Le 11
mars 2021, Maître Paul SOLLACARO a été expulsé par les forces de l'ordre d'une
audience du tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence au cours de laquelle il
assurait la défense de son client. Ce dernier, absent en raison d'une
contamination à la Covid-19, sollicitait un renvoi de l'audience pour pouvoir
assister à son procès.
Pour
la ligue des droits de l'Homme, il est particulièrement choquant que des
policiers interviennent dans un tribunal pour expulser un avocat qui use de son
droit à la parole. Quand le pouvoir policier, répondant aux ordres d'un
magistrat, chasse les droits de la défense d'un tribunal, ce sont tous les
citoyens qui sont exposés sans défense aux abus de pouvoir et à l'arbitraire.
La Ldh
est également particulièrement choquée par la décision de poursuivre
l'audience. Plusieurs avocats présents pour assister leurs clients ont quitté
l'audience en signe de solidarité avec leur confrère. Les propos qui auraient
été tenus par un magistrat contre ces avocats et contre l'exercice des droits
de la défense ne sont pas dignes de l'institution judiciaire. Les avocats,
garants du procès équitable, ne peuvent être considérés comme des faire-valoir
du processus judiciaire. Son bon déroulement et les nécessités de sa continuité
doivent s'adapter aux conséquences de la situation sanitaire de manière à
protéger les garanties du procès équitable pour tout justiciable. Que signifie
l'urgence sanitaire si un prévenu malade ne peut obtenir un report d'audience
et que cela entraîne l'intervention des forces de police à l'encontre de son
avocat.
La LDH
s’associe à tous les avocats et aux institutions représentatives de la
profession face à cette situation inadmissible. Elle apporte son soutien à
Maître SOLLACARO, atteint dans l'exercice de ses fonctions.