Protéger les baleines n’est pas un crime – Les chasser en est un.
La ligue des droits de l’Homme remercie les
organisateurs de ce rassemblement qui nous permet de porter ensemble ici notre
soutien à Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, détenu au Groenland et de
nous associer à la mobilisation internationale que ce traitement injuste du
militant écologiste suscite.
Cela fait maintenant près de 4 mois que Paul
Watson a été arrêté en exécution d’un mandat d’arrêt international émis par le
Japon pour des accusations remontant à 2010.
Ce qui est en cause, ce sont ses actions liées à
son combat pour la protection des baleines et donc pour l’application du droit
international.
On le sait, il est illégal de chasser les
baleines. La pêche commerciale en a été interdite en 1986.
De nombreuses espèces de ce mammifère étaient et
restent menacées d’extinction. La principale cause en est la chasse à laquelle
s’ajoute aujourd’hui la dégradation des fonds marins.
Mais le Japon, avec l’Islande et la Norvège, se
sont affranchis du droit international. Ils ont continué à tuer les baleines.
Le Japon a même quitté la commission baleinière internationale en 2019. En
mai 2024, il a mis en activité un navire-usine susceptible de capturer 200
baleines d’ici à la fin de l’année.
C’est un Etat aux pratiques illégales dans le
champ de la protection de la biodiversité, qui prétend arrêter un militant qui
se bat pour le respect du droit international en la matière, pour la sauvegarde
des mammifères marins, symboles d’un monde animal devenu vulnérable – en voie
de disparition.
Nous dénonçons la criminalisation de son
engagement écologiste et l’arbitraire auquel Paul Watson est soumis.
Conditions de son arrestation, détention
prolongée par quatre fois, mise à mal de la présomption d’innocence par cette
détention provisoire abusive, absence de traduction lors de ses auditions en
prison, témoignage contre lui obtenu par la pression... Tout se met en place
pour que le militant écologiste soit extradé puis jugé et condamné lourdement
au Japon. Cela témoigne également de la volonté de ce pays d’intimider tous
ceux qui seraient tentés de s’opposer à ses pratiques.
Nous sommes nombreux à demander au président de
la République et au premier ministre de renouveler leur soutien à Paul Watson
et d’obtenir du Danemark sa libération.
Nous demandons d’accueillir cet homme dont
l’action consacrée à la préservation de la biodiversité, à l’heure où elle n’a
jamais été aussi menacée, est d’intérêt général et vise à protéger notre bien
commun. Nous attendons de la France de répondre favorablement à sa demande de
nationalité française, ce qui constituerait une protection de première
importance contre un risque évident d’acharnement policier et judiciaire du
Japon.