vendredi 4 mars 2016

La LDH présente à la conférence organisée par Parlemu Corsu à Bastia


Compte-rendu par Mathéa Comelli, membre du bureau de la section, 
qui a assisté à la conférence et représentait la LDH :

PARLEMU CORSU
5 MARS 2016
MUSEE DE BASTIA


Diaporamas de présentation
Toute la conférence a lieu en Galicien, Catalan, et Corse. Seules quelques interventions en Français.
  
Propos introductifs de Micheli LECCIA
-          Il n’y a pas de race supérieure, il n’y a donc pas de langue supérieure
-          Un combat pour une langue minoritaire est un combat contre le racisme, une lutte juste pour la démocratie

Galice : Marcos Maceira Président de A Mesa, pour la normalisation linguistique.

Galicien = 13 millions de locuteurs

Le Galicien était parlé par toutes les classes sociales, le Castillan était la langue de l’élite
L’Etat espagnol centralisateur impose le castillan dans tous les aspects du quotidien, mais le Galicien reste la langue sociale.
En 1936 Statut d’autonomie de la Galice, mais dictature de Franco supprime ces avancées, et a interdit le Galicien.

Aujourd’hui le Galicien et le Castillan sont coofficiels, l’Etat espagnol a ratifié la Chartes des langues minoritaires.

  ð  Dans la pratique, ce n’est pas vraiment respecté (série d’exemples), les entreprises ne peuvent pas utiliser uniquement le galicien sous peine d’amende, etc.

Depuis 1986, l’association (16 000 adhérents) A Mesa émet des propositions pour introduire le Galicien dans la vie quotidienne, publique et économique.

Catalogne : Mayans Balcells (chef de service langue au département de l'enseignement)

Catalan = 11 millions de locuteurs

Le nombre de pratiquants n’induit pas la coofficialité (exemple avec le Maltais, parlé par seulement 400 000 personnes, et qui est pourtant une langue officielle)

Lien est fait entre le fascisme et le linguicide.
Incohérence de la politique de coofficialité puisque l’Occitan est une des quatre langues officielles de toute la Catalogne alors que seule une toute petite région est concernée.


La coofficialité du Catalan concerne :
-          L’Administration
-          La toponymie
-          Les médias et la communication publique
-          L’éducation (jusqu’au lycée)

Jusqu’en 1979 et le Statut d’autonomie de la Catalogne, la société était plurilinguistique, mais l’école monolinguistique.

Le but n’est pas d’en terminer avec le Castillan, car c’est une langue internationale (tout comme le Français), mais de permettre au Catalan d’exister réellement.

Alain DI MEGLIO

La coofficialité est une nécessité pour sauver le Corse.
Sauver la langue Corse = sauver la diversité culturelle
Monolinguisme = pauvreté cognitive

En 1989, la Corse reconnaît le Français comme langue officielle, pourquoi pas l’inverse ?

L’Etat français est bloqué dans une posture absurde (« fédéralisme n’est pas dans l’ADN de l’Etat français »).

Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse de l’Afrique du Sud qui reconnait plus de 11 langues.

Le Corse ne doit pas devenir une langue excluante, la coofficialité permet au contraire une liberté et est la seule façon de sauver le bilinguisme.

Grandes idées émergentes de cette conférence :

-          La coofficialité est présentée comme le seul moyen de sauver le Corse.
-          Il est conseillé de suivre l’exemple Catalan pour ne pas tomber dans le piège de la fausse coofficialité en Galice.
-          La sauvegarde de la langue Corse est un combat démocratique

La salle était bondée, très fortes réactions de l’assemblée lorsqu’Alain DI MEGLIO intervient.