lundi 5 août 2013

La section participera, le 9 août à Casabianca, à la cérémonie d'hommage à Luigi Virgo, fusillé pour l'exemple de la grande guerre.

Communiqué de la section :

«Pour la réhabilitation des victimes des tribunaux militaires de 1914-1918

Vendredi 9 août, à partir de 16h, en l’église Saint Roch de Casabianca, aura lieu une cérémonie en mémoire de Virgo Luigi, fusillé pour l’exemple de la Grande Guerre. Le nom de cet homme sera notamment inscrit sur le monument aux morts de la commune. La Ligue des Droits de l’Homme salue cette initiative de l’association « Per LUIGI VIRGO », soutenue par la municipalité de Casabianca, qui prolonge d’autres mobilisations en Corse pour la réhabilitation des victimes des tribunaux militaires de la Grande Guerre : retour des dépouilles de Sylvestre Marchetti à Tagliu-Isulacciu en novembre 2010 et de François Guidicelli à Santa Reparata di Balagna en septembre 2012 ; motion proposée par la LDH demandant la réhabilitation des victimes de la justice militaire entre 1914 et 1918, soutenue par le Président Bucchini puis adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse en juillet 2011. Il faut aussi rappeler le remarquable travail de la journaliste de France 3 Corse-Via stella, Jackie Poggioli qui, avec son documentaire « Fucilati in prima ligna », a révélé le sort réservé à sept jeunes Corses fusillés pour l’exemple. Invitée par l’association « Per LUIGI VIRGO », la LDH s’exprimera après la diffusion de ce documentaire afin de rappeler les enjeux d’une réhabilitation et la nécessité d’une loi à la veille du centenaire du déclenchement de la Grande Guerre.»

Lire le document explicatif de l'association "Per Luigi Virgo" :
                                                                                          "Virgo Luigi fusillé pour l’exemple...




publié par Agora fox
(29/05/2013)
Bonjour,

Nous avons créé depuis peu une association en l'honneur de notre arrière grand oncle."PER LUIGI VIRGO", soldat du 173e R.I, fusillé pour l'exemple à Jubécourt dans La Meuse le 03/09/1916 à l'âge de 31 ans.
Avec des recherches approfondies (Service historique de la Défense, Château de Vincennes) et l'aide précieuse d'un documentaire réalisé par une journaliste corse sur la chaine Via Stella : Fucilati In Prima Ligna, Fusillés en Première Ligne diffusé en 2012 nous a été d'un grand secours dans nos recherches.
Je vais maintenant vous raconter :
Dans un cimetière militaire de Lorraine, proche de Verdun,a Ville sur Cousances un nom corse est gravé sur une tombe de la 1ère guerre. L'épitaphe est surprenante. Dans les registres officiels, Virgo Luigi n'est pas reconnu comme "mort pour la France", il à été fusillé.
La découverte de sa tombe était bien improbable en un tel lieu. Les fusillés sont généralement inhumé à l'ecart des soldats, morts au champ d'honneur. C'est uniquement la méconnaissance de l'histoire de Virgo Luigi, qui explique le transfert de sa dépouille dans cette nécropole Nationale plusieurs années après la guerre. Il ne reste de Virgo ni photographie, ni lettre. Le même trou noir a englouti les visages et les voix des autres fusillés corses connus à ce jour. Ils s'appelaient : Joseph Tomasini, César-Antoine Colonna-Bozzi, François Guidicelli, Sylvestre Marchetti, Joseph Gabrielli...
Luigi Virgo est né le 18 mars 1885 dans un petit village de Castagniccia en Corse à Casabianca. Veuf avant la guerre et père de deux enfants il est tout de même mobilisé dans le 173e R.I. en seconde ligne. Du début de la guerre jusqu'au printemps 1916, il a combattu sans relâche.
A partir de février 1916, il est entré dans un nouveau cercle de l'enfer, la bataille de Verdun. Après plusieurs mois dans cette apocalypse, Luigi peut souffler quelques jours. Il est au repos en retrait des 1ère lignes. Mais il se présente en retard à son régiment après de copieuses libations. Il est rapidement appréhendé mais comme il n'était justement pas en 1re ligne, l'incident est clos, sans autre forme de procès. Cet épisode va toutefois peser lourd par la suite.
Luigi a repris entre temps son poste dans les tranchées de Verdun. Plusieurs témoins évoqueront son courage, en ces jours sanglants. Le 27 juin 1916 il est porté absent, mais cette fois en 1ère ligne.
Il n'a pas abandonné son poste, mais a disparu lors des assauts très meurtriers. Il est retrouvé quelques heures plus tard au milieu de ses camarades. Il est inculpé d'abandon de poste en présence de l'ennemi et de désertion à "l'intérieur" en référence à sa première affaire.
Son conseil de guerre s'ouvre le 27 juillet. Il ne sait ni lire, ni écrire et parle mal le français.
Il est condamné à mort, mais il peut faire appel et demander la grâce présidentielle, qui sera rejettée le 28 août 1916.
Luigi n'aura pas la vie sauve, sa demande de révision est refusé, sa grâce également. On ne lui tient pas compte de son courage dans les tranchées attesté par plusieurs témoins.
La sentence tombe le 02 septembre : c'est la mort. Il est fusillé le lendemain à 6h du matin à Jubécourt.
Luigi est le seul fusillé corse retrouvé dans une nécropole Nationale. Il n'a pourtant pas été réhabilité. Sa présence dans le cimetière militaire de Ville sur Cousances n'en est pas moins très justifié. Luigi l'a plus que merrité pour son long voyage au bout de la nuit du début de la guerre jusqu'a Verdun.
Paradoxalement le seul fusillé corse qui a une sépulture militaire dans la Meuse ne figure pas sur le monument aux morts de son propre village.
Notre arrière grand mère était sa soeur, qui s'est battu sans relâche, se rendant à pied, au tribunal de guerre se trouvant dans la ville de Corté à plusieurs kilomètres de son village, pour sauver son frère, en vain.
En mémoire de Virgo, pour son honneur mais aussi celle de son fils que les gens ont rejeté toute sa vie(mais que notre arrière grand mère a elevé comme son propre fils), pour notre arrière grand mère, pour sa petite fille décédée à l'âge de douze ans notre association va oeuvrer pour sa réhabilitation, et pour tous les fusillés de la grande guerre
Nous allons lui rendre l'honneur qui est le sien, nous ne l'avons pas oublié et son nom serra réinscrit sur le monument aux morts de son village Casabianca.
En mémoire pour tous les corses morts à la guerre...et pour ces 650 soldats français fusillés pour "l'exemple".
PER VIRGO LUIGI