La liberté d’opinion, d’expression et d’association sont des droits fondamentaux garantis par la constitution. Former des collectifs de réflexion citoyens dans cette période troublée et incertaine est en soi plutôt salutaire et participe du nécessaire débat démocratique.
Toutefois, le corps médical, l’ensemble des soignants et la LDH s’inquiètent des détournements de ces libertés.
« Réinfo Covid » fait partie de ces mouvements nés pendant l’épidémie et qui prétend éclairer la population. Actuellement son déploiement s’accentue partout en France, notamment en Corse, et se structure avec l’implantation d’antennes.
Douter, critiquer, chercher des réponses,
c’est agir en raison. Les soignants le font constamment. En médecine, il n’est
jamais de certitude absolue mais toute action se fonde sur des données
scientifiques.
Après plus de deux années de Covid, les
soignants peuvent partager des convictions établies sur des faits :
-
Les vaccins demeurent un remède des plus
efficaces pour enrayer les maladies contagieuses et protéger les populations.
-
Le port du masque et les mesures
barrières, utilisés proportionnellement au contexte et à l’environnement,
freinent la propagation de tous les virus.
- Le pass-sanitaire, utilisé lorsque l’ampleur des contaminations le justifie et répondant à l’impératif de protection du secret médical, est un outil qui a montré son efficacité contre la contagion.
Les soignants avec la LDH considèrent
comme un non-sens de prétendre que l’usage de ces mesures constitue une forme
de dictature imposée aux citoyens. Ces dispositions se fondent sur des constats
médicaux validés. Quant à la dictature, elle est un régime politique qui repose
justement sur la négation des droits et de la raison. Tous les pays ont cherché
des moyens pour lutter contre une pandémie nouvelle. Beaucoup ont eu des
stratégies différentes de celles adoptées en France, mais si on peut a
posteriori émettre des réserves sur certains choix, il nous faut constater
qu’actuellement aucun pays ne bénéficie d’une situation meilleure qu’un autre
face cette pandémie. Sauf à se tourner vers des régimes autoritaires, comme au
Brésil, qui ont privilégié la souffrance des populations et leur mise en danger.
Le respect imprescriptible de la liberté
de chacun trouve ses limites dans le risque de mise en danger du plus grand
nombre, notamment des plus vulnérables.
®
En mélangeant, sous des arguties
scientistes, des concepts vertueux d’alimentation bio, de moindre consommation
ou de respect de la nature à des fausses informations et des théories
complotistes, Réinfo covid ne contribue pas au débat ; il crée de la confusion
qui entrave la prise de décisions difficiles. Il complique le travail des
soignants, aggravant leur épuisement, à l’encontre de leur mobilisation contre
la pandémie.
®
Les soignants ne travaillent pas au
service d’un gouvernement, ils font œuvre de liberté de conscience en critiquant
les décisions si nécessaire. Ils sont au service de la population, des malades
et essayent d’apporter les meilleurs soins en fonction des connaissances
acquises, en s’adaptant à mesure de l’évolution de la maladie. Ils protègent le
droit à la santé auquel chaque citoyen doit avoir accès.
®
Les soignants et la LDH ne peuvent, en
Corse comme ailleurs, accepter que l’expression et la diffusion de fausses
informations mette en danger nos populations.
Ils en appellent à la vigilance.
Co-signataires :
-
Les Conseils de l’Ordre des Médecins de
Haute-Corse et de Corse-du-Sud
-
La Fédération de l’Hospitalisation Privée
de Corse
-
Ordre National des Infirmiers – Région
Corse
-
L’URPS Pharmaciens de Corse
-
L’URPS Sages-Femmes de Corse
-
L’URPS Masseurs-Kinésithérapeutes de
Corse
- L’URPS Chirurgiens-Dentistes de Corse
Corse-Matin 10 06 :