Votre
visite en Corse est hautement symbolique. Permettez Monsieur le Président de la
République que la ligue des droits de l’Homme vous interpelle à la hauteur de
cet évènement. Nous voulons rappeler avec force ce qui a été accompli. Les
statuts Deferre et Joxe, la loi de 2002. Une autre vision de la République a
permis ces avancées. Michel ROCARD fut un de ses visionnaires.
Ces
évolutions sont aussi le résultat de plusieurs décennies de violences. Il n’y a
plus d’activité clandestine et les Corses aspirent à une relation apaisée avec
la République, durablement. La question des prisonniers politiques trouve ici
sa véritable dimension. Suppression du fichier judiciaire national automatisé
des auteurs d’infractions terroristes, rapprochement de tous les condamnés,
délais raisonnables en matière de jugement, il est temps d’en finir avec le
contentieux anti-terroriste et les malentendus qu’il entretient.
D’autres
avancées sont nécessaires. Elles se fondent sur la réalité d’une communauté
singulière que n’abolit pas une décision injuste du Conseil Constitutionnel. Dès
lors qu’elle rejette les dérives xénophobes et qu’elle est portée comme une
communauté de destin, la revendication de l’existence d’un peuple est un
ferment de développement démocratique.
La
Corse est singulière. L’égalité qui impose un traitement identique pour les
situations identiques et un traitement spécifique pour les situations
spécifiques, en est le maître-mot. Entendez, Monsieur le Président cette aspiration
d’égalité et votre visite, au-delà du symbolique, sera une rencontre hautement
politique avec le peuple corse.
Ajaccio, le 01/03/2017
Corsenetinfos
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La section reçue par Ariane Amson, conseillère justice de François Hollande.