Nous sommes des jeunes qui, au soir du premier tour des élections législatives avons décidé de nous réunir en collectif afin d’élaborer un texte que nous voudrions être une plateforme pour tous ceux qui s’y retrouvent face au danger que représente pour l’avenir de la corse et pour le peuple corse le rassemblement national
Semu ghjovani chì a sera di l’alizzioni lighjislativi, emu dicisu di scriva un testu chì poschi essa firmatu da quiddi chì si ritrovani in ‘ssu fundu contru à u prughjettu di suciità purtatu da u RN è fà ch’iddu ci sichi un’unità pà l’avvena’lla Corsica è di u so populu
Innò !
Dimanche dernier à 20 heures, une vague d’indignation et d’incompréhension
nous submergeait. Le rassemblement national dans sa démagogie
fonctionnelle
est parvenu à convaincre des Corses de la possible
coexistence de la culture
corse et de la politique identitaire nationale franco-française.
L’extrême droite
est en tout point incompatible avec cette tradition
politique d’émancipation et de
tolérance léguée par Pasquale Paoli et celle de la Résistance portée par des
femmes et des hommes qui ont combattu fascistes et nazis
lors de la seconde
guerre mondiale, une tradition politique dans laquelle nous
souhaitons
totalement nous inscrire face à un Rassemblement National
qui arbore fièrement
son logo, la flamme tricolore inspirée du fascisme mussolinien.
Nous n’oublions
pas qu’en
2015 Marine le Pen se positionnait contre la
décentralisation, la reconnaissance des langues régionales.
En 2017 la présidente du RN entendait supprimer les régions
et les
intercommunalités.
En 2021, Eric Zemmour avait affirmé qu’il refuserait les prénoms
corses comme premiers prénoms s’il était élu.
En 2022, Marine le Pen s’opposait à la loi Molac sur la protection patrimoniale
des langues régionales, à l’enseignement des langues régionales à l’école.
En 2023, Sébastien Chenu, député du Rassemblement National
indiquait que le
RN s’opposait aux statuts particuliers « que ce soit pour la
langue ou la
résidence ».
Le RN dit agir pour les classes populaires et les plus précaires
et pour une
augmentation du pouvoir d’achat. Pourtant les faits sont têtus, les positions et les
votes du RN sont en contradiction avec les intérêts de ceux
qu’il dit défendre. A
l’Assemblée
nationale, dès le début de leur mandat, ses députés
ont par
exemple, voté contre l’augmentation du Smic (20 juillet 2023), contre
l’indexation
des salaires sur l’inflation
(20 juillet 2023), contre le gel des loyers
(21 juillet 2023), contre le rétablissement de l’Impôt de solidarité sur la fortune
(ISF) (23 juillet 2023). À la même période, ils se sont
abstenus sur la création
d’une
garantie d’autonomie
pour les étudiants (25 juillet 2023) ou sur la
revalorisation des minima sociaux au niveau du seuil de
pauvreté (25 juillet
2023), ainsi que sur la revalorisation des salaires des
fonctionnaires de 10% (26
juillet 2023), etc.
Le RN dénigre
en tout point la question sociale. Du soutien des propriétaires
fonciers, source principale d’inégalité, à la réduction des cotisations sociales, en
passant par la suppression de l’impôt sur la fortune immobilière,
ou encore de la
question jeune où le RN prévoit de
soutenir les plus aisés aux dépens
des plus vulnérables. Opposé à l’augmentation du smic, à la
hausse des salaires et au blocage des prix le RN est en
somme plus anti-social
qu’antisystème.
D’un
point de vue économique le programme du RN est irréalisable, les pertes
seraient trop importantes pour l’État français dont la
dette publique dépasse déjà
l’entendement.
Le projet de baisse de la TVA pour les produits de première
nécessité a déjà été abandonné à l’approche des législatives, et celui se référant
aux énergies est conservé mais demeure inenvisageable tant
les dépenses de
l’État s’en
retrouveraient accrues tandis que le niveau de vie s’effondrerait.
A l’heure
ou la création d’un
CHU en Corse est discutée, le RN a pour objectif
de supprimer les ARS et de ne limiter les AME qu’à des
situations d’urgence.
Surprenant pour un parti qui prétend vouloir lutter contre
les déserts médicaux !
En outre, une proposition de loi incitant les jeunes médecins
à s’installer dans les
déserts médicaux a été refusée par les députés RN.
Le RN souhaite supprimer l’aide médicale d’État afin de créer un dispositif
réservé aux urgences vitales. Selon lui, cela entraînerait
une économie de 1,6
milliard €. C’est
un autre mensonge: l’AME a un coût
de 1,1 milliard et
représente moins de 0,5 % des dépenses de santé liées à l’assurance maladie.
En ce qui concerne les femmes, le RN s’est constamment positionné à l’encontre
de leur émancipation. Opposés à l’inscription de l’IVG
dans la Constitution, les
députés RN ont voté contre la proposition de loi visant à renforcer
l’accès des
femmes aux responsabilités dans la fonction publique, et n’ont pas pris part au
vote de la loi Rixain visant l’égalité femmes-hommes dans
les entreprises.
Également opposé au congé menstruel et au plan de lutte
contre les violences faites
aux femmes ainsi que les violences sexistes et sexuelles,
le RN ne considère les femmes que par le prisme du natalisme comptant sur
ces dernières pour dresser une digue
démographique contre la submersion migratoire et le déclin
civilisationnel. Un
projet qui combine étroitement sexisme et xénophobie
Opposés aux quatre coins de l’occident au mariage de personnes de même sexe
ainsi qu’à la suppression des zones anti-lgbt en Pologne l’extrême droite se
positionne systématiquement à l’encontre des lois écologiques.
Alors que les conséquences du réchauffement climatique sont
déjà avérées et
vont bousculer nos modes de vie à long terme, les
élus RN, volontiers soumis
au lobbies économiques qui font plus facilement fi de la santé des
gens que de
leurs intérêts économiques et financiers, s’inscrivent dans une démarche
négationniste. Le Rassemblement National a voté contre
toutes les lois
écologiques.
Ne serait-ce qu’en
2024, ils se sont positionnés contre l’interdiction des
pesticides et des PFAS qui constituent un risque avéré et
majeur pour la santé
publique.
Argentella, Boues rouges ces noms résonnent dans notre
conscience collective,
comme la lutte contre la bétonisation du littoral, celle
pour la prévention des
incendies... inscrits à jamais dans ce continuum historique d’un mouvement
social et populaire pour la préservation de notre terre et
de notre culture,
intrinsèquement liées. Comment graver l’histoire du peuple corse dans cette
histoire de luttes essentielles et vitales et voter aujourd’hui RN ?
Comment pourrions-nous prétendre condamner la répression
tout en donnant les
clés du pouvoir à ceux qui s’en font les hérauts ?
Ceux qui souhaitent limiter la possibilité d’aménagement
et de réduction des
peines des prisonniers.
Ceux qui souhaitent abaisser la majorité pénale à
16 ans.
Ceux qui prônent la présomption d’innocence pour les forces de l’ordre, qui
répriment les mouvements d’émancipation et de colère
légitime des peuples, en
Kanaky et ici.
Ceux qui, de tous temps, ont désigné les prisonniers
politiques corses comme
des “terroristes”.
Ceux qui dans l’histoire
ont toujours choisi d’être les ennemis de l’émancipation
des peuples, les héritiers des tortionnaires du FLN algérien,
des officines
barbouzardes du SAC et de Francia.
Ces ennemis de toujours de la LLN !
Allons-nous remettre les clés du pouvoir à ces Tartuffe,
ces Janus de la première
heure qui louent l’identité de la Corse tout en louant la France éternelle
et en
érigeant comme un dogme immuable, la France, une et
indivisible ?
Un vi sminticheti micca !
Dans leur processus de dédiabolisation, ils ont aussi saisi
toute l’importance
de
la communication dans un monde interconnecté. L’avènement du RN marquerait
la privatisation de l’audiovisuel public, et avec elle, la fin de la diversité
d’opinion, la fin de la diversité culturelle, la fin de la diversité linguistique.
Au-delà de la question de fond, il nous faut évoquer la forme. Le
Rassemblement
National se manifeste en Corse par trois illustres
inconnues et une girouette
opportuniste dont la méconnaissance du territoire s’est révélée lors des débats.
Ces parachutés n’ont
de cesse de nous insulter par leur mépris de notre terre et de notre peuple.
Comment pourrions-nous être représentés par ceux qui nous méprisent ?
Ces schmittards qui cherchent à distinguer l’ennemi pour créer l’ami, créateurs
de la haine et de son instrumentalisation.
S’il
nous faut aussi distinguer l’ennemi,
nous ne devons pas faillir. Le Rassemblement national, digne héritier du
Front National de Jean Marie Le Pen, sera n’en doutons pas, le plus zélé des serviteurs d'un état figé dans
sa posture coloniale opposé à toute avancée institutionnelle.
“Dans une avalanche aucun flocon ne se sent jamais
responsable” écrivait
Voltaire.
O Ghjuventù corsa, o Corsi, hè tempu di svighjà si ! A lotta ùn si firmarà !
U Cullittivu di a Ghjuventù Unita
Signataires :
Partis :
Core in fronte
U Partitu di a Nazione Corsa
Femu a corsica
Ecologìa Sulidaria
EELV I Verdi
Ghjuventù in core
Syndicat :
Ghjuventù paolina
Ghjuventù di manca
Avvene ghjustu è resiliente
CGT Corse du Sud
Associations :
Avà Basta
Aiutu Paisanu
Aiutu patriotticu
Andatura Corsa pè i diritti umani
CLAPE Corse
Collectif C2ARI
U Cullittivu di i liceani corsi
Associu Cultura nostra
Associu Marcu Maria
Inseme Niolu
U Svegliu Calvese
Corsica GS
Sous le seuil de pauvreté
Personnalités :
François Alfonsi député européen (2019-2024)
Hyacinthe Choury, (fils de Maurice Choury, neveu de
Danielle Casanova)
Pr Josette Dall’Ava Santucci (Officier de la Légion d’Honneur,
professeur émerit)
Fabienne Giovannini (rédactrice en chef d’Arritti)
Dr François
Pernin
Docteur Hatem Ballé (référent Lutte contre les Violences
sexistes et sexuelles faites aux femmes et aux enfants)
Marcu Biancarelli (auteur)
Ceccè Lanfranchi (culturel)
Thierry de Peretti (réalisateur)
Petru Santu Guelfucci (culturel)
Mai Pesce (culturel)
Natali Valli (culturel)
Ghjuvan’Paulu Poletti (culturel)
Jean Claude Acquaviva (culturel)
Jean-Claude Rogliano (auteur)
Agnès Rogliano-Desideri (auteure)
Norbert Paganelli (auteur)
Anne Marie Luciani
Minicale (culturel)
Marie-Pierre Valli
Julie Allione (réalisactrice)
Mylène Serra
André Serra
Frédérique Barbolosi
Battista Acquaviva (culturel)
Paul Filippi
Groupes :
I Chjami Aghjalesi
Una fiara nova
A Filetta
Canta u populu corsu
A Vadina
Battista Acquaviva.