mercredi 20 février 2019

Non à la haine et à l'antisémitisme

De nombreuses personnes, associatifs, syndicalistes, élus présents aux rassemblements à Ajaccio et à Bastia ce mardi pour dire "non à la haine et à l'antisémitisme".

A Ajaccio, prise de parole d'André PACCOU, délégué régional de la section : écouter
"Ce soir, nous sommes rassemblés pour dire notre inquiétude face à la multiplication des actes antisémites et alerter les citoyens.
- Il y a quelques jours le mot « Juden » peint en jaune sur la devanture d’une boulangerie juive ;
- Des croix gammées appliquées sur le visage de Simone Veil ;
- Ce matin encore, la découverte de dizaines de tombes juives profanées, couvertes de croix gammées, dans un cimetière juif de l’est de la France ;
- Et treize ans après l’assassinat d’ILAN HALIMI, sauvagement mutilé après 14 jours de torture pour la seule raison qu’il était juif, les arbres plantés en hommage à ce jeune homme tranchés.
Tout cela surgit sur fond d’un déversement régulier de propos anonymes sur les réseaux sociaux, où se mêlent antisémitisme, théories conspirationnistes, propos outrageusement mensongers, alors que des slogans d’extrême droite réapparaissent sur les murs et que des quenelles sont soigneusement mises en scène à destination des médias. 
Toutes opinions confondues et tout engagement confondu, associatif, politique, syndical, ici à Ajaccio et à Bastia, et dans des dizaines de villes en France, nous sommes rassemblés pour dire non à la haine et affirmer que nous ne laisserons pas l’antisémitisme relever la tête.
De par son histoire, l’antisémitisme, la haine du juif, est un racisme qui interpelle singulièrement les consciences. Nous nous n’oublions pas qu’il fut une expérience paroxysmique du racisme avec l’organisation planifiée, industrielle de la destruction d’une partie de l’humanité ;
Qu’il prit cette ampleur après des siècles d’antijudaïsme, au cœur de l’Europe, le continent des Lumières.
Nous ne devons pas oublier et les plus jeunes d’entre nous doivent savoir.
La plasticité de l’antisémitisme, sa capacité à s’adapter aux époques et aux lieux en temps de crise, doit nous inciter à cette vigilance.
Au tournant du vingtième siècle, l’antisémitisme a su s’adapter au discours anticapitaliste, l’anticapitalisme « des imbéciles » selon l’heureuse formule du militant socialiste et féministe AUGUST BEBEL.
Aujourd’hui, il se déguise en antisionisme et se joue du mot sionisme comme d’un cache sexe.
Est-ce une raison pour faire de ceux et celles qui se proclament antisionistes des délinquants ? C’est pourtant ce que souhaitent une trentaine de députés au risque évident de mettre à mal la liberté.
On ne lutte pas contre l’antisémitisme, cet ennemi de la démocratie, en affaiblissant les droits de l’homme.
A l’heure d’une mondialisation qui échappe au contrôle des citoyens et qui inquiète, beaucoup de fantasmes complotistes se confondent désormais avec le grand classique de la littérature antisémite les Protocoles des Sages de Sion dont le site PATRIA NOSTRA se fit un temps le promoteur.
Particulièrement exploité par le régime nazi, ce livre se présente comme un plan de conquête du monde établi par les juifs.
Mais il n’y a pas de fatalité, ni d’histoire recommencée. Il y a régression lorsque le citoyen démissionne de ses responsabilités, lorsqu’il perd le sens de la famille humaine.
Pourtant comme le rappelle le grand philosophe du judaïsme, le Professeur LEIBOVITZ, scientifique érudit et croyant juif à la foi ardente, militant de la paix et pour la création d’un Etat palestinien, « Nous ne naissons ni dans le judaïsme ni dans le christianisme, ni dans l’islam, nous naissons dans l’humanité ! »
Et dans l’humanité, au sein de l’humanité, chacun est responsable de l’autre."

Alta Frequenza, écouter Jean-Sébastien de CASALTA, vice-président de la section

A Bastia, prise de parole de Jean-Sébastien de CASALTA :

Corsenetinfos Ajaccio

Corsenetinfos Bastia

Corse Matin 20/02