lundi 8 février 2016

Déclaration de la LDH faite lors de l'installation du Comité opérationnel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme (CORA) en Préfecture d'Ajaccio ce lundi 8 février en présence du délégué interministériel, Monsieur Gilles Clavreul.

Monsieur le Délégué interministériel contre le racisme et l’antisémitisme,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs,

La montée du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme nous inquiète toutes et tous. Elle n’est en rien une fatalité mais le rappel d’une nécessité ; une vigilance et un engagement permanent pour que l’égalité en droits et en dignité demeure notre ligne d’horizon et notre action ici et maintenant.
Dans un monde inquiétant et une vie quotidienne de plus en plus difficile pour de plus en plus de femmes et d’hommes, les mauvaises colères et la recherche de boucs émissaires sont habilement exploitées par des idéologues du déclin et les faiseurs de haine.  C’est ainsi que notre réunion se tient la veille de la tenue d’un séminaire regroupant à Ajaccio des députés européens d’extrême-droite. Notre réunion se tient également quelques semaines après le retour d’élus du front national à l’Assemblée de Corse.  Ces dernières années, la ligue des droits de l’homme de Corse n’a cessé de s’inquiéter de la banalisation de l’incitation à la haine sur internet et l’activisme grandissant d’associations xénophobes.  
Nous sommes face à un paradoxe. Le plan d’actions gouvernemental contre le racisme et l’antisémitisme se déploie progressivement dans les départements comme aujourd’hui à Ajaccio. Dans le même temps, des débats sur la laïcité, l’état d’urgence, la déchéance de nationalité occupent l’espace public avec comme conséquence de systématiquement pointer du doigt une partie de la population, les musulmans confondus avec les arabes, eux-mêmes confondus avec ces terroristes ayant commis des actes de barbarie sur le territoire français.
Localement, nous vivons un autre paradoxe. La mise en place d’un comité de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (CORA) en Corse-du-Sud se situe dans un contexte où se multiplient les actions de police et de justice visant à confondre les responsables d’une agression contre des pompiers que la LDH a bien sûr condamnée. Mais rien ne semble évoluer dans la recherche des responsables de manifestations et d’agressions racistes prétextées par certains comme étant l’expression d’une solidarité avec les pompiers agressés. A Porto-Vecchio, c’est une autre action de police impressionnante  qui est menée dans un quartier où vit une majorité de Corses d’origine maghrébine. La LDH craint que le caractère répétitif et spectaculaire de ces actions de police ne fasse qu’entretenir la méfiance, voire la défiance envers certaines populations et le sentiment d’impunité chez ceux qui ont commis des actes racistes.
La LDH est prête à agir dans le CORA. Elle rappelle que la vidéo-surveillance, coûteuse, n’est en rien une réponse à la montée du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme. Il vaut mieux agir en mettant en place une veille de certains réseaux sociaux qui se distinguent depuis plusieurs mois par leur violence raciste. Mais au fond, la LDH considère que le véritable enjeu est éducatif. Beaucoup d’actions sont menées dans les écoles. Il faut agir encore plus. Pour sa part, la LDH est prête à y travailler. Dans le contexte difficile et inquiétant de ce début de 21ème siècle, elle estime essentiel de transmettre aux jeunes générations l’espoir d’un monde meilleur fondé sur les valeurs humanistes et la paix.
 Ajaccio, le 08/02/2016

Reportage ITélé

France 3 Corse Via Stella

La section présente à l'association l'Atlas - Corse-Matin 8/02

jeudi 4 février 2016

Relaxe pour les huit de Goodyear - Rassemblement jeudi 4 à 10h Préfecture de Région Ajaccio


 PAS DE CONQUETES SOCIALES SANS LIBERTES SYNDICALES
 Il est du devoir des syndicalistes de se battre pour sauver les emplois et le développement économique et social de nos territoires. Il est du devoir des syndicalistes de rétablir des liens sociaux trop souvent rompus par désespoir social. Il est du devoir des syndicalistes de dénoncer les stratégies des actionnaires, affairistes et liquidateurs, qui ont pour seul objectif de s’enrichir au détriment de tous les autres. Il est du devoir des syndicalistes d’alerter sur les politiques économiques désastreuses menées par les gouvernements successifs. C’est pour avoir accompli leurs devoirs de syndicalistes que les 8 de Goodyear viennent d’être condamnés à 24 mois de prison dont 9 mois fermes ! Après 7 ans de lutte face à la multinationale Goodyear marqués de conflits durs avec un patronat violent, usant de manœuvres indignes, l’entreprise a finalement fermé ses portes pour s’installer en Russie. Rien n’est dit de la violence des employeurs qui, face à des propositions pour maintenir et développer l’emploi, ne répondent que par le mépris, les licenciements et la répression. C’est une des condamnations pénales les plus lourdes de ces 30 dernières années. Cette condamnation s’inscrit dans un mouvement de criminalisation de l’action syndicale qui s’accentue jour après jour. La répression syndicale est une stratégie qui va bien au-delà des rangs du patronat puisque le procureur de la république a décidé de poursuivre les militants de Goodyear, alors même que l’entreprise avait abandonné toutes les plaintes. Le gouvernement a décidé d’intimider tous les salariés qui se battent pour leurs droits et leurs emplois. Ce sont les fondements même de notre démocratie qui sont atteints lorsque les libertés syndicales sont attaquées. Les huit militants doivent être relaxés. Subsidiairement, la corse est confrontée à des déserts syndicaux soigneusement entretenus par le patronat local, les sous-effectifs des inspections du travail, le silence des élus et de la justice C’est à l’appel de toutes les organisations syndicales de Corse, de plusieurs partis politiques et de nombreuses associations que le rassemblement se tiendra. Une présence massive est nécessaire.

dimanche 31 janvier 2016

Communiqué de la section suite à l'agression d'un professeur

Un collégien de 13 ans et demi a menacé une enseignante avec une arme blanche. L’émotion est vive parmi la communauté éducative de l’établissement scolaire et au-delà. La ligue des droits de l’Homme partage cette émotion. Elle exprime sa profonde solidarité avec l’enseignante qui devra trouver du côté de l’institution le soutien et l’accompagnement nécessaire pour retrouver confiance.
Un juge des enfants a été saisi. Désormais, il revient à la justice d’apporter une réponse à cet évènement. Mais nous sommes tous interpellés. L’émotion et l’inquiétude ne doivent pas se substituer à la nécessaire compréhension de ce qui a conduit un enfant à ce geste. Elles ne doivent pas nous faire oublier l’exigence d’une réponse adaptée qui lui fasse prendre conscience de la gravité de son geste et qui l’aide à grandir. Tel est le fondement de l’ordonnance de 1945 qui organise la justice des mineurs, parce qu’avant toute autre considération, la société a fait le choix d’éduquer ses enfants, de prévenir plutôt que de punir. Elle a fait le choix de l’humain et de l’intelligence.
Cet évènement nous rappelle une urgence de notre temps. Nous vivons dans un monde travaillé par les violences où les enfants ont accès à des outils de communication au potentiel technique impressionnant. Qu’allons-nous faire de ce potentiel de liberté ? Pour l’instant, nous constatons que nos enfants sont vulnérables, certains adultes aussi. Cette vulnérabilité constitue un défi collectif auquel il nous faut réfléchir et répondre. Il s’agit d’un défi éducatif et de réponses à apporter qui soient aussi éducatives.

Corse-Matin 1/02 :


Corsenetinfos

Corse-Matin 2/02 - Extrait :




samedi 30 janvier 2016

Débat "Etat d'urgence pour les libertés" ce samedi à l'Université de Corse

Ecouter les interventions d'André Paccou et de Francine Demichel

Ecouter l'intervention de Jean-Sébastien de Casalta

Ecouter l'intervention de Jean-François Casalta 1 / 2

France 3 Corsica Sera 5'35 reportage - André Paccou invité

Article France 3 Corse Via Stella

La Ligue des Droits de l'Homme s'oppose à la prolongation de l'état d'urgence

Alors que l'Etat projette de prolonger de trois mois l'état d'urgence en France, la Ligue des Droits de l'Homme s'oppose à cette mesure qui mettrait "les libertés fondamentales en danger". Un débat sur ce sujet s'est tenu à Corte samedi (15h).
  • France 3 Corse
  • Publié le 30/01/2016 | 10:56, mis à jour le 30/01/2016 | 16:40
© France 3 Corse
© France 3 Corse
"La dérive sécuritaire du gouvernement et du Président de la République, au nom d’une nécessaire protection des citoyens, est inquiétante et ne semble pas avoir de limites" indique la Ligue des Droits de l'Homme Corsica.

"La France est le seul pays européen à avoir demandé de déroger à la convention européenne des droits de l'Homme, c'est à dire à s'en prendre à des libertés fondamentales. L'état d'urgence est une atteinte aux libertés avec la possibilité d'effectuer des perquisitions sans l'autorisation d'un juge" indique André Paccou, président de la LDH Corsica. En Corse, plusieurs perquisitions avaient été effectuées dans le cadre de l'état d'urgence notamment à Ajaccio et Bastia. 

Un débat "état d'urgence pour les libertés" était organisé sur ce thème samedi à 15h à l'Université de Corte, avec la participation de Jean-François Casalta, bâtonnier du barreau d'Ajaccio et Jean-Sébastien De Casalta, bâtonnier du barreau de Bastia. 
© Elsa Arnould
© Elsa Arnould

Plusieurs manifestations ont également lieu dans plusieurs villes de France pour demander la levée immédiate de l'état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015 et qui doit prendre fin le 26 février, et l'abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes.
"L'état d'urgence ne peut devenir un état permanent et les conditions de sa mise en oeuvre ne sauraient entraver la démocratie sociale, l'exercice de la citoyenneté et le débat public", jugent les collectifs de syndicats, d'associations et d'organisations de défense des droits de l'homme, pour qui "depuis 1986, les lois accordant plus de pouvoirs aux forces de l'ordre, organisant une justice d'exception et restreignant nos libertés, au prétexte de lutter contre le terrorisme, s'empilent".
Le projet de prolongation de l'état d'urgence sera présenté mercredi 3 février en conseil des ministres.


Corse-Matin 31 01 :


mercredi 27 janvier 2016

Communiqué - Réunion « état d’urgence pour nos libertés » le 30/01 à Corte

« Agitation autour de la déchéance de nationalité, inefficace face au terrorisme, au détriment d’autres enjeux tels la lutte contre le chômage et la pauvreté ; demande de dérogation à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et la possibilité de restreindre des libertés fondamentales de manière pérenne tel le droit de manifester ; une énième loi antiterroriste augmentant les pouvoirs de la police au détriment de ceux du juge, garant des libertés…. La dérive sécuritaire du gouvernement et du Président de la République, au nom d’une nécessaire protection des citoyens, est inquiétante et ne semble pas avoir de limites. Pour dire non à ce renoncement à nos libertés face aux ennemis de la démocratie, plusieurs dizaines de mobilisations auront lieu en France samedi 30 janvier. Dans ce cadre, la section de Corse de la LDH organise un débat « état d’urgence pour les libertés », à 15h à l’Université de Corse (campus Mariani) avec Jean-François Casalta et Jean-Sébastien de Casalta, bâtonniers d’Ajaccio et de Bastia, et Francine Demichel, universitaire. »




Corse net infos

jeudi 21 janvier 2016

En réaction aux attentats du mois de novembre à Paris, l'état d'urgence a été décrété puis prolongé pour une durée de trois mois.
Très prochainement, les députés seront appelés à se prononcer sur un projet de loi qui prévoit l'inscription de cet état d'urgence dans la Constitution. Est également prévu d'y inclure la déchéance de nationalité pour les binationaux.
Ces mesures sont conséquentes pour nos libertés et nos droits.  

Lors d'une 

CONFERENCE DE PRESSE

SAMEDI 23 JANVIER 

A 10H

AU BAR L'OCTROI
71 cours Napoléon - AJACCIO

La LDH Corsica précisera son analyse concernant ce projet de réforme constitutionnelle et les initiatives qu'elle propose à l'approche du vote de cette loi.