dimanche 31 janvier 2016

Communiqué de la section suite à l'agression d'un professeur

Un collégien de 13 ans et demi a menacé une enseignante avec une arme blanche. L’émotion est vive parmi la communauté éducative de l’établissement scolaire et au-delà. La ligue des droits de l’Homme partage cette émotion. Elle exprime sa profonde solidarité avec l’enseignante qui devra trouver du côté de l’institution le soutien et l’accompagnement nécessaire pour retrouver confiance.
Un juge des enfants a été saisi. Désormais, il revient à la justice d’apporter une réponse à cet évènement. Mais nous sommes tous interpellés. L’émotion et l’inquiétude ne doivent pas se substituer à la nécessaire compréhension de ce qui a conduit un enfant à ce geste. Elles ne doivent pas nous faire oublier l’exigence d’une réponse adaptée qui lui fasse prendre conscience de la gravité de son geste et qui l’aide à grandir. Tel est le fondement de l’ordonnance de 1945 qui organise la justice des mineurs, parce qu’avant toute autre considération, la société a fait le choix d’éduquer ses enfants, de prévenir plutôt que de punir. Elle a fait le choix de l’humain et de l’intelligence.
Cet évènement nous rappelle une urgence de notre temps. Nous vivons dans un monde travaillé par les violences où les enfants ont accès à des outils de communication au potentiel technique impressionnant. Qu’allons-nous faire de ce potentiel de liberté ? Pour l’instant, nous constatons que nos enfants sont vulnérables, certains adultes aussi. Cette vulnérabilité constitue un défi collectif auquel il nous faut réfléchir et répondre. Il s’agit d’un défi éducatif et de réponses à apporter qui soient aussi éducatives.

Corse-Matin 1/02 :


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Corse-Matin 2/02 - Extrait :