jeudi 5 avril 2018

A GAZA, L’ARMÉE ISRAÉLIENNE TUE : L’INACTION INTERNATIONALE AUSSI !


"A Gaza, au cours d’une manifestation pour le droit au retour qui a mobilisé plus de 30 000 personnes, seize Palestiniens ont été tués, samedi 30 mars. Selon le ministère de la Santé de Gaza, ce sont aussi 1 400 Palestiniens qui ont été blessés, dont 758 par balles réelles.
La Ligue des droits de l’Homme condamne fermement la répression de cette manifestation pacifique, ne menaçant en rien la sécurité d’Israël, ainsi que l’usage par l’armée israélienne de tirs à balles réelles à l’encontre des manifestants. Le gouvernement israélien qui en a donné l’ordre doit être condamné sans réserve par la communauté internationale.
La liberté de manifester est un droit fondamental et l’usage de balles réelles à l’encontre de manifestants interdit par le droit international. Mais comment parler de droits quand il s’agit, pour les Palestiniens, d’un déni permanent depuis des décennies ? Comment faire entendre raison dans la spirale d’une situation coloniale qui conduit le gouvernement israélien à ordonner ces crimes ?
Pour la LDH, aucune démocratie ne peut prétendre l’être et réprimer par les armes les manifestations.
La situation à Gaza où vivent près de deux millions de personnes est, on le sait, catastrophique : enfermement, chômage, pauvreté, faible accès à l’électricité, pollution de l’eau et épuisement des nappes phréatiques. Gaza est au bord de l’asphyxie.
Face à un défi humanitaire et politique, la LDH rappelle que s’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit, le statut quo n’est pas non plus tenable pour les Palestiniens enfermés à Gaza et occupés en Cisjordanie.
La communauté internationale, en laissant se prolonger cette situation, est, elle aussi, responsable des exactions qui se commettent en toute impunité. Tout laisse présager une poursuite du mouvement et d’autres affrontements, coûteux en vies humaines : il faut agir vite.
Les armes tuent. Le silence et l’inaction aussi."


lundi 2 avril 2018

Comité corse de solidarité avec la Catalogne Cumitatu corsu di sulidarità cù a Catalogna

Texte d’appel à l’initiative de François ALFONSI (ancien député européen), Marie-Pascale CASTELLI (enseignante à l'Université de Corse), MINICALE, André PACCOU (délégué de Corse de la ligue des droits de l’homme), François TORTOS - lundi 02 avril 2018

Notre attachement aux libertés publiques et à la démocratie, à la liberté d’expression et d’opinion, nous conduisent à dire notre vive inquiétude face à la situation en Catalogne.
Les débordements policiers et les embastillements de responsables associatifs et politiques et d’élus indépendantistes par l’Etat espagnol constituent un préjudice considérable aux principes démocratiques qui doivent être ceux de l’Union Européenne.
Nous n’acceptons pas que Madrid obère le processus démocratique par la mise hors-jeu de ses adversaires politiques, avec l’appui de l’institution judiciaire.
Nous refusons cette dérive répressive.
Nous demandons la remise en liberté immédiate des personnes détenues et l’arrêt des poursuites judiciaires engagées pour tous les dirigeants catalans concernés.
Nous demandons le respect des résultats du vote intervenu en Catalogne le 21 décembre 2017 et la mise en place d’un gouvernement autonome conforme à la majorité des urnes.
Nous en appelons à un retour, au plus vite, de toutes les garanties démocratiques qui fondent l’Etat de droit afin que soit organisé un référendum permettant au peuple catalan de décider de l’avenir de la Catalogne.
Nous invitons toutes celles et ceux qui veulent défendre la démocratie à un débat en vue de constituer un comité corse de solidarité avec la Catalogne jeudi 5 avril 2018 de 18h30 à 21h à l’Université de Corse – UFR de droit – Campus Mariani – Corte

Attaccati chì no semu à e libertà  pùblicche è à a dimucrazìa, cum’è à a libertà di sprissione è d’upinione, ci tocca à dì a nostra grande inquitùdine in quant’è di a situazione in Catalogna.
E brutalità pulizzere è l’imprigjunamentu d’uni pochi di i capi assuciativi è pulìtichi, è d’eletti indipindentisti catalani da u Statu spagnolu custituèghjanu un prighjudiziu tremendu contr’à i fundamenti dimucràtichi ch’avarìanu da esse quelli di l’Unione Aurupea.
Ùn si pò accittà chì Madrid agisca cusì contr’à un prucessu dimucràticu, calcichendu i so avvirsarii puliìtichi, cù l’appoghju di l’istituzione ghjudiziare.
Ricusemu ssa strada gattiva di a ripressione.
Dummandemu ch’elli sìanu mullati sùbitu tutti quelli chì sò sempre incarciarati, è ch’elle còmpiinu sùbitu avà tutte e prucidure ghjusdiziare contr’à i capipartiti catalani incausati.
Dummandemu ch’elli sìanu rispittati i risultati dill’alizzioni catalane di u 21 di dicembre scorsu, è a stallazione d’un guvernu in accordu cù a magiurità sciuta da u votu.
Lampemu una chjama par ch’elle sìanu rimesse à u più prestu tutte e guaranzìe dimucràtiche chì fòndanu un Statu du dirittu, è ch’ellu sìa urganizatu unu referendum par parmette à u pòpulu catalanu di dicide di l’avvene di a Catalogna.
Invitemu tutti quelli, omi è donne, chì vòlenu difende a dimucrazia, à un dibàttitu par custituisce un Cumitatu Corsu di Sulidarità cù a Catalogna :
Ghjovi 5 d’Aprile 2018 in Corti
Da 6 ore è mezu à 9 ore di sera
Università di Corsica – UFR di Drittu – Campus Mariani – Corti

Corse Matin

samedi 31 mars 2018

Communiqué :

Lundi 26 mars, le directeur régional des finances aurait précisé à un secrétaire d’Etat, qu’en matière de contrôle fiscal, il ne ciblait « que les Corses, exclusivement les Corses, pas les étrangers ni les continentaux ». Lors de sa présentation du personnel, il aurait également usé de cette distinction entre Corses et non Corses. Des syndicalistes ont fait part publiquement de leur émotion. Cette affaire n’est pas une simple polémique. Si les faits étaient avérés, ils relèveraient d’une discrimination. La ligue des droits de l’homme soutient la démarche du président de l’Assemblée de Corse qui a adressé un courrier au premier ministre. A son tour, elle demande que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

mercredi 28 mars 2018

Lettre ouverte pour une amnistie utile et nécessaire : mener le débat

Contribution au débat : lire sur Corsenetinfos "Une improbable amnistie" de Jacques RENUCCI

Semaine d'éducation contre le racisme et l'antisémitisme - 19 - 25 mars

Dans le cadre de cette semaine d'action en direction des jeunes, la section est intervenue à l'EREA (établissement régional d'enseignement adapté) à Ajaccio et au Collège de Porticcio.
A la demande des établissements, nous avons rencontré des élèves de troisième et échangé avec eux sur les discriminations racistes et antisémites.
Rappelant les engagements de la LDH et sa création avec l'affaire Dreyfus, nous avons été à l'écoute de ces collégiens qui nous ont fait part de leur expérience, de leur compréhension et exprimé leurs inquiétudes. Des faits relevant de l'histoire comme de l'actualité ont été abordés.
Au cours des échanges, la DUDH, au travers notamment de son article 1, a été particulièrement citée et expliquée comme une référence. L'affiche bilingue français-corse de cette déclaration, réalisée par la section, a été remise aux élèves.

vendredi 23 mars 2018

Plaidoiries pour les droits de l'Homme

La section a lancé et organisé en partenariat avec l'Académie de Corse un concours de plaidoiries pour les droits de l'Homme.
Ce concours s'adresse à tous les lycéennes et lycéens de l'Académie.

Deux thématiques ont été définies et proposées pour cette année scolaire : 
- les droits des femmes (dimensions civiques, politiques, économiques et sociales)
- l'égalité des droits en rapport avec la lutte contre le racisme, la xénophobie, l'antisémitisme et toutes les formes de discrimination.

Ce sont quelques quarante élèves qui se sont portés candidats pour participer à ce concours.

Au cours de la semaine du 19 au 25 mars, la section est intervenue en direction des élèves candidats en Corse du Sud et en Haute Corse:
- le Vendredi 23 mars 2018 au Lycée Giocante de Casabianca en présence du bâtonnier Jean-Sébastien DE CASALTA, vice-président de la section.
- le Lundi 19 mars 2018 au Lycée Lætitia Bonaparte en présence du bâtonnier Jean-François CASALTA, membre du bureau de la section. 

Ces rencontres ont été l'occasion de présenter la LDH et ses combats pour les droits et libertés. 
Nos bâtonniers ont développé leur propos sur les missions de l'avocat et sur la structuration d'une plaidoirie. 

dimanche 18 mars 2018

Lettre ouverte aux élu-e-s territoriaux *

Ce lundi 19 mars, un nouveau rendez-vous entre l'Exécutif et Matignon est prévu. A cette occasion, une lettre ouverte, à l'initiative de la Ldh et signée par plusieurs personnalités de l'île, est adressée aux élus de l'Assemblée de Corse et du Conseil Exécutif de Corse. Elle rappelle la nécessité d'apporter des réponses à la situation des prisonniers politiques et de ceux qui subissent toujours les conséquences de l'antiterrorisme au travers du Fijait et d'amendes exorbitantes alors qu'ils ont purgé leur peine.
Elle propose que soit mené le débat pour une amnistie utile et nécessaire.

Lettre ouverte aux élu-e-s territoriaux *
                               
Le 28 mai 2015, l’Assemblée de Corse adoptait une délibération. Elle établissait le constat suivant : « Le FLNC a engagé un processus de démilitarisation. Il s’y est tenu. Les attentats de nature politique ont cessé. » Aujourd’hui, ce constat demeure.  Dans son texte de 2015, la représentation territoriale en appelait à « un processus global » pour « transformer cette situation en paix durable » qui incluait « la mise en œuvre du rapprochement des détenus et la question de l’amnistie, à laquelle la collectivité territoriale de Corse est favorable sur le principe, étant entendu que les modalités et le périmètre de cette amnistie seront précisées dans le cadre du débat à venir. » Qu’en est-il à ce jour du rapprochement et de l’amnistie ?
Des prisonniers politiques sont toujours en attente de leur rapprochement. Pourtant, la loi le permet, y compris pour les détenus particulièrement surveillés, les DPS, dès lors que cette mesure coercitive ne leur sera plus appliquée. Il revient donc à l’Etat d’agir conformément à la loi sans oublier toutefois que rien ne se fera sans notre vigilance.
Par ailleurs, d’ici la fin de l’année 2018, des procès de nationalistes sont prévus. Dès à présent, il est nécessaire d’anticiper sur ces jugements.
Mais d’autres obstacles à une paix durable se sont déjà ajoutés : le FIJAIT, le fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes.  Ses conséquences pour les personnes qui y sont inscrites sont un contrôle policier drastique en matière de résidence ou de déplacement à l’étranger et l’inscription au fichier des personnes recherchées. La contestation de ces contraintes signifie aujourd’hui de nouvelles condamnations pour refus d’obéissance à la loi.
Autre obstacle à l’apaisement : les amendes de plusieurs milliers d’euros que doivent régler les nationalistes ayant commis des attentats, au nom des préjudices subis par des particuliers ou par l’Etat. Ces astreintes hypothèquent leur avenir social et celui de leur famille avec des risques évidents de précarisation.
Pour les personnes concernées, il n’est plus possible de contester devant un juge ces inscriptions au FIJAIT et ces amendes. Pourtant, l’anachronisme de ces décisions de justice est évident et celles-ci génèrent de nouvelles tensions.
Pour s’émanciper définitivement de la pression que l’antiterrorisme continue d’exercer sur la société corse, pour construire l’avenir, nous avons besoin d’un acte politique qui rompt avec la logique de répression puisqu’il n’y a plus de violence. Nous avons besoin d’une amnistie utile et efficace qui permette de lever les obstacles à l’apaisement en actant la non inscription au FIJAIT de nationalistes qui ont purgé leur peine et l’effacement des amendes liées aux attentats lorsque l’Etat est victime.
Comme le souligne Paul Ricœur qui consacra une part importante de son œuvre à la recherche de « la juste mémoire », « refusant le trop de mémoire ici et le trop d’oubli ailleurs », « si une forme d’oubli pourra alors être évoquée, ce ne sera pas un devoir de taire le mal, mais de le dire sur un mode apaisé, sans colère »
Mesdames et messieurs les élu-e-s, la ligue des droits de l’homme est convaincue que cette parole philosophique peut être entendue au plus haut niveau de l’Etat. Dans le prolongement de la délibération de l’Assemblée de Corse du 28 mai 2015, elle vous demande d’œuvrer en ce sens.
Ajaccio, le 18 mars 2018

Jean-Claude ACQUAVIVA, Marie-Anne ACQUAVIVA, Vincent ANDRIUZZI, Pascal ARROYO, Dominique BIANCONI, Antonin BRETEL, Frédérique CAMPANA, Gigi CASABIANCA, Jean-François CASALTA, Jean-Sébastien de CASALTA, Vincente CUCCHI, Francine DEMICHEL, Alain DI MEGLIO, Patrizia GATTACECA, Francis MARCANTEI, Christine MATTEI-PACCOU, Ibtissam MAYSSOUR-STALLA, Miloud MESGHATI, Jean-René MORACCHINI, Gérard MORTREUIL, Marie Alice ORLANDETTI, André PACCOU, Gaston PIETRI, Lydia POLI, Patrizia POLI, Elsa RENAUT, Dumé RENUCCI, Didier REY, Sampiero SANGUINETTI

*A l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme 

Corsenetinfos
Alta Frequenza
infocorsicaonline