Compte-rendu par Mathéa Comelli, membre du bureau de la section,
qui a assisté à la conférence et représentait la LDH :
PARLEMU CORSU
5 MARS 2016
MUSEE DE BASTIA
Diaporamas
de présentation
Toute
la conférence a lieu en Galicien, Catalan, et Corse. Seules quelques
interventions en Français.
Propos
introductifs de Micheli LECCIA
-
Il
n’y a pas de race supérieure, il n’y a donc pas de langue supérieure
-
Un
combat pour une langue minoritaire est un combat contre le racisme, une lutte
juste pour la démocratie
Galice :
Marcos Maceira Président de A Mesa, pour la normalisation linguistique.
Galicien
= 13 millions de locuteurs
Le
Galicien était parlé par toutes les classes sociales, le Castillan était la
langue de l’élite
L’Etat
espagnol centralisateur impose le castillan dans tous les aspects du quotidien,
mais le Galicien reste la langue sociale.
En
1936 Statut d’autonomie de la Galice, mais dictature de Franco supprime ces
avancées, et a interdit le Galicien.
Aujourd’hui
le Galicien et le Castillan sont coofficiels, l’Etat espagnol a ratifié la
Chartes des langues minoritaires.
ð Dans la pratique, ce n’est pas vraiment
respecté (série d’exemples), les entreprises ne peuvent pas utiliser uniquement
le galicien sous peine d’amende, etc.
Depuis
1986, l’association (16 000 adhérents) A Mesa émet des propositions pour
introduire le Galicien dans la vie quotidienne, publique et économique.
Catalogne : Mayans Balcells
(chef de service langue au département de l'enseignement)
Catalan
= 11 millions de locuteurs
Le
nombre de pratiquants n’induit pas la coofficialité (exemple avec le Maltais,
parlé par seulement 400 000 personnes, et qui est pourtant une langue
officielle)
Lien
est fait entre le fascisme et le linguicide.
Incohérence
de la politique de coofficialité puisque l’Occitan est une des quatre langues
officielles de toute la Catalogne alors que seule une toute petite région est
concernée.
La
coofficialité du Catalan concerne :
-
L’Administration
-
La
toponymie
-
Les
médias et la communication publique
-
L’éducation
(jusqu’au lycée)
Jusqu’en
1979 et le Statut d’autonomie de la Catalogne, la société était plurilinguistique,
mais l’école monolinguistique.
Le
but n’est pas d’en terminer avec le Castillan, car c’est une langue
internationale (tout comme le Français), mais de permettre au Catalan d’exister
réellement.
Alain DI MEGLIO
La
coofficialité est une nécessité pour sauver le Corse.
Sauver
la langue Corse = sauver la diversité culturelle
Monolinguisme
= pauvreté cognitive
En
1989, la Corse reconnaît le Français comme langue officielle, pourquoi pas
l’inverse ?
L’Etat
français est bloqué dans une posture absurde (« fédéralisme n’est pas dans l’ADN de l’Etat français »).
Il
ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse de l’Afrique du Sud qui
reconnait plus de 11 langues.
Le
Corse ne doit pas devenir une langue excluante, la coofficialité permet au
contraire une liberté et est la seule façon de sauver le bilinguisme.
Grandes idées émergentes de cette
conférence :
-
La
coofficialité est présentée comme le seul moyen de sauver le Corse.
-
Il
est conseillé de suivre l’exemple Catalan pour ne pas tomber dans le piège de
la fausse coofficialité en Galice.
-
La
sauvegarde de la langue Corse est un combat démocratique
La
salle était bondée, très fortes réactions de l’assemblée lorsqu’Alain DI MEGLIO
intervient.