lundi 2 novembre 2020

"Nos libertés doivent résister à la barbarie" par Henri LECLERC - Tribune publiée dans le Journal du dimanche du 1/11

 

TRIBUNE. Henri Leclerc, avocat, président d'honneur de la LDH :

"Nos libertés doivent résister à la barbarie"

 Le 1 novembre 2020 - Par Henri Leclerc, avocat et président d'honneur de la LDH

·     La République ne peut agir qu'en respectant ses principes fondamentaux", assure Henri Leclerc, avocat et président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme (LDH). 

Henri Leclerc, avocat pénaliste et président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), appelle au sang-froid après les attentats qui ont marqué la France, tels que l'assassinat de Samuel Paty ou encore l'attaque au couteau de la basilique Notre-Dame à Nice. "La République ne peut agir qu'en respectant ses principes fondamentaux", assure-t-il, en questionnant l'efficacité des "restrictions sécuritaires de la liberté de tous". Voici sa tribune dans le JDD.

"La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 proclame dans son préambule que la plus haute aspiration de l'homme est 'l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère'. La liberté de parler, c'est la liberté d'expression que l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 proclame comme l'un des droits les plus précieux. Quant à la liberté de croire, ce n'est rien d'autre de la liberté de conscience, fondement de la laïcité proclamée par la grande loi du 9 décembre 1905 et inscrite à l'article premier de notre Constitution comme une caractéristique essentielle de la République.

Nous sommes tous saisis d'effroi et de colère

Ces valeurs fondamentales viennent d'être dévastées de façon barbare par des hommes qui, semant la terreur, ont assassiné d'abord un professeur qui, dans une école laïque, enseignait aux enfants ce qu'était cette liberté de parler, puis, dans une église, trois personnes qui manifestaient leur liberté de croire. Nous sommes tous saisis d'effroi et de colère. La République attaquée dans ses fondements doit réagir. Il faut bien sûr punir ceux qui ont commis ces actes et ceux qui ont été, d'une façon ou d'une autre, leurs complices. C'est l'affaire de la justice qui agit et punit selon les lois qui existent au moment du crime. Elles sont rigoureuses.

En faut-il de nouvelles? Depuis 1995, au fur et à mesure que des actes terroristes secouaient la société française, la réponse a toujours été plus spectaculaire qu'efficace. Plus de trente lois ont été promulguées en vingt-cinq ans. Au nom de la sécurité, elles ont réduit l'espace des libertés. La République ne peut agir qu'en respectant ses principes fondamentaux, qui sont comme son âme et que haïssent tant les assassins fanatiques. Est-on bien certain que ces restrictions sécuritaires de la liberté de tous soient efficaces? Nicolas Sarkozy vient de dire, parlant de l'attentat de Nice, que 'la France doit faire preuve d'une détermination sans faille' mais aussi 'd'un grand sang-froid afin de ne pas tomber dans le piège dans lequel les ennemis de la démocratie veulent nous attirer'. Je ne peux qu'être d'accord avec lui sur ce point.

Alors comment combattre pour que cessent ces crimes? Certes, il faut continuer d'affirmer que, comme le dit la Cour européenne des droits de l'homme, la liberté d'expression vaut aussi pour les idées qui choquent, heurtent ou inquiètent une partie de la population, tout en prenant conscience qu'il faut apprendre à ceux qui en souffrent que ce sont là les principes d'ouverture et de tolérance nécessaires dans une société démocratique. Sans doute faut-il mieux délimiter les frontières de la liberté d'expression en encadrant les réseaux sociaux qui ne peuvent être toujours irresponsables, tout en veillant au respect du droit et des formes qu'a rappelé récemment le Conseil constitutionnel.

Ce ne sont pas la vengeance ni la désignation de boucs émissaires qui réussiront à réunir aujourd'hui notre société fracturée

Comment retrouver l'unité nationale et éviter que des enfants disent qu'ils 'ne sont pas Charlie'? Samuel Paty, qui leur enseignait les droits de l'homme, faisait courageusement ce qu'il pouvait. Il en est mort. Faut-il pour autant abandonner son combat? Faut-il faire la guerre, comme le préconise Marine Le Pen? Mettre en cause les rayons halal ou kasher, comme le fait Gérald Darmanin? Ressortir des tiroirs la déchéance de nationalité, qui brisa la majorité de gauche de François Hollande et qu'il a dit regretter? Dissoudre des associations en dehors des strictes limites placées dans le Code de la sécurité intérieure au risque de se faire censurer par le Conseil d'Etat?

Ce ne sont pas la vengeance ni la désignation de boucs émissaires qui réussiront à réunir aujourd'hui notre société fracturée. Depuis des décennies, celle-ci est minée par la ségrégation sociale. Où sont passées les ambitions du rapport Borloo, abandonné dans le fossé? Qui oserait nier les discriminations dans certains territoires, et la misère, dont le préambule de la Déclaration universelle demandait que les hommes soient libérés au même titre que de la terreur?"

jeudi 29 octobre 2020

Conférence de presse commune avec la famille de Jean-Pierre SANTINI, le collectif Operata pè SANTINI et la Ldh

Rectificatif

Dans l'article de Corse-Matin de ce jour 28/10 page 6 "Soutiens toujours importants à Jean-Pierre SANTINI", nous relevons ces propos prêtés par erreur à André PACCOU : "cette justice n'est pas celle d'une démocratie, mais elle ressemble à celle d'une dictature".

Voici la transcription des propos tenus par André PACCOU dans sa déclaration pour la Ldh  : "Ces personnes (en détention provisoire) qui n'ont pas été jugées sont présumées innocentes. Quand on parle d'agir de façon proportionnée, c'est agir en fonction de cette présomption d'innocence, en fonction des droits. La présomption d'innocence, c'est elle qui justifie qu'il n'y a pas nécessité de mettre mécaniquement les gens en prison. On peut trouver des formes alternatives qui ne vont pas entraver l'action de la justice. Rien ne dit que ces gens sont dangereux. Ils sont présumés innocents. Il faut refuser le diktat des justices d'exception, qui nient ces droits-là. Ces droits, avec le droit de la défense, c'est ce qui différencie la justice en démocratie des, entre guillemets, justices dans des pays totalitaires. Ce sont ces droits qui font la différence."

Ecouter l'intervention d'André PACCOU pour la Ldh

Ecouter le témoignage de M.Laurent SANTINI

Corse-Matin 29/10


Corse-Matin 30/10
Nous remercions la rédaction de Corse-Matin d'apporter cette précision :

France 3 Corse Via Stella - Corsica Sera 28/10

Corsica Prima 28/10

Corsenetinfos


Courrier à l’attention de Monsieur le Ministre Dupond Moretti relatif à la situation de M. Jean-Pierre Santini, cosigné par messieurs les parlementaires M. Jean-Jacques Panunzi, M. Paulu Santu Parigi, M. Jean-Félix Acquaviva, M. Michel Castellani, M. Jean-Jacques Ferrara et M. François Pupponi.  

"Monsieur le Ministre,

Nous souhaitons vous alerter sur la situation de M. Jean Pierre Santini qui fait l'objet d'une mesure d'emprisonnement préventive au centre pénitentiaire de Fresnes depuis le 6 octobre 2020, date de son interpellation. 

M. Santini, âgé de 76 ans et souffrant de diverses pathologies, observe une grève de la faim et refuse de prendre tous traitements médicaux depuis son interpellation, il y a maintenant plus de trois semaines. Au vu de son état de santé qui se dégrade, les conditions de sa détention mettent sérieusement sa vie en danger.

Aussi, sans aucune volonté d’interférer dans le travail de la Justice mais soucieux d’éviter un drame humain, nous vous exprimons notre vive inquiétude à l'égard de l'issue que pourrait trouver cette détention préventive et vous sollicitons afin que M. Santini puisse bénéficier d’une mesure adaptée à son âge et à son état de santé, telle qu’une assignation à résidence avec surveillance électronique.

 Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de nos salutations distinguées,"

Jean-Jacques PANUNZI, sénateur de la Corse-du-Sud

Paulu-Santu PARIGI, sénateur de la Haute-Corse

Jean-Félix ACQUAVIVA, député de la 2ème circonscription de Haute-Corse

Michel CASTELLANI, député de la 1ère circonscription de Haute-Corse

Paul-André COLOMBANI, député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud

Jean-Jacques FERRARA, député de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud

François PUPPONI, député de la 8ème circonscription du Val d’Oise


lundi 26 octobre 2020

 Conférence de presse commune – la famille de Jean-Pierre SANTINI, le collectif operata pè SANTINI et la ligue des droits de l'Homme

A nouveau, la justice antiterroriste fait parler d'elle avec ses méthodes brutales et ses atteintes aux droits. Dans ce contexte, la situation de Jean-Pierre SANTINI en grève de la faim depuis plus de vingt jours inquiète particulièrement.

Lors d'une conférence de presse,

mercredi 28 octobre
à 11h

La boule du Prado

377 Avenue de la Libération

à Bastia,

La famille de Jean-Pierre SANTINI,
Le collectif operata pè SANTINI,
La ligue des droits de l'Homme
feront un point précis sur la situation préoccupante de cet homme.

mardi 20 octobre 2020

Communiqué suite à l'assassinat de Stéphane LECA

"La ligue des droits de l'Homme condamne avec la plus grande fermeté l'assassinat de Stéphane LECA. A sa famille, à ses proches, elle présente ses plus sincères condoléances. Nous devons refuser de nous habituer à cette violence. L'assassinat d'un homme est inacceptable. La Ldh redit son refus de la fatalité. Il revient à la justice d'établir la ou les responsabilités sur cet assassinat et sur tous ceux qui restent à ce jour impunis."

Corsenetinfos

samedi 17 octobre 2020

Appel aux rassemblements organisés en Corse en hommage à Samuel PATY

Appel aux rassemblements organisés en Corse en hommage à Samuel PATY pour la liberté, contre la terreur 

Vendredi à Conflans-Sainte-Honorine, un enseignant a été sauvagement assassiné pour avoir mené pleinement sa mission d’éducation.

Ce crime insupportable visait à frapper le droit à la caricature, la liberté d’expression, la laïcité. Face à l’obscurantisme et au terrorisme, l’unité est notre force, comme la mobilisation de toutes et tous pour défendre et réaffirmer nos valeurs fondamentales de démocratie, de liberté et d’égalité.

La LDH exprime sa solidarité avec sa famille, ses proches et tous les personnels de l’Education nationale.

Elle appelle aux rassemblements organisés à 15h devant le Rectorat d'AJACCIO, devant l'Inspection Académique de BASTIA, devant le lycée de PORTO VECCHIO, devant le lycée de CORTE.

Corsenetinfos

La section était présente aux rassemblements d'Ajaccio et de Bastia ce dimanche 18 octobre pour rendre hommage à Samuel PATY.

jeudi 15 octobre 2020

Communiqué - En finir avec l'antiterrorisme

Il y a quelques jours, des hommes et des femmes ont été mis en examen dans le cadre de l'antiterrorisme. Plusieurs d'entre eux ont été incarcérés, rejoignant d'autres nationalistes mis en examen pour le même motif, il y a maintenant près d'un an.

Une fois de plus, la ligue des droits de l'Homme constate une disproportion des mesures prises à l'encontre de ces personnes : la détention provisoire synonyme d'un éloignement carcéral, de difficultés de maintien des liens familiaux et d'accès à un avocat . Une fois de plus, la justice d'exception suscite des inquiétudes et nous savons qu'en matière d'antiterrorisme, l'incarcération provisoire peut durer plusieurs années.

Il est temps d'en finir avec ces méthodes et d'employer des mesures raisonnables qui, nous le savons, n'entravent en rien l'action de la justice.

Corse-Matin 16/10

Corsenetinfos

mardi 13 octobre 2020

Interview d’André PACCOU dans Corse-Matin

 Suite aux rencontres de la section avec le Procureur Général près la cour d'appel de Bastia Jean-Jacques FAGNI, le Préfet de Corse Pascal LELARGE, le Président de l’Exécutif de Corse Gilles SIMEONI, le Président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy TALAMONI, lire l'interview d'André PACCOU et l'analyse de la situation actuelle pour la LDH.

Corse-Matin 14 octobre 

LIRE :








mercredi 7 octobre 2020

Hommage à Antoine ACQUAVIVA

"C’est avec une immense tristesse que la ligue des droits de l’Homme a appris le décès d’Antoine ACQUAVIVA.

Nous savons toutes et tous l'histoire d'Antoine, résistant pendant la seconde guerre mondiale, journaliste au journal l'Humanité, militant des libertés engagé de par le monde comme en Corse.

Nous n'oublions pas son appel à accueillir des exilés et ses paroles : "Ado, ma formation politique m'a été donnée par des réfugiés antifascistes italiens. Au nom de ce que je leur dois, j'ouvre les portes de mon appartement de Lozzi aux réfugiés de 2015".

La ligue des droits de l'Homme perd un compagnon toujours prêt à soutenir les combats humanistes, ceux contre l'extrême droite et toutes les formes de rejet de l'autre. Avec Michèle, nous porterons sa mémoire nourrie de la volonté de faire vivre et de transmettre la fraternité comme un combat, et de transformer ainsi la société.

A Michèle, à ses proches, les ligueuses et les ligueurs adressent leurs condoléances émues."

Corse-Matin 8 octobre :