« Comme un coup de tonnerre dans un ciel chargé d’orages !
Le Conseil constitutionnel met fin aux arrêtes Miot. Les
conséquences de cette décision politique improvisée sont connues. Ce ne sont pas les plus riches, mais les
propriétaires les plus modestes et leurs héritiers qui sont visés par l’abandon
de ce protectionnisme fiscal. Dans le contexte actuel de la Corse, cette
décision des «(très peu) sages » déstabilise un peu plus la société
corse. Elle est vécue comme une agression et comme un signe de mépris absolu à
l’égard des élus de l’assemblée de Corse.
Le principe d’égalité, convoquée à cette occasion, a bon
dos. Qu’en est-il de son application en matière de justice et de droit
d’exception ? Serait-il un principe à géométrie variable, un instrument
idéologique au service d’un ordre républicain qui confond unité et uniformité ?
Il ne s’agit pas d’une simple affaire fiscale mais d’une
question éminemment sociale et politique. Sociale car touchant au droit au
logement, à l’utilisation des sols, au devenir des villages de l’intérieur…
Politique car soulevant la question de la maitrise de notre développement, de
notre destin et celle d’une nouvelle citoyenneté. De quels pouvoirs les Corses
disposent-ils pour décider de leur avenir ?
Pour sortir du provisoire et de la dérogation, pour
construire une alternative à l’état de crise généralisé que connaît la société
corse, la question fiscale doit être débattue dans le cadre d’un projet de
société fondé sur des droits nouveaux. Pour la LDH, il est temps d’inscrire la
singularité corse dans la Constitution. »
Ajaccio, le 1er janvier 2013