"Votre magazine publie ce mois-ci
un dossier intitulé « Les privilégiés de la république, ce qu’ils vous
coûtent » avec une liste de « privilégiés » qui
« coûtent » aux contribuables français. Outre l’effet stigmatisant de
ce type de liste qui établit des « boucs-émissaires», la section de Corse
de la Ligue des droits de l’Homme a lu avec étonnement le nom
« corses » parmi les métiers et fonctions électives mis à l’index.
Ce propos ethnicisant est
choquant. Remplacer « Corses » par « Juifs » permet de
mesurer la limite de l’exercice. Mais vous n’êtes pas sans connaître les
conséquences juridiques qu’aurait cet amalgame. Toutefois, le fait de corréler
« privilégiés » et « Corses » dans votre article, incite à
d’autres associations de ce type.
En plus de stigmatiser « les
Corses », Capital se méprend sur la situation « privilégiée »
insulaire. En effet, la Corse est la troisième région française où la
population est la plus pauvre, derrière le Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas-de-Calais.
60 000 Corses vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 970 euros par
mois, soit un habitant sur 5 dans notre île. Vient s’ajouter à cela une
« vie chère » mesurée en 2010 avec des prix supérieurs de 8 % sur
l’alimentation. Autrement dit, en plus d’avoir des revenus nettement inférieurs
à ceux du continent, les Corses paient leur nourriture plus cher. Étranges
privilégiés !
La LDH s’interroge sur les
conséquences de votre article qui contribue à donner une vision caricaturale de
la société corse et qui entretient les malentendus, voire l’hostilité envers
les Corses. Elle vous demande de bien vouloir publier ce droit de réponse."
LIEN : Corsenetinfos
LIEN : Corsenetinfos