André PACCOU, délégué régional, invité par BFM Tv, ce dimanche à l'occasion de la venue du pape François à Ajaccio - Un devoir d’humanité partagé avec le pape François
A propos de
l’importance des chants et de la musique dans la société corse que l’on
retrouve dans les pratiques de l’Eglise corse.
« Le peuple corse est une réalité vivante et parmi ce
qui fait vivre le peuple corse, il y a cette transmission du chant et de
l'instrument. C'est un peuple qui aime la musique, qui aime chanter. C’est
profondément ancré et transmis de génération à génération encore aujourd’hui.
Régulièrement, il y a des groupes nouveaux de chanteurs et de musiciens qui se
forment notamment parmi les jeunes. C'est extrêmement présent et ça donne aussi
un profil singulier à cette société parce que c'est une transmission populaire.
La question des
migrants une problématique qui résonne en Corse ?
« Oui, forcément, la Corse est certes une île mais elle
n’est pas coupée du monde. Plus précisément, elle est une île de la Méditerranée,
et dans cette partie du monde, la douloureuse question des migrants doit
interpeler toutes les consciences. La Corse n'est pas sur les grands passages
de migrants mais elle a été confrontée à plusieurs reprises à l’arrivée de
migrants notamment des personnes fuyant un pays dont on parle beaucoup en ce
moment, la Syrie. La Ligue des droits de l'homme est particulièrement attentive
aux propos du pape. La question des migrants restera comme une tâche noire dans
l'histoire de ce début du 21e siècle pour l'humanité. De par son engagement, ses
appels sans cesse répétés à sauver les hommes, les femmes, les enfants qui
fuient la guerre, les dictatures et la misère, le pape François restera
certainement le pape des migrants. »
Est-ce que ces images
vous surprennent ? Est-ce qu’elles sont finalement le témoignage de
l'attachement du peuple Corse à ce pape ?
« Non, elles ne sont pas surprenantes. Comme on l'a dit
à plusieurs reprises, la venue du pape est un événement historique. C'est un
événement énorme pour l'église de Corse et les catholiques, mais c'est aussi un
événement historique pour la Corse. Et j'ai envie d'ajouter à cela que vu ce
qui se passe et vu ce qui est la réalité culturelle de la Corse avec cette imprégnation
du catholicisme en Corse, l’église de Corse porte une responsabilité importante
pour faire vivre le dialogue inter-confessionnel dans notre société. Nous avons
eu l'occasion d'échanger et de partager cela par deux fois avec le cardinal
Bustillo. Il existe aussi une communauté musulmane importante en Corse. Il y a
des communautés juives. Il y a aussi une communauté protestante. Pour nous
militants des droits de l'Homme, ce dialogue entre toutes les religions constitue
une action essentielle pour empêcher les dérives xénophobes et racistes. C'est
extrêmement important. Nous attendons de l'église de Corse qu'elle contribue à
développer, à amplifier ce dialogue inter-confessionnel pour simplement construire
une société, une communauté de destin qui soit apaisée. Et c'est là peut-être
le vrai sens de ce qu'on appelle la laïcité apaisée. »
A propos des
déplacements du pape
« Je crois aussi que ce qui est important dans ses
déplacements, ce sont aussi les messages que délivrent le pape, ses combats
qu'il mène. Que ce soit pour les migrants, je l'ai dit tout à l'heure, mais
aussi par rapport à l'homosexualité, par rapport à l'écologie et par rapport au
fait que le dérèglement climatique a en premier lieu des conséquences pour les
pauvres dans leur vie quotidienne et pas seulement lors de catastrophes. Ce
lien entre la question environnementale et la question sociale est essentielle »