mardi 11 octobre 2022

Communiqué - Non à la dissolution de la police judiciaire

"Le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) vient d'être examiné par le Sénat et sera présenté en novembre à l'Assemblée nationale. Il prévoit notamment le démantèlement de la Police judiciaire (PJ) qui serait désormais rattachée au directeur départemental de la sécurité publique, et donc au préfet. Elle est actuellement l'une des quatre directions centrales autonomes de la police, à côté de la sécurité publique, de la police aux frontières (Paf) et du renseignement. Avec cette réforme, les affaires de criminalité organisée, les gros trafics de stupéfiants et les affaires économiques et financières passeront en second, après les usages de stupéfiants et autres petits délits.

Les juges d'instruction et les procureurs seront ainsi privés de leur outil essentiel pour enquêter contre la délinquance la plus grave dont le traitement ne saurait au surplus se limiter à l’échelle du département. La fusion au sein de la sécurité publique étendrait à la PJ, sans profit pour les citoyens, la politique du chiffre que subissent déjà les effectifs en charge de la lutte contre la délinquance dite du quotidien.

Partout en France, les officiers de Police judiciaire des différents services régionaux manifestent par centaines, suivant l'exemple impressionnant de leurs collègues de Marseille ayant formé une « haie de déshonneur » au directeur général de la Police nationale, en visite dans leur service.

Les syndicats de magistrats et les organisations d'avocats se joignent à leurs protestations. Même la Conférence des procureurs de la République a demandé le retrait de la réforme de la Police judiciaire. Et les syndicats Alliance et Synergie police, d’ordinaire si respectueux des décisions et des projets du ministre de l'Intérieur, demandent un moratoire.

La LDH  demande à monsieur Darmanin, ministre de l'Intérieur, de retirer immédiatement cette réforme inappropriée et néfaste de son projet de loi."

vendredi 30 septembre 2022

"Corse : une Justice pour l'apaisement" - Tribune de Patrick BAUDOUIN, président national de la LDH, président d'honneur de la FIDH et d'André PACCOU, délégué régional de Corse de la LDH

"Corse : une justice pour l’apaisement

Condamnés pour complicité dans l’assassinat du préfet Claude ERIGNAC, Pierre ALESSANDRI et Alain FERRANDI sont emprisonnés depuis près de vingt-quatre ans. Ils sont éligibles à une libération conditionnelle depuis plus de cinq ans. Au printemps dernier, ils ont enfin été rapprochés à la prison de Borgo, près de Bastia. Ces rapprochements ne sont pas le fait de la simple application de la loi que les élus de toutes tendances confondues, en Corse et au niveau national n’ont eu de cesse de rappeler ces dernières années. Ils interviennent après plusieurs semaines d’émeutes à Ajaccio, Bastia, Corte et Porto-Vecchio suite à l’assassinat d’Yvan COLONNA dans la prison d’Arles. Une fois de plus, l’histoire récente entre la République et la Corse ne semble pas servir à la compréhension du présent. Depuis les évènements d’Aléria en 1975, les relations entre les deux parties se sont inscrites dans des cycles de violence et de négociation au détriment d’un apaisement durable.

La situation des deux hommes semble à nouveau s’enliser. A ce jour, aucune perspective de libération conditionnelle ne se dessine. Peut-on un seul instant penser raisonnablement que leur rapprochement à la prison de Borgo puisse constituer la dernière étape de leur parcours judiciaire. Peut-on imaginer qu’ils finiront leur vie en prison avec pour seul sursis les visites de leurs proches au parloir ! Il est temps d’oser l’avenir pour Pierre ALESSANDRI et Alain FERRANDI mais aussi pour la Corse. Le dialogue engagé entre la Corse et Paris ne pourra s’inscrire dans le temps que si et seulement si la justice cesse d’être confondue avec la loi du talion. Il suffit pour cela de respecter les règles pénitentiaires européennes auxquelles la France adhère, notamment celle qui « reconnaît que les détenus, condamnés ou non, retourneront un jour vivre dans la société libre et que la vie en prison doit être organisée de façon à tenir compte de ce fait. »

Nous n’oublions pas cette autre attente de justice à l’origine de la révolte de la jeunesse corse en ce début d’année : la vérité sur l’assassinat d’Yvan COLONNA, toute la vérité, rien que la vérité. Un premier pas a été fait en ce sens avec la publication du rapport de l’inspection générale de la justice sur le fonctionnement à la maison centrale d’Arles et les responsabilités engagées suite à « l’agression » d’Yvan COLONNA. De nombreuses questions demeurent toutefois en suspens, notamment sur l’importance donnée aux avis réservés et très réservés des autorités judiciaires antiterroristes relatifs à l’affectation et au transfert dans une autre prison, en quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) de l’agresseur. En effet, selon les auteurs de ce rapport, ces avis sont allés outre la compétence de ces autorités, précisant qu’«une affectation en QER … aurait pourtant été utile dès 2019 » et donc antérieurement à l’agression.

Oui, il est temps d’en finir avec les malentendus qui depuis un demi-siècle alimentent des cycles de violence et de négociation non aboutie. Alors, le dialogue engagé se fondera sur une promesse première de la République, l’égalité devant la loi et en droits, permettant ainsi d’aborder dans des conditions apaisées la dimension politique de la question corse, et la place singulière de la Corse dans la République."

France 3 Corse Via Stella 

Corse-Matin 1er octobre :

jeudi 22 septembre 2022

Communiqué suite à l'annonce de la libération conditionnelle de Ion PAROT et Jakes ESNAL

 "Ion PAROT et Jakes ESNAL, prisonniers politiques basques, vont enfin être libérés sous condition après 32 années de détention ! Aujourd’hui, ils sont âgés de 71 ans.

Il aura fallu plusieurs années de mobilisations incessantes et sans relâche au Pays Basque pour obtenir enfin justice pour ces deux hommes.

Avec celles et ceux qui n’ont jamais désespéré devant l’âpreté de l'Etat, la LDH de Corse partage entièrement ce moment d’émotion et de fraternité."



Corse-Matin 23/09 :

mardi 20 septembre 2022

Journée internationale pour la paix - Rassemblement à Bastia

 Dans le cadre de la journée internationale de l’ONU pour la paix, la ligue des droits de l'Homme et le collectif Solidarité Corse-Ukraine Bastia seront présents au rassemblement pour la paix organisé à Bastia ce mercredi 21 septembre.

Marie-Anne Acquaviva, Pascal Arroyo, Patrizia Poli,
    membres du bureau de la section et des personnes réfugiées 
  du collectif Solidarité Corse-Ukraine de Bastia

 
Prise de parole de Patrizia Poli pour la section

Marie-Anne Acquaviva, Jean-Sébastien de Casalta
     membres du bureau de la section et des personnes réfugiées 
du collectif Solidarité Corse-Ukraine de Bastia

- Article Corsenetinfos

Appel à mobilisations pour la Journée de la paix, le 21 septembre

Faisons de la Journée internationale de la paix une grande journée de mobilisation pour la paix !

Stop toutes les guerres ! Stop la guerre en Ukraine ! NON à la guerre nucléaire ! Stop la misère ! Non à une économie de guerre ! Justice sociale ! Respect de la vie et de la planète.

Lorsque la guerre se développe tous azimuts, que les dépenses militaires augmentent comme jamais dans l’histoire de l’humanité (2013 milliards de dollars en 2021), que la menace d’utilisation possible des armes nucléaires réapparaît, et que la paix mondiale est menacée, il est urgent d’agir pour dire stop, ça suffit !

Alors qu’une nouvelle guerre, lancée par la Russie, se développe en plein cœur de l’Europe, avec comme protagonistes non seulement la Russie et l’Ukraine, mais aussi les USA et l’Otan, une extension mondiale de la guerre n’est pas à exclure. Il est urgent d’affirmer notre solidarité car nos destins sont liés !

Il est donc urgent de se mobiliser pour obtenir des politiques sociales, économiques, culturelles, nationales et internationales de paix s’inspirant de la Charte des Nations unies et respectueuses de tous les droits humains. L’enjeu c’est la construction d’une Europe et d’un monde de justice, de solidarité, de fraternité, de paix et de sécurité commune, à laquelle nous aspirons tous et toutes !

Partout dans le monde, des appels se développent pour faire de la Journée internationale de la paix du 21 septembre 2022 une grande journée de mobilisations pour la paix.

Partout, en France, face aux défis auxquels nous sommes confrontés, c’est le moment de faire entendre nos exigences en faveur de la paix, du climat, du respect de la planète, du désarmement nucléaire, de la justice sociale, du vivre ensemble en paix, de l’amitié entre les peuples et les individus. Non à une économie de guerre, oui à la satisfaction des besoins sociaux (santé, protection sociale, petite enfance, éducation et recherche, retraites, personnes âgées…).

Aucune de nos différences de conviction, d’appartenance ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doivent faire obstacle à l’expression de cette aspiration commune.

Le 21 septembre 2022 partout en France, marchons pour la paix !

Paris, le 19 septembre 2022

jeudi 8 septembre 2022

Communiqué : L’activité touristique doit servir un autre projet de société

 "L’activité touristique doit servir un autre projet de société

Le tourisme est un pilier de notre économie. Il est indispensable. On ne peut toutefois ignorer les conséquences actuelles d’un tourisme de masse que côtoie un tourisme de luxe « VIP », ni les effets de cette activité fondée sur une économie de la rente : précarisation de l’emploi, spéculation qui écrase le droit à se loger et à s’installer pour les résidents corses, détérioration de l’air, de l’eau, des sols et de nos conditions de vie. Ce tourisme-là participe du réchauffement climatique qui ravage la planète.

Il nous faut passer à un autre tourisme respectueux des humains, des non humains et de leur environnement. Il nous faut tourner le dos à une approche mercantile de court terme. Une nouvelle ambition politique pour de nouvelles politiques publiques s’impose. Le débat sur l’avenir de la Corse est ici un cadre qui peut faire émerger des réponses aux urgences sociales et environnementales. Il y a aussi des avancées qui n’attendent pas de nouvelles lois. Tel l’aménagement du navire Le Piana qui permet de neutraliser la diffusion de particules fines. D’autres initiatives nous engagent vers une autonomie alimentaire via des circuits courts de production et de distribution et la promotion de ce modèle économique avec l’organisation de foires.

Deux enjeux stratégiques s’imposent au tourisme : la régulation des flux d’argent et celle de la circulation des personnes. La définition de quotas pour accéder à certains sites naturels répond à ce jour à une prise de conscience qui vise à protéger l’environnement et la biodiversité de ces espaces. Face à la démesure, la question de fond aujourd’hui n’est-elle pas de réguler à l’échelle de la Corse afin de lutter contre les séquelles d’un tourisme de masse et les séquelles de flux financiers, dont certains interrogent quant à leurs origines.

Depuis plusieurs semaines, en Corse et ailleurs en Méditerranée, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’impact écologique des paquebots de croisière. Elles interpellent celles et ceux qui portent une responsabilité dans l’organisation de cette activité touristique particulièrement rentable et qui semble ne plus connaître de limite. La manifestation samedi 10 septembre à 10h devant l’Assemblée de Corse à l’appel du collectif Terra est une nouvelle mobilisation contre les dangers de cette activité devenue frénétique et contre d’autres pollutions qui mettent à mal le droit à la santé et à un environnement sain. La ligue des droits de l’Homme sera présente."