dimanche 11 janvier 2015

Marche « Liberté – Fraternité » à Ajaccio - Déclaration de la LDH

 Ces derniers jours ont été éprouvants.
Terriblement éprouvants pour les familles touchées par les assassinats commis dans les locaux de Charlie hebdo, sur la voie publique, dans un hyper-Casher.
Ils ont été une épreuve pour nous tous qui sommes attachés aux principes de la démocratie.
Je veux souligner la dignité des familles meurtries.
Pour elles, les actes de barbarie de ces derniers jours ne s’effaceront pas.
Pour nous, citoyens, nous ne devons pas oublier, lorsque l’émotion laissera place à une vie plus normale.
Ces derniers jours, nous avons dit avec force notre attachement à la liberté de la presse, à la liberté d’opinion et d’expression, lors d’impressionnants rassemblements empreints de révolte mais aussi d’une grande responsabilité.
Demain, il nous faudra continuer à être vigilant.
Nous, citoyens, sommes les premiers garants de la liberté.
Mais déjà aujourd’hui, certains individus veulent ajouter de la haine à la haine.
Ils profanent des lieux de culte musulman.
Ils tagguent « Arabi fora », associant ce sinistre slogan à des croix gammées.
Ils méprisent dans un même geste les musulmans et les victimes juives de ces derniers jours pour lesquelles ils n’ont aucun respect.
Ils déclarent dans certains tracts, comme ici à Ajaccio, dans le cadre de la campagne électorale, que les musulmans veulent nous imposer leurs façons de vivre.
D’autres tracts ont circulé à Bastia en incitant à l’islamophobie, au rejet du musulman, pour défendre une identité exclusive, agressive, qui n’est pas la nôtre.
Ces actes de haine constituent un nouveau défi à la démocratie, auquel nous devons également répondre.
Tel est le sens de nos marches à Ajaccio et à Bastia.
Nous associons la liberté et la fraternité, pour dire non à la barbarie et pour faire barrage au racisme et à l’antisémitisme.
J’en appelle à la conscience de chacun.
Ne laissons pas la haine prospérer sur le terreau de la barbarie.
Rappelons-nous, faisons vivre la Déclaration universelle des droits de l’homme, écrite au lendemain de la barbarie nazie, pour que l’humanité n’oublie pas :
« Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité »
Semu tutti liberi è fratelli.
Restons mobilisés, pour la liberté, pour la fraternité, pour la démocratie.
Merci à toutes et à tous.
Ajaccio, le 11/01/2014
André PACCOU
Ligue des droits de l’homme