"Le 28 novembre/11
décembre 2014, vous allez être amené-e à vous prononcer sur une résolution en
faveur de la reconnaissance bilatérale de l’Etat de Palestine par la France.
La Plateforme des
ONG françaises pour la Palestine considère que la reconnaissance est une étape
importante pour sauver la solution à deux Etats. Elle s’inscrit dans la logique
de la position adoptée par la France en faveur de l'accession de la Palestine
au statut d'Etat observateur non-membre aux Nations unies, en novembre 2012, et
de son admission comme Etat membre de l'UNESCO, un an auparavant. Or
l’accélération de la colonisation, le blocus maintenu de la bande de
Gaza, la volonté de s’approprier Jérusalem-Est et la politique israélienne du fait accompli
menacent de plus en plus la solution à deux Etats.
La France et
l’Europe multiplient les condamnations verbales. Elles ne peuvent plus
s’en contenter. Elles doivent utiliser tous les moyens à leur disposition pour remplir
le devoir de protection qui leur incombe à l’égard du
peuple palestinien et assurer sa sécurité et le respect de ses droits, à
commencer par son droit à l’autodétermination. Ce droit ne se marchande pas
comme pour tout autre peuple.
Dans cette
optique, la reconnaissance de la Palestine ne peut plus être considérée, comme
cela a été le cas pendant trop longtemps, comme l’aboutissement de négociations
réelles. Bien au contraire, elle en constitue le point de départ, car seules
deux parties égales peuvent négocier sérieusement.
Une telle approche
contribuerait ainsi à corriger le déséquilibre entre deux parties de force
inégales – un Etat, puissance occupante, et un peuple occupé – en plus de
rappeler clairement les fondements d’une solution politique : le droit
international et les résolutions des Nations unies. D’ores et déjà, 135 Etats
membres des Nations unies ont reconnu bilatéralement l’Etat de Palestine :
Etats arabes, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Europe, dont la Suède
dernièrement. Lors de sa récente visite en Israël et en Palestine, la nouvelle
chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a rappelé l’urgence de
cette démarche qui a, par ailleurs, reçu l’appui de 600 personnalités
israéliennes de premier plan.
La France et
l’Union européenne doivent s’engager dans la même voie. En reconnaissant l’Etat
de Palestine, et en soutenant un calendrier définissant une date limite à
l’occupation, elles renforceraient les efforts en faveur des négociations.
La solution à deux
Etats, préconisée par la communauté internationale, a plus que jamais besoin de
la reconnaissance de l’Etat de Palestine."