mardi 24 septembre 2024

Soutien à SOS Méditerranée cible d'attaques inacceptables d'organisations d'extrême-droite

 La section présente ce 23/09 en soutien à l'association SOS Méditerranée à la projection du film "MotherShip" de M.Cravatte au festival Arte Mare à Bastia en présence de Sophie BEAU, directrice générale de SOS Méditerranée.

Déclaration de la LDH à l'ouverture de la séance en solidarité avec SOS Méditerranée :

"Inacceptable !

Quelques messages sur le réseau social contre la venue de SOS Méditerranée au parc Galéa auront suffi à faire annuler la réunion que devait y tenir cette association. Peut-on accepter que les organisations à l’origine de cette mauvaise agitation imposent leur loi en provoquant la censure du droit de réunion d’une association. Peut-on accepter la mise à l’index de cette association dont la mission principale est de sauver des vies en mer dans le cadre du droit maritime. La Ligue des droits de l’Homme rappelle qu’en septembre 2019, un navire de la Corsica Linea avait agi dans ce même cadre en sauvant 18 exilés dont des enfants dérivant dans une embarcation de fortune en Méditerranée. La LDH avait salué ce geste de solidarité de l’équipage de la Corsica Linea qui expliquait avoir agi au nom du « principe de solidarité des gens de mer ».

Depuis sa création en 2015, SOS Méditerranée n’a cessé de répéter ce geste de solidarité secourant, recueillant et soignant des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. C’est cette association que nous recevons aujourd’hui à Bastia et nous sommes révoltés par les mots nauséeux et calomnieux diffusés, dont ceux d’un responsable d’une organisation d’extrême-droite corse accusant les personnes engagées dans cette solidarité des gens de la mer, de traite d’êtres humains.

La venue de SOS Méditerranée en Corse se donne pour objectif d’en appeler à des bénévoles corses afin d’informer sur les drames humanitaires qui se déroulent en Méditerranée. Peut-on accepter que cette autre mission de l’association soit empêchée en Corse par des messages inspirés par l’extrême-droite et que les Corses qui le souhaitent ne puissent agir en solidarité avec SOS Méditerranée.

La ligue des droits de l’Homme soutient SOS Méditerranée dans sa recherche de bénévoles en Corse comme elle a soutenu cette association quand une organisation d’extrême-droite a attaqué et occupé ses locaux à Marseille en 2018 après s’en être pris violemment aux salarié-e-s de l’association. Elle continue à la soutenir comme ce fut le cas lorsque des navires de SOS Méditerranée transportant des centaines d’exilés, hommes, femmes et enfants, se voyaient interdire par le gouvernement italien l’accès à un port. Il fallait que ces bateaux accostent au plus près, en Corse, et au plus vite pour sauver ces personnes suite à l’épuisement des ressources disponibles à bord des bateaux pour boire, manger et se soigner. La LDH continuera à être au côté de SOS Méditerranée lorsque sera établi son réseau de bénévoles en Corse.

SOS Méditerranée a sa place en Corse car ici aussi résonnent les paroles prononcées par le pape François à Marseille, il y a juste un an : “Nous ne pouvons pas nous résigner à voir des êtres humains traités comme des monnaies d'échange, emprisonnés et torturés de manière atroce ; nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence. Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation !”

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