A Ajaccio, prise de parole d'André PACCOU, délégué régional de la section : écouter
"Ce
soir, nous sommes rassemblés pour dire notre inquiétude face à la
multiplication des actes antisémites et alerter les citoyens.
-
Il y a quelques jours le mot
« Juden » peint en jaune sur la devanture d’une boulangerie
juive ;
- Des croix gammées appliquées sur le visage de
Simone Veil ;
- Ce matin encore, la découverte de dizaines de
tombes juives profanées, couvertes de croix gammées, dans un cimetière juif de
l’est de la France ;
- Et treize
ans après l’assassinat d’ILAN HALIMI, sauvagement mutilé après 14 jours de
torture pour la seule raison qu’il était juif, les arbres plantés en hommage à
ce jeune homme tranchés.
Tout cela surgit sur fond d’un déversement
régulier de propos anonymes sur les réseaux sociaux, où se mêlent
antisémitisme, théories conspirationnistes, propos outrageusement mensongers,
alors que des slogans d’extrême droite réapparaissent sur les murs et que des
quenelles sont soigneusement mises en scène à destination des médias.
Toutes
opinions confondues et tout engagement confondu, associatif, politique,
syndical, ici à Ajaccio et à Bastia, et dans des dizaines de villes en France, nous
sommes rassemblés pour dire non à la haine et affirmer que nous ne laisserons
pas l’antisémitisme relever la tête.
De
par son histoire, l’antisémitisme, la haine du juif, est un racisme qui
interpelle singulièrement les consciences. Nous nous n’oublions pas qu’il fut
une expérience paroxysmique du racisme avec l’organisation planifiée,
industrielle de la destruction d’une partie de l’humanité ;
Qu’il
prit cette ampleur après des siècles d’antijudaïsme, au cœur de l’Europe, le
continent des Lumières.
Nous
ne devons pas oublier et les plus jeunes d’entre nous doivent savoir.
La
plasticité de l’antisémitisme, sa capacité à s’adapter aux époques et aux lieux
en temps de crise, doit nous inciter à cette vigilance.
Au
tournant du vingtième siècle, l’antisémitisme a su s’adapter au discours
anticapitaliste, l’anticapitalisme « des imbéciles » selon l’heureuse
formule du militant socialiste et féministe AUGUST BEBEL.
Aujourd’hui,
il se déguise en antisionisme et se joue du mot sionisme comme d’un cache sexe.
Est-ce
une raison pour faire de ceux et celles qui se proclament antisionistes des
délinquants ? C’est pourtant ce que souhaitent une trentaine de députés au
risque évident de mettre à mal la liberté.
On
ne lutte pas contre l’antisémitisme, cet ennemi de la démocratie, en
affaiblissant les droits de l’homme.
A
l’heure d’une mondialisation qui échappe au contrôle des citoyens et qui
inquiète, beaucoup de fantasmes
complotistes se confondent désormais avec le grand classique de la littérature
antisémite les Protocoles des Sages de Sion dont le site PATRIA NOSTRA
se fit un temps le promoteur.
Particulièrement
exploité par le régime nazi, ce livre se présente comme un plan de conquête du
monde établi par les juifs.
Mais
il n’y a pas de fatalité, ni d’histoire recommencée. Il y a régression lorsque
le citoyen démissionne de ses responsabilités, lorsqu’il perd le sens de la
famille humaine.
Pourtant
comme le rappelle le grand philosophe du judaïsme, le Professeur LEIBOVITZ, scientifique
érudit et croyant juif à la foi ardente, militant de la paix et pour la
création d’un Etat palestinien, « Nous
ne naissons ni dans le judaïsme ni dans le christianisme, ni dans l’islam, nous
naissons dans l’humanité ! »
Et
dans l’humanité, au sein de l’humanité, chacun est responsable de l’autre."
A Bastia, prise de parole de Jean-Sébastien de CASALTA :
Corsenetinfos Bastia
Corse Matin 20/02