La LDH sera présente au rassemblement de soutien à Salah HAMMOURI, ce lundi 5 septembre à 18h devant la préfecture d'Ajaccio.
Salah HAMMOURI, avocat franco-palestinien, défenseur des droits humains est victime d'un acharnement du pouvoir israélien depuis plusieurs années.
Depuis mars 2022, il se retrouve en détention administrative sans inculpation ni procès. C'est en raison de son action pour la défense des droits des prisonniers politiques palestiniens et plus largement pour les droits de l'Homme qu'il continue de faire l'objet d’une violente campagne d’intimidation de la part du pouvoir israélien.
Lire :
SITUATION DE SALAH HAMOURI - Lettre ouverte de Patrick Baudouin, président de la LDH, adressée à Emmanuel Macron, président de la République
ISRAËL/PALESTINE : LE HARCÈLEMENT CONTRE L’AVOCAT DES DROITS HUMAINS SALAH HAMMOURI DOIT CESSER - Communiqué commun dont la LDH est signataire.
ARRÊTEZ LES ATTAQUES DU GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN CONTRE LA SOCIÉTÉ CIVILE PALESTINIENNE - Lettre ouverte commune à l’attention du président Biden et dont la LDH est signataire.
Intervention d'André PACCOU, délégué régional de la section, lors du rassemblement :
Pour autant, nous ne pouvons
oublier les risques d’un conflit généralisé au Moyen-Orient, là où les tensions
sont vives depuis des décennies.
Nous ne pouvons ignorer les
tensions actuelles, conséquences d’une politique de plus en plus radicale de
judaïsation :
- A Jérusalem, avec la politique
israélienne d’expulsion en cours dans les quartiers orientaux de la ville ;
- Au sud d’Hébron, avec la décision
de transfert forcé d’un millier de Palestiniens et les violences perpétrées par
les colons israéliens dans toute la Cisjordanie ;
- Le durcissement des règles d’entrée
des étrangers en Cisjordanie décidées par les autorités israéliennes avec de
lourdes conséquences pour des milliers de conjoints palestiniens.
Selon le droit international, l’armée
mobilisée dans la mise en œuvre de ces mesures, ne peut intervenir en
Cisjordanie occupée uniquement pour ses besoins militaires ou pour le bien-être
de la population palestinienne sous occupation.
Comme le constatent les ONG, « la
moitié des règles, concernant les conjoints, sert au contrôle démographique, en
empêchant les familles palestiniennes de vivre en Cisjordanie.
Nous ne pouvons oublier le blocus
mortifère de Gaza, véritable prison à ciel ouvert où les habitants sont soumis
à un même régime de privation, à un même blocus mortifère depuis 15 ans.
Les conséquences de cette
situation inacceptable sont rappelées année après année par les ONG et par la
Banque mondiale : il s’agit d’un taux de chômage et d’un niveau de
pauvreté dévastateurs qui condamnent les Palestiniens à une vie sans avenir, de
conditions d’existence de plus en plus critiques, notamment pour ce qui
concerne l’accès à l’eau et aux soins.
Et comment ne pas s’inquiéter du
sort fait aux ONG, désignées comme « terroristes » en vertu de la loi
antiterroriste israélienne. Les directeurs de ces associations, une dizaine,
ont été convoqués par l’armée israélienne et l’agence de sécurité israélienne
pour être interrogés. Tout le personnel est actuellement sous la menace d’une
arrestation et de poursuites imminentes.
Les locaux ont été scellés, les
ordinateurs saisis avec d’autres documents confidentiels.
Parmi les associations, des
défenseures et défenseurs des droits des enfants, des droits des femmes, des
droits sociaux et économiques, des travailleurs agricoles, des prisonniers.
Parmi ces associations, Al Haq,
membre comme la ligue française des droits de l’Homme, de la fédération
internationale des droits de l’Homme, la FIDH.
Parmi les personnes déjà
arrêtées, Salah HAMMOURI, avocat, franco-palestinien, défenseur des droits des
prisonniers politiques palestiniens dans le cadre de l’association ADAMEER
qualifiée abusivement de « terroriste », qui a déjà passé 9 années dans
les prisons israéliennes entre 2005 et 2021. Aujourd’hui, en détention
administrative.
Le 10 août dernier, cette
association recensait 4450 prisonniers politiques palestiniens dont 67 en
détention administrative, un record depuis 2016.
Il s'agit d'un régime hérité de l'occupation
britannique : le dossier est secret, la détention renouvelable tous les 3 à 6
mois indéfiniment.
Aujourd'hui, nous sommes
rassemblés parce que nous n'oublions pas les Palestiniens.
Nous voulons dire notre
solidarité avec les ONG palestiniennes. Nous demandons au président de la
République d'agir pour protéger notre compatriote, l'avocat franco-palestinien
Salah Hammouri. Nous lui demandons de façon urgente de poursuivre les démarches
déjà engagées pour mettre fin immédiatement à sa détention arbitraire, pour lui
rendre sa liberté pleine et entière afin qu'il puisse vivre dans sa maison et
sa ville natale avec sa femme et ses enfants et non pas expulsé de Palestine, pour
qu’il puisse aller et venir sans restriction dans et hors d'Israël, exercer sa
profession d'avocat en continuant à se consacrer à la plus noble des causes,
celle de la défense des droits de l'Homme."