Le courrier de Franck
Elong Abé affirmant avoir assassiné Yvan Colonna sur commande de la DGSI
suscite fort légitimement des réactions d’inquiétude. La ligue des droits de
l’Homme elle-même est partagée entre la prudence quant à la déclaration d’Elong
Abé et des interrogations toujours prégnantes sur l’assassinat d’Yvan Colonna.
A ce jour, elle constate que les premières investigations se sont
essentiellement inscrites dans le périmètre de la prison d’Arles : des
dysfonctionnements de la prison, actés par un rapport de l’inspection générale
de la justice ; le lien entre l’assassinat et un blasphème de l’Islam sur
lequel continue de peser le doute.
D’autres interrogations d’importance imposent d’aller au-delà, notamment le questionnement d’un avocat des parties civiles sur de possibles recueils d’informations par les services de renseignement auprès d’Elong Abé positionné en haut du spectre de l’islamisme terroriste et en cas d’existence de ces échanges, sur l’existence d’une possible contrepartie.
Pour sa part, la LDH continue à s’interroger sur l’avis très réservé de non affectation en quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) de cet homme émis par le parquet national antiterroriste (PNAT), s’opposant à l’avis favorable émis par le directeur de la prison d’Alençon où était détenu Elong Abé. La règlementation en ce domaine est pourtant précise. Le PNAT n’est pas compétent en matière post-sentencielle, pour émettre un avis sur une proposition d’affectation en QER initiée par un chef d’établissement pénitentiaire. Pourtant, son avis s’est imposé. Au regard des conséquences de ce dysfonctionnement majeur suivi du transfert d’Elong Abé à la prison d’Arles, l’argument avancé par l’inspection générale de la justice, celui d’une méconnaissance des textes par le parquet antiterroriste, n’est pas suffisant.
Deux ans après cet assassinat, la revendication « Vérité pour Yvan » demeure en Corse une blessure ouverte. La vérité est ici synonyme de justice et rien ne doit entraver son travail, sinon à vouloir faire taire la vérité au nom de la raison d’Etat.
D’autres interrogations d’importance imposent d’aller au-delà, notamment le questionnement d’un avocat des parties civiles sur de possibles recueils d’informations par les services de renseignement auprès d’Elong Abé positionné en haut du spectre de l’islamisme terroriste et en cas d’existence de ces échanges, sur l’existence d’une possible contrepartie.
Pour sa part, la LDH continue à s’interroger sur l’avis très réservé de non affectation en quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) de cet homme émis par le parquet national antiterroriste (PNAT), s’opposant à l’avis favorable émis par le directeur de la prison d’Alençon où était détenu Elong Abé. La règlementation en ce domaine est pourtant précise. Le PNAT n’est pas compétent en matière post-sentencielle, pour émettre un avis sur une proposition d’affectation en QER initiée par un chef d’établissement pénitentiaire. Pourtant, son avis s’est imposé. Au regard des conséquences de ce dysfonctionnement majeur suivi du transfert d’Elong Abé à la prison d’Arles, l’argument avancé par l’inspection générale de la justice, celui d’une méconnaissance des textes par le parquet antiterroriste, n’est pas suffisant.
Deux ans après cet assassinat, la revendication « Vérité pour Yvan » demeure en Corse une blessure ouverte. La vérité est ici synonyme de justice et rien ne doit entraver son travail, sinon à vouloir faire taire la vérité au nom de la raison d’Etat.