Communiqué
LDH
Alors que se profilent les prochaines élections –
prévues le 14 février – devant renouveler le gouvernement de la Generalitat à
la suite de la destitution de son président Quim Torra le 28 septembre dernier,
rien n’est réglé concernant celles et ceux qui, depuis octobre 2017 ou mars
2018, sont emprisonnés.
Sept membres du gouvernement de la Generalitat et deux
présidents d’associations ont été condamnés pour sédition à dix et treize ans
de prison après avoir organisé un référendum en octobre 2017 sur l’indépendance
de la Catalogne.
Après un procès vivement critiqué, notamment dans le
rapport commun établi par la Fédération internationale des ligues des droits de
l’Homme (FIDH) et EuroMed Droits, ils sont dans l’attente de la décision du
Tribunal suprême, condition préalable pour saisir la Cour européenne des droits
de l’Homme (CEDH).
Au niveau européen la situation n’est pas
meilleure : trois membres de l’ancien gouvernement de la Generalitat élus
députés européens font l’objet d’une procédure de demande de levée d’immunité
parlementaire à la demande du gouvernement espagnol.
La question de l’indépendance ou non de la Catalogne a
aveuglé bon nombre d’observateurs depuis plus de trois ans au point de ne même
plus s’indigner de voir des prisonniers politiques purger de lourdes peines de
prison juste à nos frontières. Le silence est tel, sauf en Catalogne, que l’on
peut s’interroger sur le respect des droits fondamentaux qui ne peut être à
géométrie variable.
La demande d’un règlement politique et non judiciaire
a été faible auprès d’un gouvernement, celui de Pedro Sanchez, qui se trouve
aux prises avec un Conseil supérieur du pouvoir judiciaire dont la majorité des
membres est issue de l’ancienne majorité de droite empêchant tout règlement
politique d’un conflit.
Pourtant dès juin 2019, en plein déroulement du
procès, un groupe de travail sur les détentions arbitraires d’un organisme
dépendant des Nations unies a demandé la libération immédiate des prisonniers
politiques, considérant qu’ont été violés par la justice espagnole les droits
des condamnés : droit à la liberté d’expression, droit de manifestation
pacifique, droit à la liberté et à la sécurité de la personne, égalité devant
la loi, droit à la participation aux affaires publiques, droit à la liberté d’opinion.
D’autres voix s’élèvent depuis quelque temps :
des parlementaires français ont pris position pour demander la libération des
prisonniers et un règlement politique et non judiciaire de la situation des
prisonniers politiques, une pétition internationale a été signée par de très
nombreuses personnalités.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) appelle à la
mobilisation pour la défense des droits fondamentaux en Espagne comme elle le
fait en France et partout où ceux-ci sont malmenés.
Paris, le 12
février 2021
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