"La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH)
se réjouit du rappel des principes fondamentaux du droit en matière de libertés publiques par le
Conseil d’Etat dans sa décision de ce jour.
Alors que l’attentat ayant endeuillé Nice aurait dû susciter des appels à la cohésion nationale et
au refus des amalgames et de toute stigmatisation, un débat explosif s’est installé en quelques
semaines autour du burkini.
La CNCDH note qu’une fois encore tout un chacun, y compris des élus de la République, se
permet un jugement sur la vêture des femmes dans l’espace public, qui ne manque pas
d’alimenter à nos dépens la presse étrangère et les comportements racistes et discriminatoires.
La CNCDH a constaté qu’à plusieurs reprises, le principe de laïcité avait été invoqué pour
justifier l’interdiction du port du burkini. Or nous tenons à rappeler que ce principe est un
principe constitutionnel de liberté qui implique la neutralité de l’Etat, des services publics et des
collectivités territoriales, mais qui garantit aux citoyens la liberté de conscience et celle de
manifester ses convictions dans les limites du respect de l’ordre public. Quel que soit le
jugement que l’on porte sur le signifiant de ce vêtement, l’interdiction du burkini ne peut être
justifiée par le principe de laïcité. Seules des considérations tenant au respect de l’ordre public
pourraient en droit fonder une éventuelle interdiction, encore faudrait-il qu’elle soit
proportionnée à l’objectif poursuivi.
Cette polarisation autour d’un vêtement de plage témoigne surtout d’un glissement du débat
politique vers des questions identitaires. Ce glissement n’est pas exempt de conjectures
électoralistes, il est susceptible de faire le lit de tous les extrémismes.
Face à l’emballement politique et médiatique, la CNCDH appelle à l’apaisement, au respect de
la liberté d’expression et de conscience et à l’application effective du principe d’égalité entre
les femmes et les hommes."
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"La Ligue ne se borne pas à prendre en charge la portion de justice inscrite dans la loi ; elle veut inscrire dans la loi la totalité de la justice." Victor BASCH au Congrès de 1929. Il a été président de la LDH de 1926 à 1944. Il fut assassiné avec sa femme Ilona par la milice française le 10 janvier 1944.