jeudi 6 juin 2024

"LE 9 JUIN, NE CHOISISSEZ PAS L’EXTRÊME DROITE POUR EXPRIMER VOTRE COLÈRE, VOTER POUR UNE EUROPE DE LA FRATERNITE"

Les extrêmes droites, dont la progression se poursuit plus que jamais, exploitent les mécontentements, les ressentiments, les colères. Colères souvent légitimes face à la dégradation du tissu social, à l’arrogance de pouvoirs oligarchiques, et à tant de renoncements face aux injustices sociales et environnementales, au rythme et aux effets du changement climatique et à l’affaiblissement accéléré des services publics.

Mais les extrêmes droites entretiennent ce ressentiment en désignant des boucs émissaires. Il leur faut toujours plus de divisions, de fragmentation de la société, de repli sur un passé mythifié et des identités fantasmées. Or, plus elles nous divisent, plus elles nous affaiblissent.

Plus elles dressent les travailleurs contre les chômeurs vilipendés comme « assistés » et les étrangers comme « profiteurs », plus elles dirigent les colères en direction des habitants de certains quartiers populaires de nos villes alors que prospèrent les résidences secondaires et les Airbnb, et plus elles aggravent injustices, inégalités, préjugés et discriminations.

Nous savons bien ce qu’il en est de la réalité

La propagande de l’extrême droite et de celles et ceux qui courent après elle masque le monde réel. Depuis des décennies, ce qui menace la démocratie et le vivre ensemble, dans notre pays comme dans beaucoup d’autres, c’est le recul massif de l’égalité, des solidarités, de l’accès aux droits et de la protection des plus fragiles. C’est le culte du tout marchand, du tout privé, du tout payant, avec toujours plus de personnes, de groupes sociaux et de territoires précarisés, abandonnés, voire méprisés.

Mais les associations, syndicats, acteurs et actrices de la solidarité, citoyennes et citoyens engagés dans la société civile témoignent quotidiennement de ce monde réel.

Il n’y a pas de fatalité

Nous ne pouvons accepter que se poursuivent le saccage de la santé publique – entre « déserts médicaux » et détresse hospitalière –, le séparatisme scolaire des riches et les études de plus en plus chères, les logements de moins en moins abordables pour le plus grand nombre, les services publics qui reculent, les territoires qui vivent la déprise, et leurs habitantes et habitants abandonnés au « chacun pour soi », à la précarité et à l’insécurité sociale.

Les mauvais coups portés aux retraites, au logement social, à l’agriculture paysanne et maintenant aux allocations chômage profitent aux semeurs de haine, aux entrepreneurs de ressentiment identitaire. Le terreau sur lequel poussent les démagogues de l’extrême droite, c’est l’amertume que provoquent toutes ces régressions malgré des mobilisations souvent très importantes comme celles contre le recul de la retraite à 64 ans, c’est le sentiment d’une vie toujours plus difficile et précaire.

Nous ne pouvons continuer à perdre nos libertés, nos droits, notre espoir d’un avenir meilleur. Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui font vivre et qui inventent aussi, sur le terrain et dans les partages du quotidien, les solidarités, les coopérations et les mises en commun porteuses de cet avenir meilleur.

Ne pas céder aux idées dangereuses de l’extrême-droite

Face à l’extrême droite et aux porteurs de haines, d’injustices et de discriminations, une mobilisation forte et durable contre les inégalités sociales et territoriales s’avère indispensable. Ce sont là les enjeux pour l’avenir de notre société et celui de la démocratie.

Nous sommes nombreux dans nos engagements, dans nos actions quotidiennes, à vouloir plus de fraternité pour faire reculer le risque du pire et nous donner espoir dans l’avenir. Ce refus du pire et cet espoir doivent aussi s’exprimer lors des élections. Ce dimanche 9 juin, la LDH de Corse appelle les Corses voter pour une Europe de la fraternité.

Ajaccio, le 6 juin 2024

Corsenetinfos