Communiqué de la section :
"La Ligue des
droits de l’Homme présente au débat sur le statut de résident organisé à Cutuli
samedi 26 juillet a suivi avec intérêt et attention les nombreuses interventions.
Elle se félicite de cette initiative qui répond à une attente démocratique en
poursuivant une réflexion dès longtemps engagée mais qui a acquis une acuité
nouvelle. Elle constate aussi la nécessité toujours renouvelée de débattre avec
des élus qui clarifient leur point de vue en dehors de l’enceinte de
l’assemblée.
Nous le
savons, pour notre part, nous l’avons toujours affirmé, le statut de résident
est une entrée pour définir aujourd’hui le peuple Corse. Sur ce point, la référence au
droit du sang, développée dans plusieurs interventions, a suscité un malaise
sur lequel il nous faut revenir. Si la LDH participe avec intérêt à la réflexion
sur le statut de résident, c’est qu’il permet d’actualiser la question du
peuple Corse considéré comme une communauté de destin fondée sur la résidence. A l’heure où l’inscription de la Corse dans la
Constitution semble décisive, il est inquiétant de constater qu’une conception
charnelle ou ethnique du peuple corse s’affirme au détriment d’une conception
civique porteuse de droits. La discrimination par les origines est la négation
du débat ouvert par le statut de résident qui pose la question du « droit
du sol ». Il ne s’agit donc pas de réclamer du « droit du sang »
porteur d’exclusion mais bien de construire une citoyenneté territoriale avec
les personnes qui résident durablement en Corse quels que soient leur lieu de
naissance ou leur lignage."