Après la projection d'un film documentaire de l'association SOS Méditerranée, un débat s'est tenu sur la crise de l'accueil des réfugiés en Europe et en Corse.
Prise de parole d'André PACCOU à la tribune pour la section.
Après la projection d'un film documentaire de l'association SOS Méditerranée, un débat s'est tenu sur la crise de l'accueil des réfugiés en Europe et en Corse.
Prise de parole d'André PACCOU à la tribune pour la section.
Les jeunes ont été accueillis au siège de la ligue des droits de l'Homme par Nathalie TEHIO, membre du bureau national. Un échange a eu lieu notamment sur les discriminations, les violences racistes, la liberté de manifester.
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Les jeunes ont été reçus à l'Assemblée Nationale pour une rencontre
Joëlle BORDET, élue au comité national de la ligue des droits de l’Homme, est psycho-sociologue et directrice de recherche émérite du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Scientifique, chercheure et militante active des méthodes d’éducation populaire, Joëlle Bordet est aussi engagée aux côtés des acteurs et actrices de la politique de la ville depuis de nombreuses années.
Elle a, depuis 1994, développé un travail sur les questions de la prévention de la délinquance, et de la lutte contre la violence. Elle s'intéresse particulièrement à l'éducation des adolescents dans les quartiers d'habitat social, en particulier les plus marginalisés, aux prises avec la plus grande exclusion, ou qui plus probablement vivent dans des situations de précarisation. En tant que psychosociologue, elle s'attache à associer les habitants au travail qu'elle mène auprès des équipes de professionnels, en relation avec les élus. Cette démarche l'a amenée à travailler dans des villes très différentes, et sur des sujets qui relèvent toujours de cette question de la préoccupation du territoire, du lien social et du politique, et plus globalement sur le rôle de la communauté d'adultes dans l’éducation et la prévention. Elle développe par ailleurs un travail comparatif sur ces questions, avec notamment le Brésil et la Russie.
Parmi ses récents travaux, elle a publié, fin 2021, avec l’ANCT, les résultats d’une recherche-action "Ecouter les jeunes des quartiers populaires pour les accueillir dans la démocratie".
Conférence de presse de la section en présence de Patrick BAUDOUIN
Président de la ligue des droits de l’Homme,
Président d’honneur de la fédération internationale des droits humains
A la veille de la présentation à l’Assemblée de Corse du rapport sur l’autonomie du Président du Conseil exécutif de Corse, Patrick Baudouin précise les positions nationales de la LDH sur le débat engagé avec le gouvernement. Il aborde ses enjeux démocratique et institutionnel.
RCFM - Journal 4 juillet 8h - Interview de Patrick BAUDOUIN
“Une fois de plus, une municipalité subit des pressions de la part d’un groupe qui dit vouloir lutter contre la spéculation par la menace et par l’incendie d’une mairie. La ligue des droits de l’Homme apporte son soutien au maire et aux élus de Pietrosella. Elle réaffirme avec force que seule la démocratie constitue un avenir pour la Corse”.
"La
ligue des droits de l’homme souhaite préciser certaines de ses positions qui ne
sont pas inscrites dans notre appel unitaire :
-
D’une part, son
soutien à l’association de lutte contre la corruption ANTICOR qui vient de se
voir retirer son agrément pour agir en justice :
-
D’autre part,
son inquiétude devant le redéploiement dans notre île des dispositifs
d’exception en matière de justice, l’antiterrorisme et la juridiction
interrégionale spécialisée, la JIRS de Marseille dans le cadre de la lutte
contre la criminalité et la délinquance organisées.
A nouveau avec ces redéploiements, nous
assistons :
A des arrestations « coup de filet » et à
des gardes à vue de quatre jours voire plus contre deux jours maximum dans le
cadre de la loi ordinaire,
A des mises en examen et des détentions provisoires
qui rappelons-le peuvent durer quatre années voire plus, quatre années d’emprisonnement sans avoir été jugé ni condamné,
Des détentions provisoires hors de Corse signifiant
une double peine pour le détenu et pour sa famille,
Avec aussi pour conséquence, un accès à l’avocat
pour se défendre rendu plus difficile et plus onéreux du fait de cet
éloignement ;
Avec une mise à l’isolement via la réglementation du statut particulièrement signalé, le DPS, qui peut durer plusieurs années et dont les conséquences sur la santé psychologique sur le détenu sont évidentes.
La ligue des droits de l’homme reconnaît évidemment
la nécessité pour l’Etat de protéger les citoyennes et les citoyens contre les
violences. Mais cette protection ne doit pas être synonyme de régression des
droits qui vient s’ajouter à la dénonciation de la dissolution de nos droits
que portent les vingt-quatre organisations portent ce soir dans le cadre de
rassemblements organisés à Ajaccio, Bastia, Calvi et Porto-Vecchio.
La France doit respecter et promouvoir le droit de réunion pacifique, déclarent des experts de l’ONU - 15 Juin 2023
GENÈVE (15 juin 2023) – Des
experts* des Nations Unies ont exprimé leur inquiétude face aux allégations
d’un usage excessif de la force lors des récentes manifestations contre la
réforme des retraites et les projets de méga-bassines en France.
« Le manque de retenue dans l’usage
de la force à l’encontre des membres de la société civile qui revendiquent de
manière pacifique leur participation aux processus décisionnels concernant leur
avenir, l’accès aux ressources naturelles, la protection des droits humains, la
dignité et l’égalité, serait non seulement anti-démocratique, mais profondément
inquiétant pour l’État de droit », ont déclaré les experts.
« Nous appelons les autorités à
entreprendre un examen complet de leurs stratégies et pratiques en matière de
maintien de l’ordre afin de permettre aux manifestants d’exprimer leurs
préoccupations et à faciliter une résolution pacifique des conflits sociaux.
Nous nous tenons à la disposition des autorités françaises pour fournir des
recommandations nécessaires dans les domaines où des insuffisances auraient été
constatées », ont ajouté les experts.
Ils ont réitéré leur appel** à la
France à respecter ses obligations internationales afin de faciliter et
protéger les manifestations pacifiques, ainsi qu’à promouvoir la liberté
d’association, notamment en prenant les mesures nécessaires pour enquêter sur
les violences commises au cours de ces manifestations et traduire leurs auteurs
en justice.
Depuis le début de l’année, des
milliers de personnes se sont mobilisées dans différentes villes française pour
dénoncer la réforme des retraites proposée par le gouvernement, ainsi que les
politiques de gestion de l’eau face à l’urgence climatique.
Les experts ont noté que des
manifestants de tous âges et issus de divers mouvements sociaux, dont les
mouvements syndicaux et écologistes, ont promu et adopté des méthodes pacifiques,
en plus d’avoir clairement énoncé leurs revendications en amont des
rassemblements.
« La police aurait dispersé
les foules à l’aide de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement,
munitions que la France est le seul pays européen à utiliser lors d’opérations
de maintien de l’ordre », ont précisé les experts.
La répression des forces de l’ordre
aurait fait des dizaines de blessés, dont des manifestants, des journalistes,
des élus et des passants. À différentes occasions, dans la capitale, la brigade
motorisée « Brav-M » aurait menacé et frappé des manifestants. À Sainte-Soline,
la police aurait tiré au LBD (lanceur de balles de défense) 40 depuis des quads
en mouvement et les secours auraient reçu l’interdiction d’intervenir pour
secourir un blessé grave. Des personnes auraient été arrêtées arbitrairement
dans plusieurs villes.
« Nous sommes conscients que des
actes de violence isolés commis par certains manifestants ont blessé des
membres des forces de l’ordre et endommagé des biens publics. Toutefois, tant
le nombre de blessés enregistré que la gravité des violences rapportées sont
alarmants », ont poursuivi les experts.
Des informations préoccupantes leur
sont également parvenues concernant le recours à une rhétorique criminalisante
des défenseurs des droits humains et de l’environnement de la part du
gouvernement. Les experts s’inquiètent d’une tendance à la stigmatisation et à
la criminalisation des personnes et organisations de la société civile œuvrant
pour la défense des droits humains et de l’environnement qui semble s’accentuer
et justifier un usage excessif, répété et amplifié de la force à leur encontre.
« Le droit de réunion pacifique est
un droit fondamental qui forme le socle même des systèmes de gouvernance
participative fondés sur la démocratie, les droits humains, l’État de droit et
le pluralisme », ont rappelé les experts.
« Nous rappelons enfin à la
France que toute stratégie de maintien de l’ordre doit respecter les principes
de nécessité et de proportionnalité dans le seul but de faciliter les réunions
pacifiques et de protéger les droits fondamentaux des personnes qui y
participent, notamment leur droit à la vie, à leur intégrité physique et
psychologique », ont dit les experts.
FIN
** Les experts avaient déjà fait part au gouvernement français de préoccupations similaires en 2019, lors des rassemblements de « gilets jaunes ».
Après des manifestations brutalisées lors du mouvement social contre la retraite à 64 ans, la dispersion de manifestants à l’aide de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement, sachant que la France est le seul pays européen à utiliser ces munitions lors d’opérations dites de maintien de l’ordre, après des gardes à vue par centaines dépourvues de base légale et des arrestations à titre préventif banalisées selon la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, après des tentatives de banaliser les interdictions de manifester dont plusieurs ont échoué suite aux recours devant le conseil d’Etat ;
Après des méthodes de même brutalité lors de manifestations à l’appel de mouvements écologistes, notamment contre les projets de méga-bassines, avec toujours les mêmes objectifs : museler les contre-pouvoirs et criminaliser les mouvements sociaux, syndicaux ou écologistes ;
Après l’inquiétude exprimée par l’ONU sur un usage excessif de la force par la France, répété et amplifié depuis les « gilets jaunes », visant les mouvements syndicaux et écologistes. Après un rappel à l’ordre de l’instance internationale à la France sur la nécessité de garantir le droit de réunion pacifique et de protéger les droits fondamentaux des personnes qui y participent, notamment leur droit à la vie, à leur intégrité physique et psychologique ;
Après le chantage aux subventions et les mises en cause de la ligue des droits de l’Homme par le gouvernement devant la représentation nationale, après le vote au Sénat de la restriction de la liberté syndicale des magistrats le 13 juin dernier ;
Après les vagues d’arrestation de militants écologistes, avec perquisitions, gardes-à-vue prolongées, saisies de téléphone sous la direction de l’antiterrorisme qui ont visé le 20 juin, à la veille de l’adoption du décret de dissolution des Soulèvements de la terre, près de 20 militants sur tout le territoire à Nantes, Bures, Tours, Marseille … mettant à exécution l’accusation d’ « écoterrorisme » portée par le ministre de l’intérieur ;
Après la dissolution par décret de ce mouvement écologiste le 21 juin, le gouvernement usant d’une procédure administrative qui écarte le juge judiciaire garant des libertés et affaiblit les droits de la défense, ayant aussi pour finalité de cacher une stratégie d’instrumentalisation politique ;
Nous sommes nombreux à nous interroger : « Mais jusqu’où iront-ils ? ».
Nous signataires, répondons : « Là où nous serons unis, nous serons capables de les arrêter ».
Nous appelons à des rassemblements devant les préfectures d'Ajaccio et de Bastia, la sous-préfecture de Calvi et à Porto-Vecchio devant la mairie, mercredi 28 juin à 18h30"
Signataires : A Rimigna, CGT Corse-du-Sud, CGT Haute-Corse, Core in Fronte, Corsica Libera, Cullettivu Libertariu Corsu, Ecologia Sulidaria, EELV-I Verdi, Femu a Corsica, FSU Corse-du-Sud, FSU Haute-Corse, Génération.s Corsica, Inseme à manca, LDH Corsica, LFI Corse-du-Sud, LFI Haute-Corse, MJCF, PCF, Per A Pace, PNC, RESF Corsica, STC, UNSA de Corse, UTOPIA « réseau droits paisani »
La ligue des droits de l’Homme apporte son soutien à l’association Anticor, qui vient de perdre son agrément anti-corruption ; son travail est pourtant extrêmement nécessaire dans une démocratie. Il faut préserver les contre-pouvoirs et non pas les anéantir !
Le 30 mars dernier, quelques
jours après la manifestation contre la méga-bassine de Sainte-Soline, la LDH
appelait à se rassembler pour dénoncer les violences policières et dire notre
solidarité avec les militants de l’environnement victimes de cette escalade
répressive.
Nous disions notre entier soutien
à Serge très gravement blessé par un tir de grenade et à sa famille.
Nous avions alors exprimé notre
inquiétude face à l’aggravation de la répression contre les syndicalistes et
les manifestants lors du conflit contre l’injuste « réforme » des
retraites mais aussi contre les militants écologistes de plus en plus en butte
à la répression et aux interdictions.
Le ministre de l’intérieur avait
alors répété ses accusations d’« écoterrorisme », en normalisant ce
néologisme politique. Déjà, il menaçait de dissolution les soulèvements de la
terre.
Cette escalade répressive se
confirme aujourd’hui avec le décret de ce matin qui acte la dissolution
administrative de ce mouvement.
De toute évidence, cette décision
vise à faire taire ce mouvement écologiste, à le réduire au silence lui et ses
soutiens.
Dans cette affaire, la LDH veut
aussi alarmer sur la grave confusion des pouvoirs au profit de l’exécutif, au
détriment du juge judiciaire, garant des libertés et aussi des droits de la
défense
Comme
le montraient déjà de précédentes déclarations gouvernementales, réunir les
critères juridiques d’une dissolution administrative passe au second plan
derrière l’instrumentalisation politique, visant entre autres à justifier a posteriori les excès de violence de la répression de la manifestation du 25
mars à Sainte-Soline. La procédure de dissolution administrative se prête de
plus en plus à de telles confusions, surtout depuis l’élargissement des
critères issus de la loi « séparatisme », et est en passe de devenir
un acte banalisé de l’exécutif face à une contestation politique.
Ce n’est pas acceptable. Si des actions tombent sous
le coup de la loi, s’il y a provocation à des agissements violents, la
recherche d’infractions devrait être portée devant la justice, dans le respect
des droits de la défense. C’est là que la confusion redouble.
En effet, la dissolution administrative se confirme
après l’ouverture d’une information judiciaire, qui a occasionné de nombreuses
gardes à vue au début du mois de juin, autour de sabotages menés sur une
infrastructure de Lafarge, sans charges retenues finalement. L’argumentaire du
gouvernement a été complété dans l’intervalle. L’absence de césure claire entre
la procédure judiciaire et la préparation d’une décision administrative par les
services du ministère de l’Intérieur est alarmante, d’autant qu’il apparait que
les personnes interpellées ont été interrogées sur leurs opinions politiques et
leur perception de la radicalité.
Dans cette fuite en avant
répressive, encore plus préoccupantes sont les vagues d’arrestation, avec
perquisitions, gardes-à-vue prolongées, saisies de téléphone sous la direction
de l’antiterrorisme qui ont visé hier, à la veille de l’adoption du décret, près
de 20 militants sur tout le territoire Nantes, Bures, Tours, Marseille… mettant à exécution l’accusation d’« écoterrorisme ».
Des opérations de
police-spectacle coordonnées visant à mieux impressionner l’opinion publique et
à justifier la dissolution des soulèvements de la terre. En Corse, nous
connaissons bien ce comportement de l’Etat pour l’avoir vécu régulièrement ces
dernières décennies.
Et encore avant cela, il y a eu l’ambition du côté du ministère de l’intérieur, de mettre sur écoutes des centaines de militants écologistes et de syndicalistes. En 2022, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement a dû émettre 629 avis défavorables aux demandes d’écoute des services spéciaux, visant en partie la mouvance écologiste. L’autorité indépendante souligne que « les convictions politiques ou syndicales n’ont pas à être contrôlées ».
Dans un rapport daté du 15 juin, l’ONU
a enjoint
la France à se conformer à ses obligations internationales en matière de
protection des libertés fondamentales. Les
experts de l’ONU ont eux-mêmes interpellé le gouvernement sur « une
tendance à la stigmatisation et à la criminalisation des personnes et
organisations de la société civile œuvrant pour la défense des droits humains
et de l’environnement qui semble s’accentuer et justifier un usage excessif,
répété et amplifié de la force à leur encontre. »
Après les violences policières et
les gardes à vue massives lors de manifestations contre le recul de l’âge du
départ à la retraite, les menaces contre la LDH venant du sommet de l’Etat, le
vote au sénat de la restriction de la liberté syndicale des magistrats, la
dissolution d’un mouvement qui regroupe plus d’une centaine d’organisations,
des scientifiques, des intellectuels et des milliers d’individus doit plus que
jamais nous alerter quant à la volonté politique de s’en prendre à nos libertés
d’association, de manifestation et d’expression.
Cette volonté de museler les
contre-pouvoirs est inacceptable. Cette politique répressive met en danger ce
qui fonde la citoyenneté, nos droits sont en péril.
La criminalisation du mouvement
social et pour la justice environnementale est à l’œuvre et la dissolution des
soulèvements de la terre s’inscrit dans cette logique. Associations, syndicats,
nous sommes tous concernés. Soyons toutes et tous solidaires.