Communiqué LDH
La décision du ministère de l’Intérieur d’interdire
une manifestation en faveur des droits du peuple palestinien au motif « de
ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France », après
avoir autorisé la précédente, constitue une entrave manifeste à une liberté
constitutionnelle, et un déni de la réalité.
Exiger la reconnaissance du
droit du peuple palestinien à un Etat souverain aux frontières, aussi sûres et
reconnues que celles de l’Etat d’Israël, ce n’est pas importer un conflit,
c’est inscrire la politique française dans les principes qu’elle prétend
défendre.
Au moment où la liste des
victimes civiles – même si le rappel de la prohibition absolue de tels actes
envers toutes les populations civiles s’impose – s’allonge de manière
effrayante, il ne sert à rien de tenter d’étouffer le sentiment de révolte que
provoque l’intervention militaire israélienne contre la population de Gaza,
sauf à vouloir un peu plus accréditer que le gouvernement a fait le choix
partisan d’un camp.
La LDH entend rappeler avec
force que le conflit israélo-palestinien ne peut conduire à assigner à
résidence communautaire telle ou telle partie de la population. A ce titre,
s’en prendre à des lieux de culte et aux croyants est inadmissible et doit être
sanctionné.
En même temps, à en croire
les comptes rendus de presse, les faits en cause ont fait l’objet d’un
traitement judiciaire partial, en ne rendant pas compte du rôle de la Ligue de
défense juive dans leur déroulement. La LDH a déjà eu l’occasion de s’étonner
du traitement de faveur dont bénéficie cette organisation qui n’a jamais caché
qu’elle se comporte, à l’encontre de la loi, en milice supplétive de certains
partis politiques israéliens membres du gouvernement de M. Netanyahou.
C’est sur les pouvoirs
publics que pèse, avant tout, la responsabilité de faire respecter le droit de
chacun à exprimer ses opinions pacifiquement et dans le cadre des lois de la
République. La paix civile comme le libre débat démocratique ne peuvent être
préservés que si les pouvoirs publics ont une attitude claire et impartiale.