Interventions d'André Paccou, de Jean-Sébastien de Casalta, bâtonnier du barreau de Bastia et vice-président de la LDH Corsica, de Jean-François Casalta, bâtonnier du barreau d'Ajaccio et membre de la LDH Corsica.
Ils ont exprimé leurs inquiétudes sur l'état de nos libertés fondamentales qui fragilise notre démocratie : atteintes aux libertés syndicales, montée des violences policières, lois antiterroristes qui établissent une surveillance généralisée, fichier FIJAIT à effet rétroactif. Dans ce contexte de recul des libertés et des droits, ils en appellent à la mobilisation des citoyens.
A la tribune, Jean-Sébastien de Casalta, André Paccou, Jean-François Casalta, Jean-Marie Poli et Katty Bartoli pour l'Associu Sulidarità, les avocats Rosa Prosperi et Eric Barbolosi, Jean Brignole pour le STC, Maxime Beux, Xavi Larralde, représentant du mouvement indépendantiste « Sortu », des représentants de la Ghjuventu Indipendentista.
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Corse-Matin 7/08
Dépêche AFP 06/08 :
"Les indépendantistes corses demandent l'amnistie pour les prisonniers « politiques »
Corte (France), 6 août 2016 (AFP) -Les indépendantistes corses du parti Corsica Libera et des défenseurs des droits de l'homme ont réitéré samedi à Corte (Haute-Corse) leur demande d'amnistie des prisonniers « politiques » insulaires détenus sur le continent.
« Cette demande a le soutien de la quasi totalité de la société civile et du peuple corse », a déclaré le porte-parole de l'association de soutien aux prisonniers Sulidarità, Jean-Marie Poli.
M. Poli s'exprimait à la tribune des Journées internationales de Corsica Libera dans la citadelle de Corte, capitale historique de la Corse.
Il a déploré que « l'Etat refuse de prendre en compte la légitimité de cette revendication et outrepasse la légalité en refusant le rapprochement » dans l'île d'une vingtaine de prisonniers auxquels le statut de « politique » est refusé par les autorités.
M. Poli a appelé à « la mobilisation, à la rentrée, pour obtenir la libération de tous les prisonniers ».
Plusieurs avocats ont en outre dénoncé l'adoption en juillet d'une nouvelle loi anti-terroriste s'appliquant aussi parfois aux détenus insulaires.
Me Rosa Prosperi, élue indépendantiste à l'assemblée de Corse, a mentionné l'inscription de certains d'entre eux sur un « nouveau fichier de personnes impliquées dans des actions terroristes ».
Cette loi, a souligné le bâtonnier d'Ajaccio Jean-François Casalta, « aggrave même la situation d'un détenu ayant purgé sa peine ».
Il a notamment dénoncé l'obligation pour celui-ci de devoir justifier de son adresse tous les trois mois pendant dix ans et d'informer la police ou la gendarmerie de toute sortie du territoire.
Le bâtonnier de Bastia, Jean-Sébastien de Casalta, a considéré que « l'hyper terrorisme qui sévit actuellement anesthésie les velléités de contestation ce ces abus ».
Pour le représentant en Corse de la Ligue des droits de l'homme, André Paccou, l'adoption en juillet de cette loi anti-terroriste, après celle sur le renseignement en 2015 « instaurant un système de contrôle des citoyens » et « la montée des violences policières (…) nous font entrer dans une époque extrêmement dangereuse de restriction des libertés fondamentales ».
« Ces dispositifs liberticides ne s'arrêteront pas aux djihadistes », a déclaré M. Paccou.
Les Journées internationales de Corte se poursuivent dimanche en présence de délégations de l'Azawad (Touaregs du Nord Mali), de Catalogne, du Kurdistan, de Sardaigne et du pays Basque.
Le temps fort en sera un grand débat sur l'avenir politique de l'île dirigé par le président indépendantiste de l'assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et celui du Conseil exécutif, l'autonomiste Gilles Simeoni, huit mois après la victoire nationaliste aux élections territoriales."