Ironie de l’histoire, alors que le STC fête ses quarante années d’existence et occupe une place importante sur la scène syndicale corse, le voici à nouveau contraint de répondre de sa représentativité devant un tribunal.
La LDH est convaincue que cette action en justice ne profitera à personne. Dans cette affaire, les militants locaux se retrouveront en première ligne pour gérer quotidiennement les conséquences de cette mauvaise polémique sur les relations avec leurs collègues de travail.
La LDH de Corse est également convaincue qu’en cas de victoire de ce recours, les premières victimes en seraient non pas le STC mais les travailleuses et les travailleurs des TPE soit le salariat de 95% des entreprises corses.
Pourtant, aucun syndicaliste n’ignore les conditions de vie précaires de ces femmes et de ces hommes en matière de salaires et de conditions de travail, notamment les horaires et les accidents de travail, en matière également d’accès à la formation continue professionnelle, de reconnaissance de nouvelles qualifications par la validation des compétences acquises au travail et par voie de conséquence, de progressions dans leur vie professionnelle. Aucun syndicaliste n’ignore que les salariés des TPE dans leur grande majorité font partie des travailleuses et des travailleurs pauvres.
Les
syndicalistes connaissent aussi l’accord interprofessionnel acté en 2008 et la
loi qui en a découlé. Ils savent que cette loi a redéfini la représentativité
syndicale à partir de sept critères dont celui de l’audience syndicale. Il
revient aux salarié-e-s de dire cette audience en choisissant leurs
représentants lors d’élections professionnelles. Depuis la mise en œuvre de
cette loi, comme pour les autres syndicats, l’audience du STC a pu être ainsi
mesurée. Il serait absurde qu’elle ne puisse l’être aujourd’hui.
Mais surtout, le préjudice serait particulièrement conséquent car la loi de 2008 précise également que les sept critères au fondement de la représentativité syndicale sont cumulables. Ne pas être en conformité avec l’un d’entre eux, c’est ne pas être représentatif. Pour le STC, ne pas pouvoir mesurer son audience aux élections dans les TPE à cause d’une irrecevabilité de sa candidature aurait pour conséquence de ne plus être représentatif et de ne plus pouvoir parler en son nom dans le cadre de négociations et de signatures d’accords s’appliquant à l’ensemble des salarié-e-s au niveau local. Cela signifierait également ne plus pouvoir se présenter aux élections dans toutes les entreprises.
Ajaccio, le 06/05/2024
Siège du STC
France 3 Corse - Corsica Sera 6 /05 - 13'50"
Corse-Matin 07 / 05