jeudi 11 juin 2015

Communiqué de la LDH nationale et déclaration adressée aux Etats français et espagnol et au groupe ETA suite à la conférence pour la paix au Pays Basque ce jeudi à Paris

SUCCÈS ET FORTE PARTICIPATION À LA CONFÉRENCE HUMANITAIRE POUR LA PAIX AU PAYS BASQUE, À PARIS, LE 11 JUIN 2015

La Conférence humanitaire pour la paix au Pays basque, co-organisée ce 11 juin 2015 par le Groupe international de contact, la Ligue des droits de l’Homme,Conciliation Resources, la Fondation Berghof, El Foro social por la paz et Bake Bidea, a été une réussite et nous nous en félicitons.
Pour la première fois, au cœur de Paris, des parlementaires, des élu-e-s ainsi que diverses associations, du Pays basque et de Paris, ont répondu communément en faveur d’un processus paix au Pays basque.
La présentation, par Pierre Joxe, des pas effectués au Pays basque depuis quatre ans en faveur d’une résolution démocratique du conflit, étayée par le témoignage des représentants politiques locaux, J.-J. Lasserre, Frédérique Espagnac et de Max Brisson, ont permis de mesurer le chemin parcouru par la société civile basque depuis la conférence internationale d’Aiete, en 2011.
Suite à cette rétrospective, la Conférence s’est centrée sur les conséquences du conflit, à savoir la question des victimes et des prisonniers, rappelant qu’il reste du chemin à parcourir.
L’exposé du spécialiste en justice transitionnelle Pierre Hazan, ainsi que les témoignages de Roberto Manrique et Axun Lasa, toutes deux victimes dans le cadre du conflit basque, nous ont permis de mesurer les souffrances causées de part et d’autre par le conflit basque, mais également la réflexion et le travail communs qui seront nécessaires de mener pour trouver les voies du dialogue, de la justice et de la réparation.
Les enjeux liés à la question des prisonniers et de leur rôle dans un processus de paix, introduits par Raymond Kendall, ancien directeur d’Interpol, nous ont également donné un éclairage sur la nécessité de protocoles en matière de libération des prisonniers dans le cadre d’un processus de paix, en s’inspirant de méthodes utilisées lors d’autres conflits, comme en a témoigné Gerry Kelly. Gabriel Mouesca a étayé cette réflexion par un témoignage concernant les prisonniers politiques basques, et rappelant leur engagement en faveur du processus de paix.
Enfin, Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH, a présenté une synthèse de cette matinée enrichissante, et Serge Portelli a lu publiquement la déclaration adressée aux Etats français et espagnol et au groupe armé ETA, signée plus de cent-dix personnalités hexagonales, dont:
Christophe Alévêque, humoriste
Eric Andrieu, député européen, Groupe de l’Alliance Progressiste des socialistes et Démocrates au Parlements Européens
Jean Arnault, ancien haut représentant des Nations Unis en Géorgie, Afghanistan, Burundi et Guatemala, Senior Fellow au center on International Cooperation de New York University
MGR Mixel Cartatéguy, archevêque Emérite de Niamey (Niger), administrateur apostolique de Niamey
André Chassaigne, député, président du groupe gauche démocrate et Républicain
Emmanuelle Cosse, secrétaire générale EELV
Marie Darrieussecq, écrivain
Mgr Houssette, évêque de La Rochelle
Mathieu Kassovitz, réalisateur
George Kiejman, avocat ancien ministre
Bernard Kouchner, médecin, ancien ministre, fondateur de Médecins du Monde
Alain Lamassoure, député européen Les Républicains, président de la délégation française du groupe du Parti populaire européen, ancien ministre des affaires européenne et du budget
Henri Leclerc, avocat
Bruno Ledoux, actionnaire de référence du journal Libération
Pierre Lyon-Caen, magistrat, avocat général honoraire à la Cour de Cassation
Ariane Mnouchkine, metteur en scène de théâtre
Edgar Morin, sociologue et philosophe
Gilles Perrault, écrivain
Michel Rocard, ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, premier ministre de juin 1988 à mai 1991
Phillippe Texier, magistrat honoraire expert auprès de l’ONU
Catherine Vieu-Charrier, élue communiste et membre du Conseil national du Parti communiste français
Michel Wieviorka, directeur d’étude à l’Ecole nationale d’études en sciences sociales
Cette déclaration a ensuite été appuyée et saluée par Bertie Ahern, ancien Premier Ministre Irlandais et membre des 6 personnalités internationales ayant mené la conférence d’Aiete en 2011.
Ce 11 juin 2015 marque un appel commun de la société civile locale et hexagonale à l’Etat français à s’engager dans un processus de paix et de faire des pas notamment sur la question des conséquences du conflit.
Paris, le 11 juin 2015