mardi 1 mars 2022

Solidarité Ukraine - Appel à rassemblement jeudi 3 mars 2022 à 18h00 devant la Préfecture à Ajaccio.

Les associations, les syndicats et les mouvements politiques réunis à Ajaccio le 28 février condamnent la guerre impérialiste qui a vu la Russie envahir l’Ukraine. Ils exigent un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes de l’Ukraine et l’ouverture de négociations pour la Paix sous l’égide de l’ONU.

En effet l’indispensable désescalade militaire et le respect du droit international ne s’obtiendront que par la négociation et sans surenchère des armes.

L’urgence est de mettre en avant une culture de la Paix qui implique le respect des droits du peuple Ukrainien. Les signataires apportent également leur soutien aux mouvements citoyens russes qui s’opposent à la guerre et qui font ainsi entendre les aspirations démocratiques des peuples de Russie. Elles en appellent à la protection des populations civiles.

Le droit d’asile pour les réfugiés ukrainiens s’impose à tous les états comme d’ailleurs pour tous ceux, réfugiés, qui en sont honteusement privés et bloqués actuellement par certains pays européens aux frontières.

En Corse comme ailleurs, le droit d’asile doit être mis en œuvre et le soutien au peuple Ukrainien passe par des initiatives solidaires que nous appelons à soutenir.

Les signataires de ce communiqué appellent à un rassemblement Jeudi 3 mars à 18h00 devant la Préfecture d’Ajaccio :

À Manca, Amnesty international Corse, Association Per a Pace, Association Populaire des Tunisiens de Corse, Ava Basta, CGT, Droits paysans, Ecologia Sulidaria, EELV, France Insoumise, FSU2A, Génération.s, Inseme à Manca - Ensemble !, Ligue des Droits de l’Homme, Nouvelle Donne, Parti Communiste, Utopia Corsica.


Solidarité Ukraine

La section présente au rassemblement à Ajaccio ce lundi 28 février à l'initiative du PCF pour exprimer sa solidarité avec le peuple Ukrainien. (lire le communiqué)

A Bastia, la Ldh représentée par Marie Anne ACQUAVIVA participe à l'organisation de la collecte humanitaire.

Rcfm - journal de 7h - 01/03 - Interview d'André PACCOU

Corsenetinfos


lundi 28 février 2022

Tribune "Pierre Alessandri, Yvan Colonna, Alain Ferrandi : un combat pour l’égalité"

A ce jour, Pierre Alessandri, Yvan Colonna et Alain Ferrandi restent avec leur famille dans l’attente épuisante d’une perspective de réinsertion. Dans ces dossiers, les autorités administratives, juridiques et politiques ne cessent de se contredire et de souffler le chaud et le froid : levées du statut de détenu particulièrement signalé par les commissions locales compétentes puis maintien de ce statut par la dernière commission réunie ; semi-liberté accordée par le juge d’application des peines puis appel du parquet antiterroriste, avec pour Pierre Alessandri un rejet en appel de la décision du juge.

Quant à la situation de ces hommes, celle-ci ne fait que perdurer : ils ne seront pas rapprochés et leur peine ne sera pas aménagée à court terme. Impossible pourtant de renoncer à notre volonté de poursuivre la mobilisation pour leur libération ni d’abandonner les trois hommes dans le couloir d’une perpétuité qui ne connaîtrait pas de fin.

La ligue des droits de l’homme n’a pas été associée à la rencontre organisée en décembre 2021 à l’Assemblée nationale. Certains nous ont interrogés à ce propos. Nous n’en connaissons pas les raisons. Toutefois, nous restons mobilisés, le respect du droit et du principe d’égalité devant la loi étant pour nous les seules priorités.

Ces dernières années, ce sont ces arguments qui ont permis de dépasser une ligne de partage implicite entre ceux qui ont condamné l’assassinat du préfet Claude Erignac et ceux qui n’ont pas manifesté au lendemain de cet assassinat.  Progressivement, le temps fait son œuvre, non pas celui de l’oubli mais celui d’un recul nécessaire pour rendre intelligible le présent et ne pas perdre des repères essentiels à un état de droit démocratique. La commission nationale consultative des droits de l’Homme le rappelle :"Tout détenu a vocation à sortir un jour de prison, ce qui suppose une gestion de cette perspective de sortie inéluctable dès le début de l’exécution de la peine".

Le dépassement de cette ligne qui semblait infranchissable il y a peu n’aurait été possible sans l’engagement pour le droit à la justice des élus de l’Assemblée de Corse de droite, de gauche et de la majorité présidentielle en juin 2019. Une résolution en ce sens fut adoptée à l’unanimité après une réunion organisée par le président Talamoni entre les présidents de groupe de cette assemblée, l’ora di u ritornu et la ligue des droits de l’Homme.

Ce dépassement n’aurait pas connu de lendemain s’il n’avait été relayé par une lettre engageant dans cette même demande les six parlementaires de Corse, députés et sénateurs de droite, de gauche, nationalistes et le président de la ligue des droits de l’Homme, signée au siège national de la ligue des droits de l’Homme le 15 octobre 2019 et qui fut adressée au président de la République et au premier ministre.

Ce dépassement a enfin été consolidé par une tribune publique « Corse, pour une application du droit à tous les prisonniers » signée par les députés corses et des députés du continent dont cinq présidents de groupe de l’Assemblée nationale.

Nous connaissons ce qui résulte aujourd’hui de toutes ces démarches. Nous savons aussi depuis le début la difficulté de ce combat pour l’application de la loi et le respect du droit à l’égard des hommes considérés comme les protagonistes de l’assassinat du préfet Erignac. L’exigence de justice est pourtant la seule alternative à cette terrible perspective d’une perpétuité réelle. Perpétuité réelle qui selon la Cour Européenne des Droits de l’Homme méconnaît les exigences de l’article 3 de la Convention relative « aux peines ou traitements inhumains ou dégradants ». (Vinter et autres c. Royaume -Uni, arrêt Grande Chambre du 9/7/2013.)

Nous ne pouvons abdiquer nos responsabilités et abandonner Pierre Alessandri, Yvan Colonna et Alain Ferrandi à cette mort à petit feu entre les murs d’une prison. Notre silence serait leur pire ennemi. Notre capacité à dire non, à résister, à nous mobiliser, à être convaincus qu’il n’y a pas de fatalité constitue une part essentielle de la réponse à apporter à ce déni d’humanité. La ligue des droits de l’Homme appelle à poursuivre et à amplifier la mobilisation.

Il faut consolider ce que nous avons construit autour de la résolution adoptée à l’Assemblée de Corse en juin 2019. Il faut encore rassembler autour des mots qui concluent la lettre envoyée au président de la république et au premier ministre par les parlementaires corses et le président de la ligue des droits de l’Homme : « La loi doit s’appliquer dans toutes ses dispositions. Si certaines punissent et condamnent, d’autres aussi fondamentales protègent et préconisent le rapprochement. Il s’agit donc d’appliquer, sans exception la pleine exécution de la loi vis-à-vis des citoyens égaux devant elle, sauf à démontrer qu’ils ne le seraient pas. Ce qui est impossible ! »

Pour la LDH Corsica : Jean-Claude ACQUAVIVA, Marie-Anne ACQUAVIVA, Pascal ARROYO, Antonin BRETEL, Frédérique CAMPANA, Jean-François CASALTA, Jean-Sébastien de CASALTA, Francine DEMICHEL, Sophie DEMICHEL, Francesca-Maria DURAZZO, Philippe GATTI, Christine MATTEI-PACCOU, Gérard MORTREUIL, André PACCOU, Patrizia POLI, Elsa RENAUT, Dominique RENUCCI, Sampiero SANGUINETTI

Corse-Matin 28 - 02 :


dimanche 27 février 2022

Solidarité avec le peuple ukrainien

La section de corse de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne la décision du président russe Vladimir Poutine de déclencher une guerre d’invasion contre l’Ukraine, après des mois de discussions diplomatiques stériles. Elle voit dans cette agression la confirmation de la tendance lourde qu’ont les régimes totalitaires à faire prévaloir la force en tout temps, au mépris du droit international, de la souveraineté des Etats et des droits fondamentaux des peuples.

Elle souligne que l’absence de réactions effectives face aux atteintes portées aux libertés, aux droits de l’Homme et à leurs défenseurs nourrit une culture de la violence, de la guerre et du conflit. Les compromissions au nom d’intérêts économiques ont toujours légitimé et renforcé ces régimes. Aujourd’hui, notre soutien doit aussi s’exprimer en direction des citoyennes et des citoyens russes qui s’opposent publiquement à cette guerre d’invasion.

Face à ce lourd défi menaçant toutes les démocraties, elle appelle la communauté internationale et la France à intervenir d’urgence pour obtenir une désescalade immédiate et la protection des populations civiles déjà durement touchées. Le droit d’asile doit être mobilisé immédiatement et la Corse ne peut être écartée de sa mise en œuvre comme ce fut le cas en 2016 lors du démantèlement du plus grand bidonville, « la jungle de Calais » à l’époque, empêchant l’accueil d’Afghans, de Syriens et d’Erythréens. Des propositions de la collectivité territoriale de Corse et des initiatives permettaient cet accueil au nom de la fraternité.

La LDH exprime sa totale solidarité avec le peuple ukrainien et participera à toutes les initiatives allant dans le sens de la paix et de l’intérêt des peuples concernés.  

Relire : la Corse exclue du droit d'asile (2016) "La LDH Corsica précise qu'une communication du Ministère de l’intérieur médiatisée le 13 septembre dernier a fait état de la mise en place d’un réseau d’accueil de réfugiés sur le territoire national et que la Corse en a été écartée. Dans un courrier adressé au Préfet de Corse le 19 septembre, la section a fait part de ses interrogations quant à cette absence de la Corse dans le dispositif d'accueil. Elle a rappelé qu'à l’automne 2015, s'étaient  exprimées des volontés de solidarité. Ainsi, le 2 octobre 2015, l’Assemblée de Corse avait adopté une délibération « approuvant le dispositif d’accueil des réfugiés et affectant les fonds associés ». D’autres voix s'étaient également exprimées proposant  des initiatives pour accueillir en Corse des réfugiés. Présente à la réunion du CORA (Comité opérationnel de lutte contre le Racisme et l'Antisémitisme) en préfecture, le 12 octobre, la LDH Corsica a redit la nécessité de faire vivre en Corse comme ailleurs le droit d’asile en organisant l'accueil de réfugiés."

FRANCE 3 CORSE VIA STELLA

CORSENETINFOS

- Solidarité avec le peuple ukrainien : La Collectivité de Corse et les Associations des Maires de Haute-Corse et de Corse-du-Sud se mobilisent ensemble dans le cadre de l’opération "Corsica, terra d’accolta" : Lire le communiqué

jeudi 24 février 2022

Communiqué - Mise en difficulté du journal ARRITTI

 La ligue des droits de l’Homme s'inquiète des difficultés que rencontre l’hebdomadaire ARRITTI suite au non renouvellement de son habilitation à publier des annonces légales en Corse-du-Sud en 2022.

Depuis plus de 50 ans, ce journal s'inscrit dans le paysage médiatique de la Corse. Il vit également grâce au bénévolat de ses rédacteurs. Il démontre son utilité publique et comme toute presse, il contribue au pluralisme démocratique.

La Ldh demande au Préfet de Corse-du-Sud de reconsidérer la situation en vue de renouveler cette habilitation à l'exemple de la Haute-Corse afin de ne pas hypothéquer l'avenir du journal ARRITTI.


Message de Fabienne Giovannini :

Au nom de toutes les équipes d'Arritti, merci de votre soutien. Nous avons engagé bien sûr un recours gracieux. En attendant, nous perdons des recettes à chaque parution.

Nous avons lancé un appel à soutien, en proposant à tout non-abonné, un tarif promotionnel d'abonnement. Merci de le diffuser auprès de vos adhérents.
En vous remerciant encore de votre soutien,

dimanche 20 février 2022

 André PACCOU, délégué régional de la section, invité de la semaine sur Alta Frequenza à l'émission U Sguardu tous les matins à 7h45 et 12h10.  

mardi 15 février 2022

Soutien au médecin généraliste agressé à Lumio

 La ligue des droits de l'Homme apporte son entier soutien au médecin généraliste agressé à Lumio alors qu'il effectuait ses consultations à son cabinet.

Elle condamne l'agression physique dont cet homme a été victime ainsi que les propos d'exclusion et de rejet tenus par l'agresseur qui ont aussi visé son épouse.

Le témoignage de ce médecin rapportant une répétition de comportements agressifs à son encontre interpelle la communauté villageoise et au-delà la Balagne qui, comme beaucoup de territoires insulaires, manque de personnel soignant. Elle soutient la solidarité qui s'est exprimée. Cette répétition de comportements agressifs interpelle la justice. Une plainte a été déposée.

Eprouvée par la période de pandémie, la santé publique demeure un bien commun. Notre solidarité est plus que jamais nécessaire pour celles et ceux qui œuvrent à l'intérêt général.

Corse-Matin 17/02 :

dimanche 13 février 2022

MIREILLE DELMAS-MARTY : UNE EXCEPTIONNELLE CONSCIENCE, PASSIONNÉE ET VISIONNAIRE, DES DROITS ET LIBERTÉS

 MIREILLE DELMAS-MARTY : UNE EXCEPTIONNELLE CONSCIENCE, PASSIONNÉE ET VISIONNAIRE, DES DROITS ET LIBERTÉS

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) est bouleversée par la disparition de Mireille Delmas-Marty, femme d’exception avec laquelle elle a toujours entretenu des rapports d’amitiés et d’inspiration réciproque avec de multiples initiatives communes.

Elle a porté toute sa vie durant, avec rigueur et vive intelligence, une vision humaniste de la société fondée sur la force de l’indivisibilité des droits et de l’Etat de droit qu’elle considérait comme « seul garant de nos libertés, face aux peurs et aux colères ». Encore récemment, elle était au cœur des débats publics en s’inquiétant de la multiplication des lois d’exception et de l’affaiblissement de l’institution judiciaire.

Son héritage reste plus que d’actualité avec des contributions qui sont des références pour tous les juristes et les défenseurs des droits. Il nous revient de poursuivre le chemin de justice et d’égalité qu’elle n’a eu de cesse d’éclairer.

La LDH présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Paris, le 13 février 2022

samedi 12 février 2022

Tribune « Notre jardin commun, la Méditerranée, se meurt, et nous ne pouvons rester silencieux »

Tribune

Collectif

Du Maroc au Liban, un collectif de vingt-cinq maires, à l’initiative du Marseillais Benoît Payan (PS), demande, dans une tribune au « Monde », que des normes plus sévères en matière d’émissions polluantes soient appliquées pour les navires croisant en Méditerranée.

Publié le 07 février 2022 à 05h30 - Mis à jour le 07 février 2022 à 07h12

Tribune. La Méditerranée est la mer de tous les passages et de tous les commerces depuis l’Antiquité : elle ne représente que 1 % de la surface des mers du globe, mais elle concentre 25 % du trafic maritime et 30 % du trafic pétrolier. Sa biodiversité est unique au monde, 500 millions de personnes peuplent ses côtes et, pourtant, le retard pris dans la protection de la nature et des populations est majeur. Notre jardin commun se meurt, et nous ne pouvons rester silencieux.

Maires de communes qui entourent la mer Méditerranée – ce patrimoine, berceau de notre humanité –, nous constatons tous les jours le drame écologique qui se noue. Nous l’avons affirmé en septembre 2021 lors du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature [à Marseille] : la mer Méditerranée est un joyau en péril.

Le résultat est déjà sous nos yeux, le bassin méditerranéen est en première ligne face aux changements climatiques : canicules, inondations, sécheresses, incendies dévastateurs, montée des eaux. S’ajoute à cela la pollution de l’air causée par les bateaux, parfois hors d’âge, qui la traversent, et ceux qui y sont à quai.

Et ce sont ceux qui vivent grâce et auprès d’elle qui en paient le prix. Ces catastrophes climatiques et écologiques affectent notre nature et nos concitoyens, en particulier les plus fragiles. Face à la fatalité, nous opposons une volonté politique sans faille.

Notre mobilisation fait écho à celle des acteurs de la société civile, des Etats, de l’Union européenne et des institutions internationales.

Des navires obsolètes et dangereux

Ensemble, nous demandons l’adoption au plus vite d’une zone de réglementation des émissions de polluants atmosphériques, dite zone ECA, en Méditerranée, pour lutter contre la pollution de l’air des navires et réduire les pluies acides qui s’abattent sur notre mer et notre littoral. [Ce dispositif impose à tous les navires circulant dans le périmètre des normes plus sévères en matière d’émissions polluantes.] Une décennie après la mise en place de zones ECA sur les côtes est et ouest de l’Amérique du Nord, après également les Caraïbes, les mers Baltique, du Nord et de Chine, il est urgent d’agir. Par cet appel, nous voulons porter la voix des citoyens qui vivent en première ligne sur toutes les rives de la Méditerranée et peser sur les discussions qui auront lieu dans quelques mois.

Nous, maires des villes et ports méditerranéens, ne pouvons plus accepter la pollution massive engendrée par la circulation de navires obsolètes et dangereux, qui nuit gravement à la santé des populations, contribue au réchauffement climatique, participe à la perte de la biodiversité et mine l’attractivité de nos territoires.

Nous savons l’engagement, sur ces sujets, des ONG et des acteurs de la société civile, qui sont aux avant-postes des solutions, et des armateurs, qui pour certains sont en avance et arment des navires beaucoup plus respectueux de l’environnement et de la santé.

Nous demandons à l’Organisation maritime internationale d’approuver la mise en place de la zone de réglementation en Méditerranée. Nous demandons à nos gouvernements d’accélérer le processus actuel pour aller plus rapidement vers une zone ECA, réglementant non seulement les émissions de soufre et de particules, mais aussi les oxydes d’azote, dont la dangerosité est largement démontrée.

Nous le faisons par responsabilité vis-à-vis de la nature et de nos concitoyens, qui n’ont pas à être les victimes de ces pollutions. Nous le ferons ensemble et avec tous les acteurs qui créent, innovent, militent pour protéger notre Méditerranée, pour protéger le vivant. Nous sommes convaincus que nous pouvons être la solution. Autour de notre mer Méditerranée, comme dans le monde, il est temps d’agir pour tourner la page de l’irresponsabilité écologique.

Souad Abderrahim, maire de Tunis ; Luis Barcala, maire d’Alicante (Espagne) ; Kamel Ben Amara, maire de Bizerte (Tunisie) ; Marco Bucci, maire de Gênes (Italie) ; Michaël Delafosse, maire (PS) de Montpellier ; Francisco Manuel de la Torre Prados, maire de Malaga (Espagne) ; Mustapha El Bakkouri, maire de Tétouan (Maroc) ; Mounir Elloumi, maire de Sfax (Tunisie) ; Mohamed El Sherif, gouverneur d’Alexandrie (Egypte) ; Christian Estrosi, maire (La France audacieuse/Horizons) de Nice ; Hubert Falco, maire (LR) de Toulon ; Mato Frankovic, maire de Dubrovnik (Croatie) ; Hassan Ghamrawi, président de la communauté urbaine d’Al Fayhaa (Liban) ; José Francisco Hila Vargas, maire de Palma (Espagne) ; Mohamed Ikbel Khaled, maire de Sousse (Tunisie) ; Francesco Italia, maire de Syracuse (Italie) ; Jamal Itani, maire de Beyrouth ; Mounir Lymouri, maire de Tanger (Maroc) ; Nicos Nicolaides, maire de Limassol (Chypre) ; Leoluca Orlando, maire de Palerme (Italie) ; Benoît Payan, maire (PS) de Marseille ; Ivica Puljak, maire de Split (Croatie) ; Pau Ricoma Vallhonrat, maire de Tarragone (Espagne) ; Christian Santos, maire de Gibraltar (Royaume-Uni) ; Riad Yamak, maire de Tripoli (Liban).

dimanche 6 février 2022

Projection-débat autour du film "3000 nuits" de Mai Masri avec ALLINDI

A l'invitation d'ALLINDI, la section a co-animé la projection-débat autour du film "3000 nuits" de Mai Masri à l'Espace Diamant à Ajaccio, ce vendredi 4 février.

Sur la question d'une paix juste et durable au Proche-Orient, la section a rappelé l'analyse de Leïla Shahid, qui fut porte-parole de l'autorité palestinienne en France et ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, concernant la "lâcheté des instances diplomatiques internationales" et la nécessité des combats portés par les sociétés civiles. Leïla Shahid : Cent trente-quatre États dans le monde nous reconnaissent, dont neuf pays européens. Sur le plan de l’opinion publique, c’est un succès, mais qui n’aboutit pas à mettre à la porte l’armée israélienne et à devenir souverain. Une conséquence de la lâcheté des Européens, des Américains et des Arabes, qui estiment qu’Israël est un État au-dessus du droit, refusant de l’obliger à quitter les Territoires.

La section a fait part de la mobilisation en cours avec l'enregistrement par la Commission européenne d’une initiative citoyenne européenne appelant à mettre fin au commerce avec les colonies illégales dans les territoires occupés comme la Palestine.

La situation demeure terrible en Palestine. Bande de Gaza toujours sous blocus israélien, extension de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem, expulsion de familles palestiniennes au nord de la vallée du Jourdain, 4 500 prisonniers politiques palestiniens détenus fin 2021 dans les prisons israéliennes. 

Lire la tribune dont la Ldh est signataire « Le terme “apartheid” permet de penser dans la durée l’asymétrie des relations israélo-palestiniennes » 09/2021 - L’emploi de cette qualification juridiquement définie peut légitimement appuyer une démarche politique appelant Israël à répondre de ses actes devant la justice internationale, estime un collectif d’universitaires et de journalistes dans une tribune au « Monde ».

Lire l'article La LDH soutient le film « 3 000 Nuits », de Mai Masri :



Sortie le 4 janvier 2017

Années 1980, à la veille des événements de Sabra et Chatila. La révolte gronde dans une prison israélienne, où sont détenues des prisonnières politiques palestiniennes. Layal, une jeune institutrice de Naplouse, vient d’arriver, condamnée à 8 ans de prison pour un attentat dans lequel elle n’est pas impliquée. Elle partage la cellule d’israéliennes condamnées pour droit commun et s’habitue progressivement à l’univers carcéral. Mais Layal découvre qu’elle est enceinte. Envers et contre tous, elle décide de garder l’enfant.

Ce beau film, âpre, dur et émouvant, dénonce l’emprisonnement de milliers de Palestiniens de tous âges et origines dans les geôles israéliennes (près de 20 % des Palestiniens ont été détenus dans ces prisons à un moment ou à un autre). A travers le cas de l’héroïne inspiré de l’histoire d’une Palestinienne rencontrée par la réalisatrice, le film nous montre comment le recours à l’emprisonnement comme moyen de mettre un peuple à genoux ne fait que fortifier la résistance de ce peuple à l’oppression. En effet, cette jeune femme suspectée puis accusée de terrorisme parce qu’elle a aidé un jeune homme blessé, lui-même suspecté et arrêté, va peu à peu fraterniser avec ses compagnes de cellule dans la résistance menée malgré une répression féroce.

Le film montre également comment l’Etat israélien agit au mépris des droits de l’Homme à l’encontre des prisonniers et prisonnières, lesquel(le)s sont livrés au racisme et au sadisme de prisonnières israéliennes de droit commun et de matons, personnifiés en l’occurrence par une matonne quasi diabolique, assimilant tout(e) Palestinien(ne) au terrorisme.

Il y a un certain manichéisme à montrer d’un côté les prisonnières palestiniennes courageuses, humaines et solidaires et de l’autre les geôliers israéliens dénués de toute humanité, droits dans leurs bottes et franchement racistes. Trois exceptions viennent contredire ce schéma : il s’agit d’une avocate et d’une prisonnière israéliennes d’un côté, d’une jeune femme palestinienne traître à ses « sœurs » de l’autre. Mais on le sait, ces faits sont propres à toute situation de colonisation d’un peuple par un autre.

Ce film pour partie documentaire a été tourné dans une ancienne prison jordanienne. Certaines des comédiennes sont des actrices célèbres en Palestine et Jordanie et beaucoup d’autres sont des non professionnelles qui ont, soit connu elle-même la prison, soit eu un membre de leur famille en prison. La réalisatrice dit s’être appuyée sur leur expérience. Aussi, bien que réalisé avec des moyens réduits, le film, grâce à ces comédiennes ainsi qu’au professionnalisme de l’ensemble de l’équipe (chef-op, preneurs de son, monteuse et la réalisatrice elle-même) montre des qualités certaines mélangeant l’aspect brut du documentaire avec une esthétique poétique tirée de l’expérience carcérale elle-même.

Ainsi, si le cinéma ne peut à lui seul changer le cours des choses, au moins fait-il appel à notre sensibilité, notre humanité et notre conscience pour que nous nous mobilisions…

3 000 Nuits
Palestine, France, Liban, Jordanie, EAU, Qatar, 2015

Durée : 1h43
Réalisation : Mai Masri
Production : Intramovies
Distribution : JHR Films / Les films d’ici

Voir la Bande-annonce du film