vendredi 17 octobre 2014

Lettre ouverte de la section adressée à la rédaction du magazine Capital, suite à la publication d'un dossier intitulé "Les privilégiés de la république"

"Votre magazine publie ce mois-ci un dossier intitulé « Les privilégiés de la république, ce qu’ils vous coûtent » avec une liste de « privilégiés » qui « coûtent » aux contribuables français. Outre l’effet stigmatisant de ce type de liste qui établit des « boucs-émissaires», la section de Corse de la Ligue des droits de l’Homme a lu avec étonnement le nom « corses » parmi les métiers et fonctions électives mis à l’index.

Ce propos ethnicisant est choquant. Remplacer « Corses » par « Juifs » permet de mesurer la limite de l’exercice. Mais vous n’êtes pas sans connaître les conséquences juridiques qu’aurait cet amalgame. Toutefois, le fait de corréler « privilégiés » et « Corses » dans votre article, incite à d’autres associations de ce type.

En plus de stigmatiser « les Corses », Capital se méprend sur la situation « privilégiée » insulaire. En effet, la Corse est la troisième région française où la population est la plus pauvre, derrière le Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas-de-Calais. 60 000 Corses vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 970 euros par mois, soit un habitant sur 5 dans notre île. Vient s’ajouter à cela une « vie chère » mesurée en 2010 avec des prix supérieurs de 8 % sur l’alimentation. Autrement dit, en plus d’avoir des revenus nettement inférieurs à ceux du continent, les Corses paient leur nourriture plus cher. Étranges privilégiés !

La LDH s’interroge sur les conséquences de votre article qui contribue à donner une vision caricaturale de la société corse et qui entretient les malentendus, voire l’hostilité envers les Corses. Elle vous demande de bien vouloir publier ce droit de réponse."

LIEN : Corsenetinfos