mardi 30 juin 2015

Tribune de Michel Tubiana "Notre avenir dépend aussi de la Tunisie"

Notre avenir dépend aussi de la Tunisie

Il faut soutenir le peuple tunisien. Onze millions d’habitants, le plus petit des pays du Maghreb mais celui par qui l’espoir s’est levé dans cette région du monde. Un peuple qui a démontré jusque dans le drame sa volonté de vivre libre et en démocratie. Un pays enserré entre des voisins qui n’ont rien à faire de son avenir soit qu’il s’enfonce dans un immobilisme annonciateur des pires tempêtes, soit qu’il se délite dans un bourbier de sang et de clans. Un pays qui fournit un des plus gros contingents de ceux qui poursuivent un mythe destructeur en Syrie ou en Irak et un peuple qui s’appauvrit de jour en jour, victime du passif laissé par le régime précédent, mais aussi victime d’un environnement économique toujours plus inégal et déloyal. De tout cela nous sommes en partie responsables : par le soutien sans faille apporté au pouvoir de Z. Ben Ali, par la fermeture imbécile de nos frontières, par le refus d’apporter l’aide économique nécessaire et par le refus de fournir les moyens nécessaires à la sécurité des frontières de la Tunisie. Obnubilées par le « danger migratoire », incapables de se rendre compte qu’elles construisent leurs propres peurs, l’Union européenne, et la France en particulier, n’ont toujours pas compris ce qui est en jeu. Bien sûr, d’abord et avant tout le devenir d’un peuple qui a su construire une société traversée de débats, ouverte sur le monde et qui a soif non des valeurs occidentales mais de construire sa propre voie vers les valeurs universelles qui fondent l’humanité. Mais aussi une société fragile, travaillée par les mêmes démons qu’ailleurs et qui entretient avec la démocratie un rapport naissant et imparfait qui a besoin d’être sans cesse consolidée. Les actes de pur terrorisme qui viennent de se produire en Tunisie appellent à une solidarité sans faille. Bien entendu, nous resterons vigilants pour que la nécessaire lutte contre le terrorisme ne tourne pas au fiasco démocratique. Mais aujourd’hui, c’est de notre solidarité active dont la Tunisie a besoin. Solidarité individuelle certes (allons en Tunisie cet été…), solidarité de l’Union européenne, de la France encore plus car c’est là que se trouvent les moyens nécessaires pour pallier les difficultés économiques et sociales et pour aider à sécuriser les frontières de la Tunisie. Ne nous faisons pas d’illusions, cette aide ne relèvera pas d’un souci de solidarité. Ce n’est qu’en faisant appel aux intérêts de l’Union européenne que l’on peut espérer que celle-ci admettra de remiser ses peurs et comprendra l’utilité d’aider le peuple tunisien. La chute de la démocratie, car c’est bien le risque à terme, signifierait que, pendant cinquante ans ou plus, toute référence à celle-ci serait oblitérée dans cette région. Il s’en suivrait une instabilité comparable à celle que connaît la Libye aujourd’hui et à laquelle viendrait s’ajouter inévitablement celles d’autres pays, transformant pour longtemps le Maghreb et le Machreq, en un territoire d’affrontements et de haine. Croire un instant que l’Europe pourrait échapper aux conséquences de ce désastre relève de l’aveuglement. Et aucune muraille, aucune expédition militaire n’y pourront rien si ce n’est d’aggraver encore un peu plus cet enchaînement. Les peuples de la région seront les premiers à supporter ce désastre, nous le supporterons à l’instant suivant. Nos valeurs, si hautement proclamées et si souvent ignorées, exigent de porter au secours de la Tunisie. Jusqu’à ce jour, la Tunisie a entendu beaucoup de bonnes paroles et n’a reçu que peu, beaucoup trop peu. Le réalisme politique et les intérêts égoïstes de l’Union européenne dictent à nos dirigeants un autre chemin. Celui d’une aide massive qui ne soit pas génératrice d’endettement. En auront-ils l’intelligence ?
Michel Tubiana
Président d’honneur de la LDH
Président du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH)
Lire "Notre avenir dépend aussi de la Tunisie" sur Médiapart

dimanche 28 juin 2015

Des militants de la LDH se sont joints au rassemblement organisé à Prunelli di Fiumorbu ce samedi 27

Trois cents personnes se sont rassemblées pour dire non au racisme.

Article de Corse-Matin

REPORTAGE FRANCE 3 CORSE
Interview d'André Paccou, élu national LDH
Interview d'Antonin Bretel, secrétaire de la section.

dimanche 21 juin 2015

Prunelli di Fiumorbu : Communiqué de la section

"La Ligue des droits de l’Homme se félicite de l’initiative prise par les élus et des habitants de Prunelli di Fium’Orbu pour rappeler leur attachement aux valeurs humanistes. Elle participera à la manifestation organisée le 27 juin contre le racisme, pour la tranquillité publique et la fraternité. Aujourd’hui, elle dénonce ceux qui sur des réseaux dits sociaux entretiennent un climat de haine et incitent à la violence. Certains argumentent au nom de la défense de la langue au risque d’en pervertir le sens. Ils stigmatisent la communauté de destin et ont choisi l’exclusion contre la cohésion sociale.  La LDH est prise à partie et le nom d’un de ses responsables est jeté en pâture. Devant ce défoulement malsain, chacun doit assumer ses responsabilités. Pour sa part, la LDH précise qu’elle a adressé une lettre au procureur lui indiquant qu’elle se joignait à la plainte déposée par l’inspectrice d’académie, elle-même violemment prise à partie dans des réseaux « sociaux ». La LDH sera représentée devant la justice par Maître Jean-Sébastien de CASALTA, vice-président de la section de Corse. Quelques individus ne peuvent imposer leur « loi » aux enfants de Prunelli et à toute une communauté villageoise qui sont aussi des victimes."

FRANCE 3 CORSE

CORSENETINFOS

RCFM

vendredi 19 juin 2015

L’associu Sulidarità et la Ligue des droits de l’Homme se félicitent du retour à la normale à la prison de Fleury-Mérogis

Communiqué commun Associu Sulidarità - Ligue des droits de l'Homme :
"A la suite de notre conférence de presse commune, la direction de cet établissement pénitentiaire a pris contact avec nous pour exprimer sa volonté de renouer le contact avec les détenus corses et basques en grève de la faim, pour protester contre une réorganisation des parloirs remettant gravement en cause le droit de visite de leurs familles. Une négociation s’est engagée avec les détenus qui a permis de déboucher sur un protocole. D’une part, la direction s’engage à rétablir dès le mois de juillet les parloirs prolongés, d’autre part, les détenus arrêtent leurs grèves de la faim. C’est donc le dialogue qui a fini par prévaloir permettant une sortie rapide d’une situation conflictuelle. L’associu Sulidarità et la LDH sont convaincus que cette méthode du dialogue, généralisée à l’ensemble des détenus politiques corses et basques, devrait permettre de déboucher très vite sur un rapprochement des détenus politiques corses à Borgo et des détenus politiques basques au Pays basque. Pour notre part, nous continuerons à nous mobiliser en ce sens pour la mise en place d'un processus de règlement de la question des prisonniers politiques pour laquelle le gouvernement doit s'engager afin d'établir les conditions d'une paix durable."

Corsenetinfos

mardi 16 juin 2015

Prunelli di Fiumorbu : Réaction de la LDH Corsica

Communiqué de la section 16/06 :
  La LDH condamne les pressions racistes qui ont visé les enfants et les enseignants de l'école de Prunelli di Fiumorbu. A travers ces actes, c'est toute l'institution scolaire qui est agressée.
  La LDH apporte son soutien aux enseignants et aux enfants porteurs de ce projet qui clôturait cette année par une fête, et non par ce message de haine. Elle incite l'équipe éducative à maintenir sa belle initiative pédagogique.

Communiqué publié sur Corsenetinfos et cité sur RCFM 17/06
Interview d'André Paccou, élu national LDH, sur FRANCE INFO 17/06

Le 17/06 :
La Ligue des droits de l'Homme se joint à la plainte déposée par l'inspectrice d'Académie de Haute-Corse suite à des menaces racistes sur des enseignants à l'école de Prunelli di Fiumorbu.

Interview d'André Paccou, élu national LDH, au journal L'HUMANITE.
Extrait de l'article de l'Humanité du 19/06 :
"Entendues par les gendarmes à propos des pressions qu’elles ont subies ces derniers jours, les deux enseignantes ont saisi l’inspection académique, qui a déposé plainte contre X, tandis qu’une information judiciaire a été ouverte. « Je suis surpris par la violence de ces quelques individus qui n’hésitent pas à déverser un message de haine pour une simple kermesse et réussissent à imposer leur loi. C’est insupportable », réagi de son côté André Paccou, responsable local de la Ligue des droits de l’homme, qui a décidé de se joindre à la plainte de l’inspection académique."
N.B : C'est la Ligue des droits de l'Homme qui a adressé un courrier au Procureur de la République pour lui indiquer qu'elle se joint à la plainte de l'inspectrice d'Académie.

Grève de la faim des prisonniers politiques corses et basques à Fleury-Mérogis : conférence de presse Associu Sulidarità - LDH

DECLARATION COMMUNE 
ASSOCIU SULIDARITÀ / LIGUE des DROITS  de L’HOMME
Conférence de presse du 16 juin 2015

L’associu Sulidarità et la ligue des droits de l’homme sont une nouvelle fois réunies dans une démarche commune ce jour,  afin de dénoncer la situation faite aux prisonniers politiques corses incarcérés à la prison de Fleury-Merogis  et leur apporter un  total soutien dans leur action engagée, face au refus incompréhensible de la direction de cet établissement  de maintenir un troisième parloir prolongé par semaine pour les visites familiales.

Devant cette situation, qui pénalise fortement les familles dans leur droit de visite, les prisonniers politiques corses de Fleury-Merogis  ainsi que les ressortissants basques, avaient la semaine dernière, initié un mouvement de protestation, en refusant les plateaux repas.

Suite à, leur action pacifique et responsable, ils ont obtenu une entrevue avec la directrice qui à l’issue de cet échange est restée sur une position de refus.

Aussi  devant une telle  attitude  injuste et incompréhensible, nos compatriotes et les détenus basques ont décidé depuis hier matin de durcir leur mouvement revendicatif en entamant une grève de la faim totale et illimitée.

Cette action de Fleury est également soutenue et accompagnée par des initiatives de soutien dans diverses prisons parisiennes et par les prisonniers politiques corses de Borgu.

Pour bien comprendre la situation, il est important de rappeler qu’en matière de droit de visite la loi  pénitentiaire  et  la Cour  européenne des droit de l’homme prévoit que celui-ci  s’exerce au moins 3 fois par semaine pour les prévenus, 1 fois par semaine pour les condamnés ; et que tout obstacle y compris matériel à l’accès à ces dispositions, est considéré comme une atteinte caractérisée à ce droit fondamental.

L’exil carcéral forcé pour les détenus politiques  et le coût financier qu’il signifie pour les familles constituent des obstacles à l’accès au droit de visite. Ils sont une atteinte caractérisée à ce droit fondamental.

Au prix de grands sacrifices matériels et physiques, les familles se battent pour maintenir un lien familial  avec leurs proches emprisonnés. Jusqu’à présent, celles résidant à plus de 250 kilomètres du lieu d’incarcération avaient la possibilité d’accéder à des parloirs prolongés  au nombre de  3 par mois.

Désormais, suite à un simple changement de gestion des parloirs engagé au mois de juin 2015 par la nouvelle direction de Fleury-Mérogis, les parloirs simples passent de 30 minutes à 45 minutes et les parloirs dits « prolongés » de 1h00 à 1h30. Avant ce changement, les familles concernées par les parloirs prolongés, conséquence de l’éloignement carcéral, avaient droit à 3 parloirs prolongés par mois. Dorénavant  ils n’en auront plus que 2 espacés de 15 jours.

Le changement de gestion des parloirs aggrave cette situation. Il a pour conséquence de désorganiser encore plus les déplacements, de puiser encore plus dans les jours de congés. Rappelons que les horaires de parloir du samedi, de 8h05 à 9h35, sont en total décalage avec les horaires des avions en provenance de Corse.

Rappelons qu’une visite à Fleury-Mérogis équivaut à un trajet de 1100 km pour une famille corse ; qu’elle signifie des déplacements difficiles à organiser, des visites irrégulières, en moyenne, une visite par mois de 4 heures cumulées dans le mois, contre 9 heures pour les familles résidant en région parisienne lorsque le système était celui des parloirs prolongés. Aujourd’hui, le changement voulu par la nouvelle direction aggrave la discrimination que subissent les détenus corses et basques.
Depuis plusieurs mois, la question des prisonniers politiques corses est considérée comme centrale dans la construction d’un processus d’apaisement durable. L’Assemblée de Corse dans sa totalité demande le respect des droits de ces détenus. Tel est le sens premier de leur rencontre avec la Garde des sceaux, Madame TAUBIRA, il y a quelques jours. De plus en plus de Corses portent cette même revendication comme l’atteste l’importante mobilisation dans les rues d’Ajaccio samedi dernier. Le principe d’une amnistie a été également adopté par l’Assemblée de Corse.

Au Pays basque, la question des détenus corses et celle de leurs droits sont également considérées comme une priorité pour construire la paix. Cette exigence a été largement exprimée lors de la rencontre humanitaire sur le Pays basque qui s’est tenue à Paris il y a quelques à laquelle nos deux associations ont participé.

Aujourd’hui, nous rappelons les revendications portées par Sulidarità et la LDH dans le cadre d’une plateforme commune « Une urgence démocratique et sociale » rendu publique en juillet 2014 :
-          le regroupement des prévenus corses dans une seule prison de la  région parisienne
-          la fin de  l'ostracisme  en matière de libertés conditionnelles dont sont victimes les prisonniers politiques corses  
-          le respect de la loi pour les prévenus dont l'instruction est close, qui ont droit au rapprochement familial en Corse au même titre que les détenus  définitivement condamnés.

Nous rappelons également que la totalité des prisonniers politiques corses condamnés sont conditionnables, certains depuis longtemps.

Notre démarche commune est à l’origine de la rencontre avec la Garde des sceaux. Mais elle ne s’arrête pas avec cette rencontre. L’attitude de fermeture de la direction de Fleury-Merogis  reste du domaine de l’incompréhensible. Cet autisme administratif est insupportable. Il oblige les prisonniers à recourir à la grève de la faim pour se faire entendre au-delà des murs de la prison. C’est au gouvernement et au Président de la République que les détenus corses et basques s’adressent. Pour que leurs voix portent, ils ont besoin de notre soutien. Ils ont besoin de la solidarité la plus large.
Le changement de gestion de parloirs  à  la prison de Fleury-Merogis est une décision irresponsable, une agression contre les familles et les détenus corses et basques. Il est évident que le transfert des prisonniers  politiques corses à  Borgu et des détenus politiques basques au Pays basque est la solution raisonnable et humaine, synonyme de paix.
Mais dans l’immédiat, afin de mettre fin aux tourments  des familles, nous exigeons que la direction de la maison d’arrêt de Fleury-Merogis rétablisse la périodicité de 3 parloirs prolongés par mois.
Ajaccio, le 16/06/2015
l’associu Sulidarità
et la section de Corse de la LDH

ALTA FREQUENZA

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 LIRE LA DECLARATION DES COMPAGNES DES DETENUS DE FLEURY-MEROGIS :

"Discours  conférence de Presse MARDI 16 JUIN 2015

Aujourd’hui notre discours est un appel à l’aide, un appel à la solution.
Nous, familles de détenus politiques, sommes personnellement touchées par la situation de nos maris, nos enfants, nos pères de familles.

Nous venons vous parlez d’un droit de l’homme, le droit de visite.
Il est celui qui nous permet de garder un contact  avec ceux qui ont été exilé dans les prisons lointaines, loin de nous, loin de leur île.

samedi 13 juin 2015

Communiqué de la section : appel à manifester samedi 13 juin à Ajaccio

Communiqué du 4 juin :
"La ligue des droits de l’Homme se félicite de la déclaration solennelle adoptée par l’assemblée de Corse lors de sa dernière session. Ce texte courageux et ambitieux demande au Président de la République et au gouvernement de « s’engager véritablement dans un dialogue démocratique sans tabou et sans surenchère ». Il associe les questions de la langue, de la lutte contre la spéculation, de la fiscalité, des prisonniers politiques, de l’amnistie, et la nécessité de réformes législative et constitutionnelle. La déclaration solennelle de l’assemblée de Corse est le point d’orgue d’un important travail politique au sein de l’institution qui s’est conclu par plusieurs délibérations. La LDH conteste en partie certaines d’entre elles. Mais l’important aujourd’hui n’est pas là. Il est temps de  revendiquer haut et fort un véritable processus d’apaisement, condition indispensable au développement de la société corse. Il est temps de changer d’époque réellement. Il est temps, pour les citoyens, de se mobiliser. La LDH appelle à manifester samedi 13 juin à Ajaccio."

vendredi 12 juin 2015

Communiqué de la section : "D’inquiétantes menées policières"

La LDH Corsica est scandalisée par les interventions policières qui ont visé Pierre Stambul, coprésident de l’Union juive française pour la paix, puis Jean-Claude Lefort, ex-président de l’Association France-Palestine Solidarité.
Elle rappelle que nous avions rencontré Jean-Claude Lefort lors de sa venue en Corse en septembre 2012. Il avait alors été invité avec Salah Hamouri par le président de l’Assemblée de Corse pour partager sa volonté de paix en Méditerranée.
La LDH s’inquiète de ces menées policières spectaculaires criminalisant l’action de militants et s’interroge sur leurs finalités dangereuses pour les libertés politiques.
La LDH Corsica exprime sa solidarité avec ces militants de la paix au Proche – Orient.                                             Elle en appelle au gouvernement afin que cesse une stratégie de tension et de contrainte violente à l’encontre de citoyennes et de citoyens exerçant leur droit légitime à l’expression publique de leurs opinions."

jeudi 11 juin 2015

Communiqué de la LDH nationale et déclaration adressée aux Etats français et espagnol et au groupe ETA suite à la conférence pour la paix au Pays Basque ce jeudi à Paris

SUCCÈS ET FORTE PARTICIPATION À LA CONFÉRENCE HUMANITAIRE POUR LA PAIX AU PAYS BASQUE, À PARIS, LE 11 JUIN 2015

La Conférence humanitaire pour la paix au Pays basque, co-organisée ce 11 juin 2015 par le Groupe international de contact, la Ligue des droits de l’Homme,Conciliation Resources, la Fondation Berghof, El Foro social por la paz et Bake Bidea, a été une réussite et nous nous en félicitons.
Pour la première fois, au cœur de Paris, des parlementaires, des élu-e-s ainsi que diverses associations, du Pays basque et de Paris, ont répondu communément en faveur d’un processus paix au Pays basque.
La présentation, par Pierre Joxe, des pas effectués au Pays basque depuis quatre ans en faveur d’une résolution démocratique du conflit, étayée par le témoignage des représentants politiques locaux, J.-J. Lasserre, Frédérique Espagnac et de Max Brisson, ont permis de mesurer le chemin parcouru par la société civile basque depuis la conférence internationale d’Aiete, en 2011.
Suite à cette rétrospective, la Conférence s’est centrée sur les conséquences du conflit, à savoir la question des victimes et des prisonniers, rappelant qu’il reste du chemin à parcourir.
L’exposé du spécialiste en justice transitionnelle Pierre Hazan, ainsi que les témoignages de Roberto Manrique et Axun Lasa, toutes deux victimes dans le cadre du conflit basque, nous ont permis de mesurer les souffrances causées de part et d’autre par le conflit basque, mais également la réflexion et le travail communs qui seront nécessaires de mener pour trouver les voies du dialogue, de la justice et de la réparation.
Les enjeux liés à la question des prisonniers et de leur rôle dans un processus de paix, introduits par Raymond Kendall, ancien directeur d’Interpol, nous ont également donné un éclairage sur la nécessité de protocoles en matière de libération des prisonniers dans le cadre d’un processus de paix, en s’inspirant de méthodes utilisées lors d’autres conflits, comme en a témoigné Gerry Kelly. Gabriel Mouesca a étayé cette réflexion par un témoignage concernant les prisonniers politiques basques, et rappelant leur engagement en faveur du processus de paix.
Enfin, Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH, a présenté une synthèse de cette matinée enrichissante, et Serge Portelli a lu publiquement la déclaration adressée aux Etats français et espagnol et au groupe armé ETA, signée plus de cent-dix personnalités hexagonales, dont:
Christophe Alévêque, humoriste
Eric Andrieu, député européen, Groupe de l’Alliance Progressiste des socialistes et Démocrates au Parlements Européens
Jean Arnault, ancien haut représentant des Nations Unis en Géorgie, Afghanistan, Burundi et Guatemala, Senior Fellow au center on International Cooperation de New York University
MGR Mixel Cartatéguy, archevêque Emérite de Niamey (Niger), administrateur apostolique de Niamey
André Chassaigne, député, président du groupe gauche démocrate et Républicain
Emmanuelle Cosse, secrétaire générale EELV
Marie Darrieussecq, écrivain
Mgr Houssette, évêque de La Rochelle
Mathieu Kassovitz, réalisateur
George Kiejman, avocat ancien ministre
Bernard Kouchner, médecin, ancien ministre, fondateur de Médecins du Monde
Alain Lamassoure, député européen Les Républicains, président de la délégation française du groupe du Parti populaire européen, ancien ministre des affaires européenne et du budget
Henri Leclerc, avocat
Bruno Ledoux, actionnaire de référence du journal Libération
Pierre Lyon-Caen, magistrat, avocat général honoraire à la Cour de Cassation
Ariane Mnouchkine, metteur en scène de théâtre
Edgar Morin, sociologue et philosophe
Gilles Perrault, écrivain
Michel Rocard, ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, premier ministre de juin 1988 à mai 1991
Phillippe Texier, magistrat honoraire expert auprès de l’ONU
Catherine Vieu-Charrier, élue communiste et membre du Conseil national du Parti communiste français
Michel Wieviorka, directeur d’étude à l’Ecole nationale d’études en sciences sociales
Cette déclaration a ensuite été appuyée et saluée par Bertie Ahern, ancien Premier Ministre Irlandais et membre des 6 personnalités internationales ayant mené la conférence d’Aiete en 2011.
Ce 11 juin 2015 marque un appel commun de la société civile locale et hexagonale à l’Etat français à s’engager dans un processus de paix et de faire des pas notamment sur la question des conséquences du conflit.
Paris, le 11 juin 2015