"Développement
économique/emploi/formation/recherche"
Dans le cadre de l’élaboration du Plan d’Aménagement et de
développement durable de la Corse, le PADDUC, Maria Guidicelli, Conseillère exécutive en charge de ce dossier a convié de très nombreuses personnalités et
associations dont la LDH, à l’atelier de
travail le 22 Mai dernier à l’IUT, divisé en 3 groupes de réflexion.
J’ai assisté, l’après-midi au
groupe « Développement économique emploi formation recherche » consacré à l’économie
sociale et solidaire (ESS) : Ensemble d’entreprises sous forme de
coopératives, mutuelles, associations ou fondations…exemple : l’ADMR avec
1500 salariés en Corse.
En projet de loi, la création du CEGES :
-Entreprises de personnes et non de capitaux (1 personne, 1
voix)
-Solidarité entre membres
-Gouvernance démocratique
-"Impartageabilité" de la propriété collective
-Indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics
-Lucrativité limitée ou nulle.
L’intervenant, Michel Rombaldi nous a fait un exposé très
intéressant sur l’ESS au cours duquel il a rappelé la reconnaissance
institutionnelle de celle-ci par la création d’une CRESS mais en précisant que
l’objectif de l’ESS est encore à définir avec une lisibilité à améliorer.
Pour lui l’ESS c’est :
-Un acteur économique important, le parlement Européen en a
fait la clé de voûte du modèle social européen (site web de l’UE)
-Un facteur clé du développement territorial
-Capacité de résistance à la crise plus élevée que les
autres secteurs
-Lien social, bénévolat, emplois non délocalisables.
La contribution de l’ESS au développement territorial ne
peut se faire qu’après les préalables suivants : Définition officielle de
l’ESS ; Sécurisation des financements publics ; Renforcement de
la lisibilité de l’ESS.
M Rombaldi propose : un élu en charge de l’ESS et la
présence de CRESS dans les conseils économiques, sociaux et environnementaux
régionaux (CESER).
Les objectifs dans le cadre du PADDUC seraient que l’ESS
représente 15% du PIB régional
(Actuellement entre 8 et 10% avec 8500 salariés et 24545
Euros de rémunération moyenne) avec la création de 1000 à 2000 emplois.
Création de SCOP et de SCIC (sociétés coopératives d’intérêt
collectif)
Création de CLUSTER qui est une innovation économique et
sociale, de PTCE (pôle territorial de coopération économique)
Pour :
La réduction de l’exclusion sociale
La production de biens méritoires indispensables à la vie
sociale pour mener une vie décente
La recomposition démographique
La revitalisation des zones rurales et urbaines dégradées
Le PADDUC pourrait reprendre en totalité ou partie le
référentiel des valeurs de l’ESS pour aller vers un développement solidaire et
soutenable.
A suivi un exemple d’entreprise qui a fait le choix de
rester dans l’ESS, Visaltis, ex GEIQ.
Un débat au sein du groupe a clôturé cet atelier.
La résolution finale des groupes de travail à laquelle je
n’ai pas pu participer pour cause d’horaire tardif est consultable sur le blog
des ateliers (site de la CTC).
Compte-rendu de Maryline
ANTONI, secrétaire comité de Corse
Ligue des droits de l'homme.
Pour accéder au blog de la CTC consacré à l'élaboration du PADDUC, suivre le lien suivant :
Relire la Résolution adoptée par le Congrès national de la LDH à
Niort en mai dernier :
L’économie sociale et solidaire : un enjeu pour les droits de l’Homme
L’économie sociale et solidaire : un enjeu pour les droits de l’Homme
Coopératives, mutuelles,
associations : le devenir de l’économie sociale et solidaire est au cœur
des mutations induites par les bouleversements mondiaux contemporains sous
l’aiguillon des politiques européennes, ce secteur est confronté à l’extension
du domaine marchand et à des restructurations économiques et juridiques
incessantes. Son avenir reste conditionné par des débats sociaux, économiques
et politiques engagés de longue date qui prennent aujourd’hui une acuité
nouvelle, et par l’investissement d’un nombre toujours plus important d’acteurs
– certains sociaux et d’autres pas. Il s’inscrit dans les réflexions sur des
solutions alternatives, visant à une citoyenneté élargie qui adjoint au domaine
civique et politique les dimensions économique et sociale.
Les défenseurs des droits et les
promoteurs de la citoyenneté doivent réfléchir aux possibles façons
d’entreprendre, de travailler, de produire, de distribuer autrement.
Entreprendre, non pas pour accumuler des profits mais pour exercer ensemble des
métiers dans le respect du droit au travail, de l’égalité au travail, des
droits de toutes les « parties prenantes », en accordant la primauté
à la personne et au sens qu’elle donne à son activité professionnelle. L’enjeu
est de concevoir différemment le rôle et l’implication des acteurs :
dirigeants, salariés, bénévoles, usagers, bénéficiaires et consommateurs. A
quelles fins ? Pour desserrer les contraintes consubstantielles au système
qui subordonne les droits et les libertés aux appétits du profit ; libérer
l’initiative, la liberté et la créativité aujourd’hui étouffées par des
contraintes de rentabilité éloignées de la réalité des besoins à
satisfaire ; enfin, répondre aux défis posés par la crise systémique à un
monde fini, aux ressources menacées d’épuisement.
La Ligue des droits de l’Homme a été, dès
son origine, attentive au « programme coopératif pour changer la
société » présenté par Charles Gide, l’un de ses fondateurs. C’est dans le
droit fil de cette préoccupation, « changer la société », que nous
portons aujourd’hui, dans nos idées et nos mobilisations, les valeurs de bien
commun, de mutualisation, de solidarité : elles incarnent notre conception
de la citoyenneté, du travail, des droits universels et indivisibles, elles
constituent le cœur vivant de notre engagement.
Pour autant, les militants de l’économie
sociale et solidaire – particulièrement ceux des mutuelles et des coopératives
– et ceux de la défense des droits ont longtemps vécu et travaillé chacun de
leur côté selon leurs priorités. Cette relation de voisinage, marquée de hauts
et de bas, est aujourd’hui insatisfaisante. Face aux ambitions du marché visant
à faire société à lui seul, face à ses agressions contre tout ce qui est
socialisé et lui échappe – fonds de retraite, services publics, budgets de
santé et d’éducation – le statu quo est périlleux. Il s’agit de faire front,
largement.
Cette mise en convergence est nécessaire.
La finalité de l’économie – que produire, pour qui et comment ? – est
l’une des questions centrales sur lesquelles économie sociale et droits de
l’Homme entretiennent une proximité et une complémentarité. De fait, les cinq
principes sur lesquels se construit l’économie sociale (liberté d’association,
démocratie, répartition égalitaire, autonomie, solidarité) trouvent leur
équivalent dans les fondements sur lesquels reposent la promotion et la défense
des droits de l’Homme, l’indivisibilité des droits et leur universalité.
La Ligue de droits de l’Homme entend donc
poursuivre la mise en œuvre d’une convergence entre les campagnes pour la
défense et la promotion des droits et des libertés, la responsabilité sociale
et environnementale des entreprises, la défense d’un entrepreneuriat libéré des
contraintes de la régulation exclusivement marchande, la promotion des secteurs
socialisés mis au service de l’intérêt général, l’égalité des territoires et
des personnes.
L’économie sociale et solidaire est plus
que jamais un enjeu, placée au cœur d’affrontements brutaux. Soit elle demeure
fidèle à ses principes et à sa vocation d’enrichir le lien social, soit,
emportée par les logiques de mise en concurrence, elle s’égare à faire
prévaloir le consommateur sur le citoyen, et se fond dans la banalité
dissolvante du marché.
Pour exister en tant que telle, l’économie
sociale et solidaire a besoin de coopérations solidaires entre ses acteurs,
afin de limiter des mouvements de concurrence et de dispersion, qui
affaiblissent sa représentation collective et son projet politique. Aux prises
avec les logiques de marchandisation induisant des risques d’une dissociation
entre valeurs et pratiques, ses acteurs doivent veiller à ce que ce soit bien
le projet politique qui guide l’activité, respectant ainsi la double vocation
économique et sociale de ce secteur. C’est dans ce cadre que le rapprochement
entre défenseurs des droits et acteurs de l’économie sociale et solidaire peut
pleinement s’opérer.
Une telle voie implique une mise en
perspective convergente visant à :
développer des échanges marchands appuyés sur la coopération et non sur un excès de concurrence pour le seul profit ;
répondre aux besoins premiers des citoyens, en particulier par les services publics mais aussi par des services non marchands ;
impliquer pleinement et entièrement les citoyen(ne)s pour faire vivre la démocratie dans tous ses aspects ;
prendre en compte une autre conception de la richesse dans sa nature et dans sa répartition ;
considérer dès aujourd’hui les ressources naturelles comme bien commun ;
faire de la prévention et de l’éducation des enjeux déterminants de l’évolution de la société ;
convenir de la contribution essentielle de la culture au développement humain ;
combattre la précarité de l’emploi, respecter et améliorer les droits des salariés et de leurs représentants, et promouvoir le dialogue social.
développer des échanges marchands appuyés sur la coopération et non sur un excès de concurrence pour le seul profit ;
répondre aux besoins premiers des citoyens, en particulier par les services publics mais aussi par des services non marchands ;
impliquer pleinement et entièrement les citoyen(ne)s pour faire vivre la démocratie dans tous ses aspects ;
prendre en compte une autre conception de la richesse dans sa nature et dans sa répartition ;
considérer dès aujourd’hui les ressources naturelles comme bien commun ;
faire de la prévention et de l’éducation des enjeux déterminants de l’évolution de la société ;
convenir de la contribution essentielle de la culture au développement humain ;
combattre la précarité de l’emploi, respecter et améliorer les droits des salariés et de leurs représentants, et promouvoir le dialogue social.
La Ligue des droits de l’Homme constate
que cette prise de conscience est largement partagée. Elle souhaite le
développement et l’élargissement de partenariats, lui permettant de promouvoir
des objectifs communs dans un contexte toujours menacé par la régression des
droits. La Ligue des droits de l’Homme propose donc aux différents acteurs de
l’économie sociale et solidaire de nouer des liens étroits pour contribuer à
des projets politiques, à la promotion d’innovations sociales dans l’exercice
des métiers.
Elle inscrit cet engagement dans sa
démarche pour reconstruire un pouvoir collectif et politique d’intervention sur
certains choix économiques et sociaux, pour faire vivre et développer les
territoires, pour garantir toujours mieux égalité et effectivité des
droits ; pour enfin contribuer à abolir la coupure entre l’économique et
le politique et la soumission du social à l’économique, laquelle a toujours
permis le maintien de l’ordre inégalitaire établi. Au cœur de ces démarches
communes, elle inscrit la défense des droits, le maintien du lien social, la
lutte contre les discriminations et, face à la fragmentation sociale, elle
entend ainsi mettre à l’ordre du jour l’élaboration de pratiques constructrices
et annonciatrices d’une société de solidarité.