La section présente au rassemblement organisé à Ajaccio ce samedi à 10h.
Prise de parole de la section :
"Ce qui nous rassemble c'est la solidarité que nous exprimons à Gisèle Pelicot dont nous saluons le courage. A travers cette expression, nous sommes nombreuses et nombreux à dire notre refus de la banalisation des violences sexistes et sexuelles, à appeler à une nouvelle prise de conscience de la construction masculine de la violence, un aspect du patriarcat qui expose chacune et chacun, notre société toute entière.
Le procès de Mazan, où sont jugés une cinquantaine d’hommes pour les viols sous soumission chimique dont ils sont accusés à l’encontre de Gisèle Pelicot pendant 10 années, paraît exceptionnel quant à la durée, la méthode en cause et le nombre de prévenus impliqués.
Nous saluons le courage dont cette femme a fait preuve en refusant le huis clos afin que puisse émerger un vrai débat de société sur le viol et la soumission chimique et pour que le public soit informé pour mieux les combattre.
Cela fait maintenant des décennies que nous alertons sur le manque de prise en compte et de prise en charge auquel les femmes sont trop souvent confrontées et sur la banalisation des différentes violences sexistes et sexuelles, exercées principalement sur les femmes.
Banalisation ou culture du viol qui a permis qu’un tel calvaire soit subi par une femme pendant aussi longtemps. Les violences exercées contre les femmes, et souvent aussi contre des enfants, le sont dans le huis clos conjugal, dans le milieu familial, dans le voisinage et dans de nombreuses institutions. Et nous pensons à toutes les personnes victimes qui ont mis des mots sur ces violences tues, sur les responsabilités en cause et au nécessaire travail de la justice.
C’est dire que toute la société est concernée et qu’il s’agit bien de violences systémiques.
Ce procès est donc, d’une certaine manière, celui de notre société qui a failli, malgré les mobilisations féministes, dans la prévention et le traitement de ces violences.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) est présente pour exprimer sa solidarité avec Gisèle Pelicot et redire le refus des violences sexistes et sexuelles.
Nous en appelons à une vigilance de l’ensemble des acteurs sociaux, à une reconnaissance pleine et entière de ces violences et à une réponse politique passant notamment par une éducation, de tous les instants, au respect et à l’égalité entre les sexes et les genres.
Rappelant que ces combats s'inscrivent dans le temps. Ce n'est qu'en 1980, que le viol est défini pénalement comme un crime. Il aura fallu la mobilisation d'associations féministes et l'engagement d'avocates militantes comme Gisèle Halimi. Il y a 20 ans, le viol conjugal n'était pas encore explicitement reconnu par la loi.
Enfin, la LDH, qui souhaite une prise de conscience sur la réalité des violences sexistes et sexuelles, rappelle que ce débat de société nécessaire doit s’effectuer dans le respect de la présomption d’innocence et du procès équitable."
RCFM Journal de 12h - 14/09