mercredi 30 août 2017

Le harcèlement contre Cédric Herrou, défenseur des droits des personnes migrantes, doit cesser - Communiqué commun de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme et de la LDH
 A Paris, le 29 août 2017
Paris-Genève, le 29 août 2017. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (un partenariat FIDH-OMCT) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) dénoncent le harcèlement policier et judiciaire commis en France à l’encontre de M. Cédric Herrou, comme précisé dans un appel urgent de l’Observatoire lancé le 28 août 2017. Ce harcèlement reflète une politique de la part du gouvernement français visant à faire obstacle au travail des défenseurs des droits des personnes migrantes et à leurs organisations.
M. Cédric Herrou est victime de harcèlement du fait de son action de défense des personnes migrantes dans la vallée de la Roya, dans les Alpes Maritimes, théâtre d’une vaste opération policière impliquant plusieurs centaines d’agents et visant à décourager le passage et la présence de migrants dans la région.

dimanche 27 août 2017

"Peuple corse, composante du peuple français" : débat sur le réseau social - Contribution d'André Paccou et d'Elsa Renaut, présidente de la LDH Corsica

La référence du nouveau président national de la LDH, Malik SALEMKOUR, à la formule « peuple corse composante du peuple français » suscite des réactions. Elles pourraient faire croire que la réflexion politique de la LDH sur la Corse s’est arrêtée en 1991. Il n’est pas inintéressant de compléter les éléments du contexte de l’époque rappelés par Léo Battesti par d’autres éléments de ce même contexte. Notamment le fait que l’Assemblée nationale avait adopté l’article 1 du projet Joxe qui intégrait la formule. Des députés et des sénateurs de droite et de gauche hostiles à toute évolution concernant la Corse saisissent alors le Conseil Constitutionnel. Celui-ci va censurer la formule. Son président jacobin Robert Badinter considérant qu’il s’agissait pour lui de sa plus grande victoire politique. La LDH préfère pour sa part retenir l’abolition de la peine de mort.  Dix ans plus tard, ce sont ces mêmes forces idéologiques et politiques qui s’opposeront au processus de Matignon puis très récemment à la collectivité unique. S’il y a un sur-place politique à rechercher, c’est bien de ce côté-là.
Pour sa part, la LDH n’a jamais considéré que la formule « peuple corse, composante du peuple français » était la fin d’un débat, ne serait-ce que parce qu’elle constitue une incohérence évidente d’un point de vue humain et politique au-delà du fait qu’elle établit une hiérarchie entre les peuples. Il s’agit ici de rappeler que la formule constituait un point d’appui pour aller plus loin. Aujourd’hui, le constat est simple : aucune mention au peuple corse dans le droit français, pire des difficultés pour inscrire la Corse dans la Constitution.
C’est bien cette idée de processus d’émancipation, ce chemin avec des étapes, que le président national Malik SALEMKOUR a développée lors de la conférence de presse relatée dans Corse- matin, propos repris de manière plus complète dans corsenetinfos : « Parler des identités, affirmer celles-ci, parler d’une communauté de destin dans une diversité est particulièrement utile à notre réflexion et peut servir d’exemple. Je vous rappelle que la ligue, dès 1991 était dans le processus qui était engagé, aujourd’hui inabouti, et qui affirmait qu’il existe un peuple Corse, composante du peuple français. Aujourd’hui il y a une opportunité de reprendre ce chemin et ceci par la voie démocratique. Je suis donc venu voir, entendre et écouter. Il y a une majorité nouvelle au niveau national et j’ai pu constater qu’en Corse, tous étaient mobilisés pour intervenir pour l’avenir de la Corse par la voie démocratique. Cet apaisement est bel et bien là, il faut saisir cette chance car les Corses ont choisi d’autres voies pour un processus courageux, celui de convaincre qu’une nouvelle étape est à construire. »
C’était aussi cette vision politique qui était précisée dans une contribution de Jean-Pierre DUBOIS, président national de la LDH et d’André PACCOU à la mission de réflexion stratégique sur l'avenir de la Corse portée par 7 universitaires de l’université de Corse en juin 2010. « Certes, les choses auraient pu évoluer différemment bien avant. Mais hélas, il a fallu faire avec la décision irresponsable d’un Conseil Constitutionnel refusant d’inscrire la reconnaissance du ”peuple corse, composante du peuple français” dans la loi fondamentale. C’était le 09 mai 1991. Evidemment , cette barrière de papier n’a pas tenu face à la réalité, face à “un peuple...qui malgré les incertitudes et les doutes, s’invente dans de nouvelles conditions de lutte auxquelles un art nécessairement politique doit contribuer”* Depuis ce refus, la revendication d’une reconnaissance n’a cessé de se décomposer en de multiples doléances, culturelles, institutionnelles, économiques, fiscales, parfois sociales, que des esprits belliqueux présentent comme les caprices d’un enfant gâté, paresseux, irascible, demandant à la République toujours plus de privilèges voire de passe-droits. »
C’est surtout la résolution du Congrès national de la LDH à Niort en 2013, « République, diversité territoriale et universalité des droits » qui constitue la position de tous les ligueurs en Corse et en France.
« Au-delà d’une actualité parfois tragique, la Corse témoigne aujourd’hui de cette nécessité, non comme un cas d’espèce mais comme l’un des laboratoires où se joue notre avenir.
En 1991, le Conseil constitutionnel a refusé d’admettre que l’on puisse penser un « peuple corse, composante du peuple français », selon la formule qui avait été choisie par le Parlement de l’époque. Et pourtant, la Corse a constamment été placée en-dehors du droit commun de la République dans des domaines essentiels soumis, sur son territoire, à des régimes d’exception, comme en témoigne notamment le traitement judiciaire qui lui est encore souvent réservé.
En 2003, une révision constitutionnelle a commencé à reconnaître la diversité constitutionnelle des territoires, notamment en créant la catégorie constitutionnelle des « collectivités à statut particulier », dont relèvent depuis lors la Corse et d’autres territoires longtemps situés aux marges de la République. L’échec du référendum du 7 avril 2013, proposant de fusionner région et départements en Alsace, a sanctionné non pas le principe de cette adaptation aux réalités territoriales mais son instrumentalisation idéologique bien loin des aspirations réelles des citoyens. A l’inverse, en affirmant que « La République reconnaît, au sein du peuple français, les populations d’outre-mer, dans un idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité », l’article 72-3 de la Constitution, comme l’évolution des législations applicables outre-mer, témoigne d’une prise de conscience des réalités politiques et culturelles indispensable pour rendre plus effective la démocratie territoriale.
De nouvelles avancées, constitutionnelles et législatives, sont aujourd’hui envisagées dans le cadre de l’acte III annoncé de la décentralisation, qui permettraient notamment à la société politique corse de vivre mieux sa singularité au sein de la République. Elles doivent impliquer une définition de l’exercice de la citoyenneté et de certains droits sur la base de la « citoyenneté de résidence », c’est-à-dire de la construction d’une « communauté de destin » par les êtres humains qui y résident durablement, quel que soit leur lieu de naissance ou leur lignage. »
Enfin nous voudrions ajouter à ces éléments de débat d’autres propos tenus par Malik SALEMKOUR à l’occasion de l’échange avec les journalistes lors de la conférence de presse du 26 août à Ajaccio qui vont jusqu’à affirmer que si les Corses faisaient le choix par la voie démocratique de l’indépendance, la LDH inscrirait son action dans ce choix. Evidemment cela ne signifie pas une adhésion à l’indépendance ou toute autre évolution statutaire mais l’affirmation de l’existence d’une communauté de destin singulière.

André PACCOU
Elsa RENAUT, présidente de la section LDH Corsica
Ecouter : la prise de parole intégrale de Malik Salemkour lors de sa conférence de presse à Ajaccio, ce samedi 26 août.
André Paccou, porte-parole de la LDH Corsica, est également intervenu au cours des échanges qui ont suivi la prise de parole du président national de la LDH.

Conférence de presse de Malik Salemkour

Processus démocratique et prise en compte de la singularité du peuple corse :
RCFM Journal 12 h 26/08
Rencontre avec les jeunes gens qui ont exprimé leur engagement dans la vie publique :
RCFM Journal 18h 26/08 
Retour sur la venue de Malik Salemkour :
RCFM Journal de 8h 27/08

Corsenetinfos

France 3 Corse Via Stella Corsica Sera 27/08

Corse-Matin 27/08 :



Jeunes gens ayant participé aux échanges avec les ligueurs : Sonia Battistelli (présidente groupe nationaliste Assemblea Ghjuventu), Dylan Champeau (candidat députation France insoumise),Marc Antoine Leroy (jeune communiste), Marie Alice Orlandetti (militante culturelle et indépendantiste), Anna Maria Pifferini (lycéenne, élue CAVL et Assemblea Ghjuventu).

samedi 26 août 2017

Le président national de la ligue des droits de l'Homme, Malik SALEMKOUR à Ajaccio les vendredi 25 et samedi 26 août.

Elu lors du dernier Congrès national de la LDH en mai dernier, Malik SALEMKOUR a voulu réserver son premier déplacement à la Corse.
Il aura un déjeuner de travail avec le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy TALAMONI. Il rencontrera un groupe de jeunes d'opinions diverses engagé-e-s dans la vie publique afin d'aborder avec eux la situation de la jeunesse corse. Une autre réunion de travail avec le bureau de la section de Corse de la LDH est également au programme de ce déplacement. 

Samedi 26 août à 10h30, le président national de la LDH tiendra une conférence de presse à Ajaccio.

mercredi 16 août 2017

La LDH Corsica aux côtés de l'Associu Sulidarità ce mercredi 16 août à 18h30.

La section a participé à la conférence de presse organisée devant la Préfecture
Elle est intervenue sur la nécessité du rapprochement de l'ensemble des prisonniers politiques, sur les dangers du Fijait et de la loi antiterroriste en préparation. Elle s'est également exprimée sur la situation particulière de Dumé Tafani.


Corse-Matin 17/08



mercredi 2 août 2017

Lettre ouverte de Sampiero Sanguinetti à Antoine Albertini et au supplément Magazine du journal Le Monde.

 - Sampiero Sanguinetti est membre du bureau de la LDH Corsica -
 "Mon cher Antoine.
Je viens de lire l’article que tu as publié dans le supplément Magazine du journal Le Monde le 8 juillet 2017*. Entre témoignage de journaliste et témoignage personnel, ce que tu écris est sans doute la vérité d’un citoyen et la vérité d’un homme. Un point de vue qui trouve sa force dans l’exposé des aveux. Point final. Or pourtant, j’ai ressenti en te lisant un profond malaise. Non pas parce que j’aurais découvert une réalité qui m’aurait échappé, et non pas parce qu’il serait, comme tu le dis, trop tard pour réagir en ce qui concerne notre génération. Non, tout simplement par ce que je ne me reconnais pas dans tes aveux. Originaire de la même île que toi et y vivant comme toi, j’ai le sentiment que nous ne parlons pas de la même chose. C’est dommageable car nous sommes peu nombreux. Nous sommes l’une des régions les moins peuplées d’Europe.  De qui et de quoi parle-t-on si nous n’avons pas un minimum de références en commun ?

vendredi 28 juillet 2017

Auddé, dà u 2 à u 7 aostu - A CORSICA E I DONNI

Prugrammu - Voir le Site d'Aullène

Corse-Matin 27/07 :

Elsa Renaut, présidente de la section, participera à la table ronde "Les femmes et le mouvement associatif", jeudi 3 août à 17h.

mardi 25 juillet 2017

Lorsque le président E. MACRON confond dangereusement antisémitisme et antisionisme - Lire la tribune de Michel TUBIANA

Mediapart – 20 juillet 2017

Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH

Les points communs entre ces quatre personnes n’ont rien d’évident. C’est plutôt au croisement de plusieurs actualités que se situe l’intérêt de leur rapprochement : la position de la France dans le conflit israélo-palestinien, les postures autoritaires et antisémites d’Orban, le talon de fer que subissent les Palestiniens et un financier international qui a initié une ONG qui appuie les luttes pour la démocratie et contre les discriminations. Et, au-delà de ces événements factuels, ce sont les signifiants qu’ils véhiculent qui font sens.

Les faits sont connus. Le président de la République française juge bon d’inviter B. Netanyahou à la commémoration du Vél’d’Hiv au cours de laquelle il mélange, au grand plaisir de son invité, antisionisme et antisémitisme. Orban tente de fermer l’Université libre initiée par Soros (et dans laquelle il avait étudié…) et s’en prend à ce dernier dans une forme si manifestement antisémite que cela fait réagir la communauté juive de Hongrie, laquelle, initialement soutenue par l’ambassade d’Israël dans ce pays, est ensuite désavouée par Netanyahou qui ne voit dans Soros que celui qui soutient les ONG israéliennes opposées à sa politique.

De cela on peut tirer quelques enseignements.