« La Fédération de Corse de la Libre Pensée et la section de Corse de la Ligue des Droits de l'Homme se sont rencontrées à plusieurs reprises et ont procédé à un examen de la situation et de leurs positions. Elles se félicitent des excellentes relations existant nationalement entre les deux associations et de leurs convergences de vue sur de nombreux dossiers. Elles n’oublient pas les nombreux combats partagés depuis plus d’un siècle :
La laïcité évidemment. La laïcité, c’est la liberté de conscience et la promesse d’un vivre ensemble dans la concorde. Elle est garantie par la Loi de 1905 et mise à mal par la Loi dite "séparatisme" dont nous demandons l'abrogation. Les représentations corses des deux associations s’inquiètent de la stigmatisation d'une partie de la population en l’associant au fanatisme et au terrorisme. Elles dénoncent cette mise au ban au nom de « valeurs de la République » qui portent atteinte à la Loi de 1905 et également atteinte à la loi de 1901 sur les associations."
Le rejet du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie. Les deux associations condamnent fermement les tags racistes qui souillent les murs de l’école publique de San Martinu di Lotta et qui sont des messages de haine. Elles s’interrogent sur la réponse apportée en termes de vidéosurveillance. Peut-on imaginer des caméras surveillant les citoyens pour chaque tag ?
Les deux associations se prononcent, pour leur
part et dans le respect de leurs domaines de compétences et de leurs
indépendances respectives, pour la défense des libertés publiques, bien mises à
mal par le pouvoir actuel suite à une série de dispositions législatives et
réglementaires dans le prolongement d’autres dispositions de ce type établies
depuis plusieurs décennies par les gouvernements précédents. Elles constatent
avec grande inquiétude que l’état d’urgence devient la norme au détriment des
libertés.
Elles se prononcent pour la réhabilitation
collective des fusillés pour l'exemple de 1914-1918, combat qui s’inscrit dans
cette histoire commune aux deux associations. Ce dossier attend toujours une
réponse législative mais s’est heurté au refus honteux des Présidents de la
République successifs de régler positivement cette injustice.
Elles se prononcent pour le rapprochement des
prisonniers. Il s’agit ici d’appliquer la loi, rien que la loi, celle sur la
présomption d’innocence pour les prévenus, celle qui vise à la réinsertion pour
les condamnés.
Les deux associations décident de travailler régulièrement ensemble tant sur des dossiers et revendications précis que sur l'alimentation du débat démocratique qui le mérite bien et qui, lui aussi, est bien mis à mal. Elles communiqueront autant que de besoin. »