"Mesdames,
Messieurs les élus
de
l’Assemblée de Corse et
du Conseil Exécutif de Corse
Ces dernières décennies, les Corses ont vécu au rythme des cycles
de violence et de répression. Aujourd’hui, avec le dépôt des armes par le FLNC
et grâce au travail politique de l’Assemblée de Corse, un processus
d’apaisement durable est possible. Marqué par les hésitations et le manque
d’ambition, le débat engagé par le gouvernement demeure incertain.
Nul ne peut ignorer que ce processus s’inscrit dans une crise sociale
et économique profonde. Son échec ouvrirait la porte au renoncement
démocratique, au repli xénophobe, à d’autres violences.
Les Corses veulent le développement. Ils veulent maîtriser leur
destin en s’inscrivant autrement dans la République, sans rien perdre de leur
singularité. Ils revendiquent de nouveaux droits, une nouvelle citoyenneté.
Pour avancer, deux obstacles doivent être levés. Il faut que cesse
l’activisme antiterroriste qui continue à jeter le trouble. Nous savons les
blessures profondes qu’ont laissées quarante années de violence et de
répression. Mais il faut avoir le courage de porter au débat l’amnistie et
toutes les autres questions de nature à contribuer au processus d’apaisement en
cours et construire l’avenir.
L’avenir, c’est aussi la nécessité de garantir la singularité
corse dans la République. Rien ne sert de retarder sans cesse l’échéance
puisque les réponses réglementaires et législatives atteignent leurs limites.
Le courage politique consiste également à
ouvrir le chantier républicain d’une réforme constitutionnelle.
Considérant l’importance de votre contribution au processus en
cours, la ligue des droits de l’homme vous demande, Mesdames et Messieurs, de
renouveler votre engagement pour l’apaisement, en affirmant auprès du
gouvernement, la nécessité de lever ces obstacles.
Le bureau de la section LDH Corsica."
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Article de Corse-Matin du 15/04