour que cesse la politique destructive d’Israël envers les palestiniens de Gaza ainsi que sa politique de terreur qui vise les palestiniens de Cisjordanie. A chacun des partis politiques corses impliqués dans l’élection européenne hormis l’extrême-droite, elle a adressé une demande de soutien à la suspension de l’accord Europe-Israël dans le cadre de leur campagne."

Ajaccio, le 24 mars 2024

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Corse-Matin 26/03 :

Corse-Matin.Com

Alta Frequenza

Appel du collectif à la marche du 23 mars :

La demande de libération immédiate des otages du Hamas inscrite dans la plateforme du collectif Pour une paix juste et durable au Proche-Orient comme une exigence prioritaire n'apparaît plus dans cet appel. Cette demande est également rappelée dans l'arrêt de la Cour internationale de justice qui établit un risque de génocide à Gaza ainsi que dans la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU demandant pour la première fois depuis le début du conflit un cessez le feu immédiat à Gaza. Le droit international considère la prise d'otages de civils comme un crime de guerre.

vendredi 22 mars 2024

Assassinat d’Yvan Colonna - "Pour Yvan Colonna, la vérité, toute la vérité, rien que la vérité"

Le courrier de Franck Elong Abé affirmant avoir assassiné Yvan Colonna sur commande de la DGSI suscite fort légitimement des réactions d’inquiétude. La ligue des droits de l’Homme elle-même est partagée entre la prudence quant à la déclaration d’Elong Abé et des interrogations toujours prégnantes sur l’assassinat d’Yvan Colonna. A ce jour, elle constate que les premières investigations se sont essentiellement inscrites dans le périmètre de la prison d’Arles : des dysfonctionnements de la prison, actés par un rapport de l’inspection générale de la justice ; le lien entre l’assassinat et un blasphème de l’Islam sur lequel continue de peser le doute.
D’autres interrogations d’importance imposent d’aller au-delà, notamment le questionnement d’un avocat des parties civiles sur de possibles recueils d’informations par les services de renseignement auprès d’Elong Abé positionné en haut du spectre de l’islamisme terroriste et en cas d’existence de ces échanges, sur l’existence d’une possible contrepartie.
Pour sa part, la LDH continue à s’interroger sur l’avis très réservé de non affectation en quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) de cet homme émis par le parquet national antiterroriste (PNAT), s’opposant à l’avis favorable émis par le directeur de la prison d’Alençon où était détenu Elong Abé. La règlementation en ce domaine est pourtant précise. Le PNAT n’est pas compétent en matière post-sentencielle, pour émettre un avis sur une proposition d’affectation en QER initiée par un chef d’établissement pénitentiaire. Pourtant, son avis s’est imposé. Au regard des conséquences de ce dysfonctionnement majeur suivi du transfert d’Elong Abé à la prison d’Arles, l’argument avancé par l’inspection générale de la justice, celui d’une méconnaissance des textes par le parquet antiterroriste, n’est pas suffisant.
Deux ans après cet assassinat, la revendication « Vérité pour Yvan » demeure en Corse une blessure ouverte. La vérité est ici synonyme de justice et rien ne doit entraver son travail, sinon à vouloir faire taire la vérité au nom de la raison d’Etat.

mardi 12 mars 2024

« En finir avec les traces antisémites du passé encore inscrites dans notre présent »

Pour honorer la mémoire de leur ancien président, Michel Moretti qui fut un artisan essentiel de la relance de l’ACA, les dirigeants de ce club ont décidé de donner son nom à leur stade en remplacement de celui de François Coty (1874-1934). Pour la LDH de Corse, il était temps d’en finir avec une publicité donnée à un homme politique sulfureux, ambitieux et aventurier qui entre les deux guerres, évolua de la gauche à la droite puis à l’extrême-droite. Le richissime parfumeur apporta notamment son soutien à des organisations et des journaux d’extrême-droite. Propriétaire entre autres de l’Ami du Peuple et contrôlant une cinquante de journaux régionaux, il mena dans les années 1930, une véritable campagne médiatique antisémite contre les « financiers qui mènent le monde », « une poignée de banquiers juifs germano-américains responsables de tous les maux dont souffre l’humanité, démasqués maintenant et traînés en pleine lumière ». Cette campagne avait été appréciée comme une « très intéressante série d’articles » par le chantre d’un antisémitisme virulent, condamné après-guerre à la dégradation nationale et à la réclusion à perpétuité, Charles Maurras.

En ce sens, la LDH demande à ce que la dénomination actuelle du musée d’Aléria, portant le nom de Jérôme Carcopino soit retirée. Nommé en 1941 secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Jeunesse par le gouvernement de Vichy, cet homme participa aux lois d’aryanisation du régime de Vichy. Il collecta les déclarations individuelles des personnels de l’Éducation nationale de non-affiliation aux sociétés secrètes, de non-appartenance à « la race juive » et de possession de la nationalité française à titre originaire. Il écrivit au maréchal Pétain pour demander l’examen de la question de la limitation du nombre d’étudiants juifs à admettre dans le supérieur en vue de limiter leur accès ultérieur aux professions libérales. Un numerus clausus avait dès lors été immédiatement envisagé comme un renforcement de la politique d’aryanisation de Vichy. La loi du 21 juin 1941 dont il fut signataire, précisait que « le numerus clausus des étudiants juifs admis à suivre les cours de l’enseignement supérieur ne peut excéder 3% ». Il alla encore plus loin dans une lettre à Xavier Vallat, le commissaire général aux questions juives de Pétain en indiquant « s’étonner que cette loi ne vise que les Écoles ressortissant à [son] Secrétariat d’État et que des mesures analogues n’aient pas été prises par des Établissements tels que l’École Polytechnique, l’École des Mines, l’Institut Agronomique, etc. auxquels sembleraient normalement devoir s’appliquer les règles du numerus clausus ». Cette liste des engagements antisémites de Carcopino n’est pas exhaustive. Elle est suffisante pour dire la nécessité de retirer son nom de la dénomination d’un espace public voué à la recherche et à l’éducation. »

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jeudi 7 mars 2024

Journée internationale des droits des femmes - Le combat continue !

En cette journée du 8 mars 2024, la LDH se félicite particulièrement avec tous les défenseurs des droits des femmes de l’inscription dans la Constitution de « la liberté garantie d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Cette victoire prolonge les combats menés par les mouvements féministes pour la légalisation de l’IVG depuis plus de 50 ans. Elle résonne à l’international comme un cri de résistance face aux courants conservateurs et réactionnaires à l’offensive en Europe, aux Etats-Unis et dans le monde.

En juillet 2022, avec d’autres défenseurs des droits des femmes en Corse, notamment la Présidente de l’Assemblée de Corse et la Présidente du CESEC, la LDH avait porté en préfecture d’Ajaccio et de Bastia la demande de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution, interpellant aussi sur les difficultés d’accès à ce droit dans un système de santé dégradé, sur la précarité touchant particulièrement les femmes et les éloignant de leurs droits. Aujourd’hui, beaucoup reste à mettre en œuvre pour que l’avortement soit accessible à toutes les femmes, quelle que soit leur condition, quel que soit leur territoire de résidence.

D’autres combats demeurent des priorités. Celui de l’égalité en actes entre les femmes et les hommes, dans les domaines des droits sociaux, de l’égalité salariale, de l’évolution professionnelle… Celui du respect de la dignité dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et contre les féminicides qui sont un quotidien insupportable pour beaucoup de femmes.

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mardi 5 mars 2024

" Proche Orient, comme l’Assemblée de Corse, se mobiliser ici et maintenant pour faire taire le bruit de la guerre et mettre fin à l’inhumain

La ligue des droits de l’Homme apporte son soutien à la résolution « Conflit israélo-palestinien et situation dans la bande de Gaza » portée par la Présidente de l’Assemblée de Corse et adoptée par l’institution lors de sa dernière session. Les responsabilités engagées dans ce conflit y sont rappelées. D’une part, celle du Hamas, ses attaques du 7 octobre 2023 et sa prise d’otages dont 130 sont toujours détenus. La LDH souligne que ces actes sont susceptibles d’être qualifiés de crimes de guerre ou de crime contre l’humanité. D’autre part, la responsabilité d’Israël qui ne peut en aucun cas justifier l’horreur de la guerre que subit Gaza depuis 5 mois par l’horreur des attentats commis par le Hamas le 7 octobre 2023. Dans un arrêt du 26 janvier 2024, formulant l’exigence de libération immédiate et sans condition des otages toujours détenus par le Hamas, la Cour internationale de justice qui dépend de l’ONU, a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures pour protéger les palestiniennes et palestiniens de Gaza contre un risque de génocide. Loin de se plier à cette décision contraignante, Israël continue de violer le droit international, poursuit sa politique destructrice, affamant la population palestinienne, des enfants mourant de faim et de déshydratation.

Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. De même que l’Assemblée de Corse, nous devons agir avec nos moyens là où nous sommes. Aujourd’hui, la LDH de Corse se fait le relais de l’appel « Si le gouvernement d’Israël s’enferme dans une logique mortifère, il faut tout faire pour l’arrêter », signé par son président national, Patrick Baudouin, par le rabbin Emile Ackermann, la fondatrice d’Actions in Mediterranean, Simone Sunskrick, le coprésident de Pax Christi International, Marc Stenger, évêque honoraire et d’autres personnalités. Cet appel demande la suspension de l’accord d’association entre l’Europe et Israël. Elle s’adresse aux forces politiques insulaires impliquées dans les élections européennes* pour soutenir cette demande dès à présent. Le temps presse."

*Partis auxquels la LDH adressera cette communication : Avanzemu, A manca, Core in Fronte, Ecologia Sulidaria, Fà Populu Inseme, Génération.s, Horizon, Inseme a Manca, LFI, Nazione, PCF, Parti Radical, Parti Radical de Gauche, PS, Renaissance, Un Soffiu Novu

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dimanche 25 février 2024

"Des événements inquiétants" - Déclaration adoptée en Assemblée Générale ce 24 février

 La section de Corse de la ligue des droits de l’Homme (LDH Corsica) réunie en assemblée générale à Corte ce samedi 24 février a renouvelé la composition de son bureau* et a adopté la déclaration suivante :

« Des évènements inquiétants

La ligue des droits de l’Homme n’a jamais cessé de dénoncer les situations d’exception faites au traitement judiciaire de dossiers corses, qu’il s’agisse de faits relevant de l’antiterrorisme ou de faits relevant du droit commun. Rappeler le danger lié à tout traitement d’exception portant atteinte au droit à la sûreté est un de ses combats fondateurs. Ce droit protège les citoyens contre l’arbitraire de l’Etat, notamment les abus de police en matière d’arrestation.

Au regard de récents événements, elle exprime sa plus vive inquiétude face aux conditions d’appréhension de personnes soupçonnées ; conditions qui traduisent un déploiement de moyens policiers disproportionnés avec des opérations commandos, des intrusions violentes aux domiciles des personnes, des portes violemment enfoncées, l’usage de pistolets mitrailleurs. Ces opérations de police-spectacle visent avant tout à impressionner l’opinion publique.

L’homicide inexpliqué d’un homme lors de son interpellation alors que celui-ci n’était pas armé constitue un acte d’une extrême gravité. Le silence immédiat des autorités sur les conditions mêmes de cette interpellation et de l’usage d’un pistolet mitrailleur de marque HK UMP9, interroge également les citoyens que nous sommes.

Dans le même souci de dénonciation des traitements de certaines situations par l’exception, le sort fait à des militants nationalistes récemment interpellés, suscite dans le même temps notre inquiétude. Qu’il s’agisse des conditions brusques et brutales de leur interpellation, de leur transfert à Paris et de leur remise en liberté avec assignation à résidence sur le continent, cela constitue une atteinte aux droits de la défense au regard des situations d’isolement familial et économiques ainsi créées.

La LDH rappelle l’exigence du droit de tout citoyen à un procès équitable défini par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme : présomption d’innocence, égalité des armes, respect de la dignité humaine, qu’il s’agisse des conditions d’arrestation, de garde à vue, de détention. Cette exigence distingue fondamentalement les démocraties des régimes autoritaires. En démocratie, les coups qui lui sont portés constituent des dérives autoritaires.

Elle est attentive aux effets de la politique de réarmement voulue par le président de la République et son gouvernement. Elle redoute que pour la Corse, cette politique soit synonyme d’un recours à des méthodes répressives disproportionnées et dangereuses comme cela fut le cas régulièrement par le passé. Elle craint qu’à très court terme, cette agitation policière ne se substitue aux recherches actuelles de relations apaisées entre l’Etat et la Corse. »

*Les membres du bureau de la LDH Corsica :

Jean-Claude ACQUAVIVA, Marie-Anne ACQUAVIVA (trésorière), Pascal ARROYO, Marie-Josée BELLAGAMBA, Antonin BRETEL (secrétaire), Frédérique CAMPANA (conseillère juridique), Jean-François CASALTA, Jean-Sébastien DE CASALTA (vice-président), Francine DEMICHEL (présidente d'honneur), Christine MATTEI PACCOU, Ibtissam MAYSSOUR STALLA, Gérard MORTREUIL, André PACCOU (délégué régional), Patrizia POLI, Dominique RENUCCI, Elsa RENAUT (présidente), Sampiero SANGUINETTI    

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Concours de plaidoiries pour les droits de l'Homme à l'Université de Corse ce mercredi 28 février

 Publication partagée par la Faculté de Droit et de Science Politique de l'Université de Corse :

 

Corse-Matin 25/02 :

dimanche 18 février 2024

Rassemblement de soutien à Julian Assange, pour le droit d’informer et d’être informé - 20 février 18h Ajaccio

Ce 20 février, des rassemblements de solidarité avec le journaliste Julian Assange auront lieu partout dans le monde. Les 20-21 février, la Haute Cour britannique examinera la recevabilité de l’ultime appel de Julian Assange au Royaume-Uni pour empêcher son extradition vers les Etats-Unis, où il risque jusqu’à 175 années de prison pour « espionnage ». À l’issue de ces deux jours d’audience, ou bien les deux juges de la Haute Cour autoriseront le fondateur de WikiLeaks à présenter formellement cet appel, ou bien ils le lui refuseront et il pourrait être extradé dans la foulée, dans les 48 heures selon Stella Assange.

Le journaliste australien Julian Assange, emprisonné depuis 5 ans au Royaume-Uni, est persécuté par Washington pour avoir exercé sa profession de journaliste et révélé des informations d’intérêt public, notamment sur des crimes de guerre commis par l’armée états-unienne en Irak et en Afghanistan.

Les médias du monde entier ont publié ces informations, généralement obtenues grâce à des lanceurs d’alerte tels que Chelsea Manning. Tous les documents publiés par WikiLeaks étaient authentiques, l’organisation n’a jamais eu à faire la moindre rétractation.

Si un journaliste australien, ayant publié en Europe, devait être traîné devant une Cour interne américaine, selon une loi interne américaine, aucun journaliste dans le monde ne pourrait publier, en toute sécurité, des informations pouvant déplaire aux Etats-Unis.

Pour la libération de Julian Assange, pour le droit d’informer et d’être informé, la Ldh sera présente au rassemblement organisé ce mardi 20 février à Ajaccio à 18h à la Piazetta à l’appel de Per à Pace et d’acteurs associatifs et culturels.


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