La section présente ce 23/09 en soutien à l'association SOS Méditerranée à la projection du film "MotherShip" de M.Cravatte au festival Arte Mare à Bastia en présence de Sophie BEAU, directrice générale de SOS Méditerranée.
Déclaration de la LDH à l'ouverture de la séance en solidarité avec SOS Méditerranée :
Quelques
messages sur le réseau social contre la venue de SOS Méditerranée au parc Galéa
auront suffi à faire annuler la réunion que devait y tenir cette association.
Peut-on accepter que les organisations à l’origine de cette mauvaise agitation imposent
leur loi en provoquant la censure du droit de réunion d’une association.
Peut-on accepter la mise à l’index de cette association dont la mission
principale est de sauver des vies en mer dans le cadre du droit maritime. La
Ligue des droits de l’Homme rappelle qu’en septembre 2019, un navire de la
Corsica Linea avait agi dans ce même cadre en sauvant 18 exilés dont des
enfants dérivant dans une embarcation de fortune en Méditerranée. La LDH avait
salué ce geste de solidarité de l’équipage de la Corsica Linea qui expliquait
avoir agi au nom du « principe de solidarité des gens de mer ».
Depuis
sa création en 2015, SOS Méditerranée n’a cessé de répéter ce geste de
solidarité secourant, recueillant et soignant des dizaines de milliers
d’hommes, de femmes et d’enfants. C’est cette association que nous recevons
aujourd’hui à Bastia et nous sommes révoltés par les mots nauséeux et
calomnieux diffusés, dont ceux d’un responsable d’une organisation
d’extrême-droite corse accusant les personnes engagées dans cette solidarité
des gens de la mer, de traite d’êtres humains.
La
venue de SOS Méditerranée en Corse se donne pour objectif d’en appeler à des
bénévoles corses afin d’informer sur les drames humanitaires qui se déroulent
en Méditerranée. Peut-on accepter que cette autre mission de l’association soit
empêchée en Corse par des messages inspirés par l’extrême-droite et que les
Corses qui le souhaitent ne puissent agir en solidarité avec SOS Méditerranée.
La
ligue des droits de l’Homme soutient SOS Méditerranée dans sa recherche de
bénévoles en Corse comme elle a soutenu cette association quand une organisation
d’extrême-droite a attaqué et occupé ses locaux à Marseille en 2018 après s’en
être pris violemment aux salarié-e-s de l’association. Elle continue à la
soutenir comme ce fut le cas lorsque des navires de SOS Méditerranée
transportant des centaines d’exilés, hommes, femmes et enfants, se voyaient
interdire par le gouvernement italien l’accès à un port. Il fallait que ces
bateaux accostent au plus près, en Corse, et au plus vite pour sauver ces
personnes suite à l’épuisement des ressources disponibles à bord des bateaux
pour boire, manger et se soigner. La LDH continuera à être au côté de SOS Méditerranée
lorsque sera établi son réseau de bénévoles en Corse.
SOS
Méditerranée a sa place en Corse car ici aussi résonnent les paroles prononcées
par le pape François à Marseille, il y a juste un an : “Nous ne pouvons pas nous résigner à voir des êtres humains
traités comme des monnaies d'échange, emprisonnés et torturés de manière atroce
; nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des
trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence. Les personnes qui risquent de
se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues.
C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation !”