mardi 14 décembre 2021

 La ligue des droits de l'Homme dénonce le tag inconséquent et odieux inscrit sur la façade du centre de vaccination du Casone à Ajaccio.

Elle apporte son plein soutien aux personnels de santé de ce centre comme à tous leurs collègues qui travaillent sans relâche pour accueillir, pour informer les patients, pour procéder aux tests et vacciner tous les jours de la semaine.

La période éprouvante que nous vivons depuis deux années ne peut entamer les solidarités.

Corse-Matin 15/12



mercredi 24 novembre 2021

Hommage

 La ligue des droits de l'Homme apprend avec une grande tristesse le décès de Thierry QUILICI, infirmier anesthésiste à l'hôpital de la Miséricorde, sapeur-pompier volontaire, qui a mis fin à sa vie sur son lieu de travail.

A travers son geste terrible, nous entendons la détresse de cet homme que nous connaissions toutes et tous pour son entier dévouement au service des autres. Son geste est une interpellation grave. Nous savons qu'il intervient dans un contexte de crise de notre système de santé public précarisé depuis des décennies et miné par la pandémie.

La LDH se joint à la peine de ses trois enfants et de sa femme. Elle leur adresse, ainsi qu'à leurs proches, ses sincères condoléances.

samedi 13 novembre 2021

Famille Syrienne exilée

 Corse-Matin 13/11


Concernant la prise en charge de la famille syrienne à Porto-Vecchio, une association avance que la "loi républicaine" a été "bien appliquée" par la préfecture.

Selon les informations que nous avons recueillies et publiées, la Ldh ne peut aller dans le sens de cette affirmation.

En effet, les dix personnes, dont deux enfants en bas âge, ont été placées en rétention de façon irrégulière,  privées de liberté sans accès à leurs droits. Du mercredi au vendredi, jour de leur transfert au CRA de Marseille, ces personnes n'ont pas eu accès à un avocat, ni reçu d'information sur leur situation par une association dédiée, ni eu accès à un médecin comme le prévoit la loi lorsqu'un arrêté de rétention administrative ou de placement en zone d'attente est pris.

Nous rappelons que de façon régulière dans cette situation, la bâtonnière aurait dû être saisie pour désigner un avocat qui se rende auprès des personnes retenues. Ce qui n'a pas eu lieu.

Enfin, lorsque le juge des libertés et de la détention prononce la libération des dix personnes le dimanche matin à Marseille, il le fait en raison de la non motivation de la requête de prolongation du préfet et au nom de l'intérêt supérieur des enfants. Nous soulignons également que le parquet n'a pas fait appel de cette décision de libération du JLD.

France 3 Corse Via Stella

Corsenetinfos

mardi 9 novembre 2021

Hommage à Michel TUBIANA

Ecouter la Cérémonie d'hommage à Michel TUBIANA le vendredi 5 novembre à la Maison du Barreau de Paris.

Hommage d'André PACCOU à Michel TUBIANA :

"Cher-e-s ami-e-s,

Ce soir, Michel nous lance une belle invitation. Au travers de son parcours militant, il nous convie à voyager parmi les hommes et leurs combats pour davantage d’humanité à conquérir et à partager. Et c’est en Corse qu’il me demande de vous emmener à la rencontre de cette petite terre au milieu de la Méditerranée, sa mer. Michel était un enfant de la Méditerranée.

A quoi pensait-il, lorsque venant en Corse, entre réunions publiques, conférences de presse, rencontres avec des élus, il se posait quelques instants et contemplait au loin le ciel se confondre avec la mer, le regard projeté vers l’autre rive. Je suis convaincu que c’est de cette autre rive, au plus profond de lui, dans son histoire algérienne que Michel nourrissait ce qui fut « son plus beau travail d’homme, celui d’unir les hommes », celui d’œuvrer pour la paix.

Pas de ces fausses paix qui à peine signées grimacent derrière le dos des hommes préparant de nouvelles guerres. Mais la paix-concorde qui va chercher ce qu’il y a de meilleur chez les hommes : la fraternité.

Michel était convaincu que cette recherche était profondément une affaire de femmes. Je n’oublie rien de ces moments partagés avec Souhayr Belhassen et Michel, avec Leïla Chahid et Michel, en Corse, ce petit jardin de notre maison commune, la Méditerranée, où on parla de paix au Proche-Orient et de printemps arabes contre des tyrans.

Ce fut avec la même conviction que Michel s’engagea à la fin des années 90 contre les assassinats entre nationalistes, véritable défi à l’avenir de la société corse toute entière. Il affirma avec force le soutien de la LDH au Manifeste des femmes corses contre la loi des armes.

La paix-concorde que portait Michel dans ses combats avait un fondement premier : la reconnaissance de l’autre, son égal, notre égal, son émancipation et donc notre émancipation. En Nouvelle Calédonie, en Palestine, au Pays Basque. Et en Corse, avec le peuple corse à qui il souhaita « longue vie » à l’issue du colloque national « La Corse en mouvement » organisé à Ajaccio en octobre 2001 sous sa présidence à la tête de la ligue des droits de l’Homme. Nous étions alors dans un dialogue à peine renoué entre la Corse et le gouvernement près de quatre ans après l’assassinat du préfet Claude Erignac qui fut suivi d’une répression hors norme pendant dix-sept mois.

Ce colloque fut un moment important. Il rappela la dimension politique de la question corse au sein de la ligue des droits de l’homme, au cœur de la relation entre le singulier et l’universel. Il trouva sa conclusion par l’adoption d’une résolution au congrès de Niort en 2013 « République, diversité territoriale et universalité des droits » qui actait l’existence du peuple corse, revendication désormais commune à toutes les ligueuses et à tous les ligueurs de France.

Enfin, dernière étape de notre voyage en Corse, une étape douloureuse, avant quelques mots de conclusion. Une étape pour dire un autre engagement indélébile de Michel : sa solidarité avec les ligueuses et les ligueurs de Corse, une solidarité partagée au creux de la plus profonde des peines : l’assassinat d’Antoine Sollacaro, grand avocat, militant nationaliste qui fut président de la section de Corse de la LDH au début des années 90. « Un homme révolté contre toute forme d'injustice » pour reprendre ici l’intitulé de la tribune de Michel parue dans le journal Le Monde au lendemain de cet assassinat.

Je garde en mémoire comme un présent la proposition que me fit alors Michel de co-signer cette tribune comme on fait une accolade affectueuse à des amis, à Christine, à moi-même et à nos enfants, meurtris par la disparition violente d’un être cher. Imaginez Michel dire les mots qui vont suivre. Ecoutez la gravité de son propos.

 « La faute des autorités publiques n'est pas d'être inactive : c'est d'avoir confondu, depuis des décennies, le maintien de l'ordre et la paix publique, d'avoir cru que les rodomontades autoritaires pourraient pallier le sous-développement économique, le tourisme de carte postale ou les petits arrangements entre amis érigés en mode de vie. Au point où, maintenant depuis trop longtemps, les frontières deviennent floues entre l'action politique de certains, les intérêts d'autres et le souci des pouvoirs publics que tout cela reste un folklore à dominante locale, faisant de la Corse et de ses habitants, les pensionnaires d'un vaste zoo à ciel ouvert que les vacanciers viennent regarder vivre avec leurs drôles de mœurs et de coutumes …

On ne peut s'en prendre aux carences de l'Etat sans en même temps interpeller la société corse sur ses ressorts et ce qui fait qu'il est possible qu'une communauté de 300 000 personnes tolère que les cadavres parsèment ses rues et ses chemins. Cette espèce d'hymne à la mort qui est fredonné depuis des décennies par les milieux les plus divers n'a pas encore trouvé son frein naturel, c'est-à-dire son rejet par la communauté elle-même. Non que l'indignation ne soit pas sincère, comme elle le fut à d'autres occasions, mais plus simplement l'acceptation tacite d'une sorte de rite qui va de pair avec d'autres stigmates.

Et de conclure la tribune par cet appel : « A la société corse de montrer qu'elle ne reconnaît pas le droit d'abattre quiconque comme un chien. C'est bien le moins que l'on doit à la mémoire d'un homme qui aima son pays et la liberté. »

Michel avait l’âme d’un dreyfusard. Chacun sait la profondeur de cet engagement, l’humain et le politique enlacés, confondus, inséparables. Michel était un humaniste militant. Ce soir, évidemment, nous sommes tristes mais nous avons le privilège d’avoir partagé tant de voyages avec Michel."

Ajaccio, le 31 octobre 2021,

André Paccou

 


L’avocat Michel Tubiana, lors d’une conférence de presse, à Ajaccio, en 2010. STEPHAN AGOSTINI / AFP Le Monde Publié le 02 octobre 2021


dimanche 7 novembre 2021

Famille syrienne : libération prononcée

 Le juge des libertés et de la détention a prononcé la libération de la famille syrienne placée en zone d'attente à Marseille.

Cette libération est prononcée pour non motivation de la requête de prolongation du Préfet et dans l'intérêt supérieur des enfants.

Si le Parquet ne fait pas appel, ils seront libérés dans la soirée.

Corsematin.com

France 3 Corse Via Stella

Corse-Matin 8/11

vendredi 5 novembre 2021

Famille exilée de Syrie

 "Comme la LDH l’envisageait hier, la famille syrienne de Porto-Vecchio a été transférée dans un avion affrété par l'Etat en zone d'attente à Marseille en ce début d’après-midi.

Nous avons pris contact avec la Ldh de Marseille, la Cimade et Forum Réfugiés afin de continuer à suivre et soutenir ces personnes. Demain, la famille sera présentée au Juge des Libertés et de la Détention, accompagnée d’une avocate et en présence de militants associatifs. Il s’agit d’une première avancée pour leur accès au droit. La ligue des droits de l'Homme continuera à informer sur la situation de cette famille. Elle salue les nombreuses personnes qui leur ont manifesté leur solidarité à Porto-Vecchio et au-delà."

Corse-Matin 6/11

jeudi 4 novembre 2021

Qu’en est-il de la situation des personnes arrivées de Syrie ?

 La situation actuelle des enfants, des femmes et des hommes arrivés de Syrie en détresse nous inquiète. Logées dans un hôtel, ces personnes ne sont désormais plus accessibles depuis hier soir. Empêchés par des gendarmes, des élus n’ont pu les rencontrer. Une question se pose : un arrêté a –t-il été pris pour les placer en zone d’attente provisoire, ce qui seul peut justifier ce traitement ? En ce cas, ces personnes ont droit à un avocat désigné par la bâtonnière. Or, ce soir, Maître Tiberi nous informe qu’elle n’a pas eu de sollicitation de la préfecture en ce sens. Dans ce cas en outre, l’Etat prend en charge les besoins en logement et en nourriture de ces personnes. Or, la Mairie de Porto-Vecchio nous indique qu’elle continue à financer ces besoins. Qu’en est-il de la situation de ces personnes d’un point de vue de la loi, ni information sur le droit d’asile, ni conseil de la part d’un avocat alors que se profile un transfert vers Marseille ? »

Corse-Matin 5/11




mercredi 3 novembre 2021

Communiqué suite au secours de réfugiés syriens à Porto-Vecchio

Douze personnes à bord d'une embarcation en difficulté ont été secourues par la douane près des côtes de Porto-Vecchio dans la nuit de mercredi. Elles ont été prises en charge dans le cadre d'un secours à personnes en détresse. La municipalité de Porto-Vecchio et le Samu ont su réagir avec efficacité et humanité. Parmi les douze personnes secourues, onze d'entre elles, des enfants, des femmes et des hommes, sont de nationalité syrienne. Pour celles-ci, les secours d'urgence ne suffiront pas.

La LDH souligne que la Syrie n'est pas considérée comme un pays sûr par l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) en charge de la gestion des demandes d'asile.

Pour la LDH, ces personnes doivent accéder à une information et des conseils sur le droit d'asile par un avocat ou une association. En cas de demande de leur part, ce droit doit leur être accordé afin d'assurer leur protection. La Ldh rappelle que le droit d’asile fait référence à la Déclaration universelle des droits de l’Homme et à la convention de Genève sur les réfugiés ainsi que, notamment, à la Convention internationale sur les droits de l’enfant et à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

Corsenetinfos

Corse-Matin 4/11



dimanche 24 octobre 2021

Communiqué - JIRS - Pour la publication du rapport sur la criminalité en Corse

 « Le journal Le Monde fait état d'un rapport de la JIRS sur la criminalité en Corse qu'elle définirait comme un système mafieux. La ligue des droits de l'Homme considère que ce rapport n'a rien de secret puisqu'un média a pu se le procurer. Elle demande la publicité de ce document au regard également et surtout des dangers que représente la criminalité pour la société corse. Depuis plus de vingt ans, des mobilisations citoyennes n'ont cessé de dénoncer ces dangers dont la banalisation des assassinats. Ce rapport est aussi le résultat de ces mobilisations. La criminalité n'est pas un domaine réservé de l'Etat.  Elle s'est inscrite dans le quotidien des Corses. Vouloir être efficace pour la combattre n'a de sens que si cette volonté s'appuie sur des citoyens éclairés. »

Corsenetinfos 

Corse-Matin 25/10


vendredi 22 octobre 2021

Soutien à la déclaration solennelle de l’Assemblée de Corse demandant la levée du statut de détenus particulièrement signalés de Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna

La ligue des droits de l’Homme exprime son plein et entier soutien à la déclaration solennelle de l’Assemblée de Corse demandant la levée du statut de détenus particulièrement signalés de Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna. Une fois de plus, les élus de cette assemblée ont voté à l’unanimité un texte qui demande simplement l’application de la loi, cette fois-ci en présence notamment des parlementaires de Corse. La représentation parlementaire insulaire, députés et sénateurs, s’était déjà prononcée au travers d’un courrier co-signé avec le président national de la LDH et adressé au premier ministre pour la levée du statut de DPS de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi et de fait, à court terme, pour la possibilité d’un rapprochement à la prison de Borgo et d’un accès à leur droit à une réinsertion familiale et sociale.

Le gouvernement et le Président de la République sont à nouveau interpellés. Eux seuls ont le pouvoir d’en finir avec une situation bloquée qui ne repose que sur la raison d’Etat. La LDH espère que les mobilisations engagées depuis des années pour faire entendre raison à l’Etat rencontreront enfin le chemin de la justice et de l’égalité devant la loi. Chacun pourra ainsi se libérer d’un passé douloureux. Ou alors, il reviendra à l’Etat d’assumer la responsabilité d’entretenir cette terrible perspective d’une perpétuité sans fin.

Corsenetinfos

Corse-Matin 23/10